Deauville 2010 : Twelve
Le 06/09/2010 à 02:20Par Elodie Leroy
S'il bénéficie d'un savoir faire technique indéniable, Joel Schumacher a toujours été un réalisateur inégal sur le plan artistique et Twelve ne fait malheureusement pas partie du haut du panier au sein de sa filmographie. Plantant son décor dans les quartiers les plus chics de Manhattan, l'histoire suit une galerie de jeunes qui ont en commun non seulement d'être plein aux as mais aussi d'être liés à White Mike, un dealer interprété par Chace Crawford (Gossip Girl). Joel Schumacher avait plusieurs cartes en main pour faire un bon petit film subversif, à commencer par un milieu pas si inintéressant à étudier, mais il faut croire que le bonhomme ne sait plus raconter une histoire. Plombé par une voix off redondante avec les images, le récit fourmille de maladresses narratives et passe à côté de ses personnages, lesquels se résument à un seul trait de caractère (l'ado complexé, le junkie jaloux de son frangin, la fille amoureuse, la nympho manipulatrice, etc.). Et ce n'est pas l'abondance d'artifices de mise en scène qui nous fera oublier la superficialité du scénario. Enfin, si le final a le mauvais goût de tenter de se mesurer à l'Elephant de Gus van Sant (Joel Schumacher manque décidément de réalisme), Twelve a surtout pour handicap de passer après Alpha Dog, un drame autrement plus riche et viscéral sur un sujet similaire.