Le Mans 66 : le Rocky du film de course automobile ? - notre avis
Le 11/06/2023 à 11:27Par Pierre Champleboux
(Critique Le Mans 66 publiée le 12 novembre 2019)
Après deux Wolverine, dont un Logan salué par la critique et le public, James Mangold revient à un cinéma plus terre à terre et ancré dans le réel. Avec Le Mans 66, c’est davantage le réalisateur de l’excellent Copland ou bien encore du très réussi Walk The Line que l’on retrouve. Si, sur le fond, l’histoire de Le Mans 66 peut sembler compliquée à résumer, on pourrait néanmoins la simplifier grossièrement en disant qu’il s’agit surtout de l’histoire d’un génie trop peu connu du grand public.
Un scénario solide, et une belle histoire aux allures de classique, qui met en scène deux personnages forts. Dans le rôle du concepteur automobile américain Carroll Shelby, un Matt Damon tout en retenue qui distille les émotions au compte goutte pour créér un subtil mélange d’assurance et de vulnérabilité. Dans celui du pilote Ken Miles, un Christian Bale stellaire, qui semble s’être plongé à corps perdu dans son personnage, nous offrant une performance exceptionnelle, au travers de laquelle on découvre une toute nouvelle facette de son talent de comédien. Jamais Bale n’avait été aussi souriant, aussi attachant, aussi humain et grâce à lui, on se passionne pour l’histoire vraie de ce pilote hors pair que l’histoire a injustement oublié.
Le Mans 66, c’est aussi une histoire d’amitié, de rivalité, un film profondément humain aux enjeux narratifs universels qui utilise la course automobile comme l’un des éléments de son scénario et non pas comme le centre de son intrigue. Ici, la course sert à raconter, et James Mangold l’utilise avec brio. C’est simple : on n’a jamais vu de courses de bagnoles aussi bien filmées, aussi intenses et immersives. Ici, on n’est pas dans Fast & Furious : conduire tue, et on ressent un stress et une tension incroyable lorsque les bolides s’élancent sur la piste.
Un film riche, qui tout en nous plongeant dans une histoire aux enjeux très humains, introduit également un grand méchant encore plus flippant que Thanos : le capitalisme. Et par extension, ceux qui louent ses vertus. Une incarnation du Mal presque caricaturale qui sonne pourtant terriblement juste.
Le Mans 66, c’est le combat de deux fourmis contre un géant ventripotant qui les utilise et les méprise, c’est l’histoire d’un homme un peu rustre mais bourré de talent que les puissants ne prennent pas au sérieux, c’est une aventure humaine forte dont les enjeux ne peuvent que nous faire vibrer. Attachez vos ceintures !