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Bancs Publics (Versailles Rive Droite)

Le 30/06/2009 à 08:12
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Notre avis
1 10 Bruno Podalydès poursuit sa trilogie versaillaise et s'offre un casting de luxe pour un assemblage de petites saynètes théâtrales futiles et apathiques. Les comédiens font leur show perso, s'amusent à jouer des dialogues poussifs au détriment de la cohérence du film tandis que le spectateur enrage par l'absence d'envie de cinéma du réalisateur.

Critique du film Bancs publics (Versailles Rive Droite) de Bruno Podalydès Bancs publics (Versailles rive droite) est la preuve que casting certifié quatre étoiles Michelin n'est pas nécessairement synonyme de bon film. On a beau aimer les précédents films de Bruno Podalydès - sauf lorsqu'il se perd en s'essayant à Gaston Leroux - qui parvenaient par de fines touches burlesques à toucher à l'humain, Bancs publics rassemble tout ce qu'on abhorre voir sur grand écran.

Critique du film Bancs publics (Versailles Rive Droite) de Bruno Podalydès
Au bureau, Lucie (Florence Muller) et ses collègues ne parlent que d'une chose depuis ce matin : la banderole fixée à la fenêtre en face avec écrit "Homme seul". A midi, elles pique-niquent dans le square du quartier où se retrouvent amoureux graves, solitaires enjoués et joueurs de tous âges. Dans le magasin de bricolage d'à côté, les clients cherchent leur bonheur au mlieu des perceuses et autres outils... S'affranchissant de tout assujettement narratif, Bancs publics se présente alors comme une collection de petites saynètes qui se voudraient désespérément cocasses. Or une compilation de sketchs ne suffira jamais à faire un film, qu'on se le dise. Une succession de cameos de stars gratuits et inutiles non plus (Astérix aux Jeux Olympiques n'est pas loin).

Critique du film Bancs publics (Versailles Rive Droite) de Bruno Podalydès
Le réalisateur livre pour ce troisième opus de sa série versaillaise - dont les mésaventures sentimentales de l'attachant Denis Podalydès seraient la seule ligne directrice - une oeuvre bâtarde qui a bien plus à voir avec le théâtre qu'avec le cinéma. Mise en scène unidimensionnelle, respect des trois unités du théâtre classique (unité de temps, de lieu et d'action), dialogues sur-écrits entraînant forcément une interprétation sur-appuyée des comédiens... Tout y est. Chaque séquence, chaque plan, chaque geste ou mot sonne - chose insupportable - comme du théâtre. Pire : Bancs Publics transpire l'insupportable vanité du dramaturge, qui, plutôt qu'avouer avoir écrit pour le plaisir de la consonance du verbe, s'évertue à prétendre sur les deux heures de métrage que son travail cache un regard doux-amer malicieusement philosophique sur la vie. Le scénariste-réalisateur s'intéresse pourtant moins à enchevêtrer ces petites histoires pour en faire jaillir un sens global (le propre du film choral rappelons-le) qu'à s'amuser à cultiver le bon mot, la réplique qui fera mouche.

Critique du film Bancs publics (Versailles Rive Droite) de Bruno Podalydès
La grande famille du cinéma français a beau critiquer le cinéma américain, parfois à raison, pour sa propension à faire passer l'impératif de spectacle sur le reste (l'histoire, les personnages), il faudra bien qu'un jour elle prenne conscience que le cinéma est par essence un art de l'image, que c'est l'image qui produit du sens et qu'un film ne peut ni ne doit être réduit au service du texte. Ce dernier est l'affaire du théâtre et non du cinéma. Bien qu'il s'emploie à vouer au septième art une certaine solennelité (celle-là même accordée au théâtre), le cinéma français abouti à l'effet inverse en bridant ses potentialités. Le cinéma n'ayant pas les mêmes exigences et perspectives, une telle approche est immanquablement vouée au fiasco. Bancs publics (Versailles rive droite) en est la dernière consternante démonstration.





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