Corona Zombies : on a vu le film de zombies le plus opportuniste de l’année - Critique
Le 23/04/2020 à 15:37Par Pierre Champleboux
Charles Band, vous le connaissez ? À la tête des studios Full Moon, l’homme est l’un des boss du nanar game actuel. Comme Roger Corman, il prône une certaine économie de moyens. Producteur, scénariste et réalisateur, il a offert aux aficionados de séries B des titres aussi emblématiques que Blood Dolls, Trancers, Puppet Master, Gingerbread Man ou bien encore Castle Freak.
Sa recette ? Du gore, des boobs, de l’humour lourdingue et des musiques au synthé, le tout produit à très moindre coût, et tant pis si le résultat ressemble davantage à un épisode horrifique d’Agence Acapulco qu’à Massacre à la Tronçonneuse. Alors forcément, quand Charlie a commencé à diffuser mi-mars l’affiche et le trailer de Corona Zombies en annonçant sa sortie pour le 10 avril, on savait bien que le produit fini ne ressemblerait pas à du Romero.
Des plans tournées pour l’occasion, il y en a très peu, et ceux-ci sont pour beaucoup visibles dans le trailer. Le reste, ce sont des images issues du maxi navet de 1980 Virus Cannibale, copie fauchée et hallucinée du Zombie de George A. Romero (dont le réalisateur Bruno Mattei volait carrément la musique signée des Goblin) et quelques plans issus de l’anecdotique Zombies VS Strippers, auquel Charly emprunte principalement des plans de dames à gros nénés.
L’histoire ? Il y en a presque une. Dans les scènes tournées en 2020, on voit un personnage de bimbo germophobe découvrir avec horreur que le coronavirus se répand sur le monde. Pour elle, il devient alors urgent de trouver du papier toilette. Pendant ce temps, une escouade d’hommes en bleu lutte tant bien que mal contre la nouvelle évolution du virus : les zombies.
En prenant un navet aussi connu que Virus Cannibale pour le détourner, Charles Band a fait un mauvais choix. Ce film est si improbable, si mal joué et réalisé, qu’il se suffit à lui même, et lorsque le doublage réalisé pour Corona Zombies tente d’y superposer des blagues improvisées à la va vite, celles-ci tombent à plat. Parodier un film qui ressemble déjà à une parodie ? Mauvaise idée.
Corona Zombies dure moins d’une heure, et pourtant on trouve parfois le temps long en le regardant. Dommage, car avec un peu plus de talent et d’inspiration, un détournement réalisé dans ces conditions aurait pu faire un carton. Trop pressé de capitaliser sur son titre, Charles Band n’a pas pris le temps de faire de son film un divertissement salvateur en ces temps de confinement, et nous donne simplement hâte de retrouver nos potes pour les convier à une soirée chips, bières et Virus Cannibale.