Etrange Festival 2010 : Les Sept Jours du talion
Le 17/09/2010 à 17:26Par Yann Rutledge
Notre avis
Découvrez ci-dessous la critique des Sept Jours du talion
Tandis que A Serbian Movie montre sans aucune pudeur les pires atrocités, Les Sept Jours du talion, également présenté lors de cette 16ème édition de L'Etrange Festival, joue de façon plus convaincante la carte de la violence psychologique. Adapté par Patrick Senécal (5150, Rue des Ormes) à partir de son propre roman, le film suit la vengeance de Bruno Hamel (Claude Legault) envers celui qui a violé et assassiné sa petite fille. Anéanti, l'homme qui a prêté le serment d'Hippocrate est décidé à utiliser ses compétences en médecine afin, en sept jours, de torturer et tuer le meurtrier.
La grande force du film est incontestablement la distance conservée par Daniel Grou (alias podz) vis-à-vis de son sujet, une effrayante retenue qui risque d'être perçue par certains comme une absence de point de vue. Or cette absence de musique et ce scope aux tonalités glacées appuient encore davantage la descente aux enfers désespérée du père. Au final, à l'inverse d'un énième ersatz de Saw, le cœur des Sept Jours du talion réside davantage dans la torture que s'inflige à lui-même ce père qui se sent responsable du décès de sa fille qu'à l'insupportable châtiment infligé au meurtrier. Malheureusement, parallèlement à ce pesant face-à-face, il faudra se farcir une enquête policière mollassonne qui se laisse regarder avec une indifférence apathique. L'inspecteur en charge de l'affaire campé par Rémy Girard (Les invasions barbares) aurait pourtant mérité un développement plus approfondi : l'homme qui a perdu sa femme au cours d'un braquage est effectivement la seule personne capable de comprendre le fardeau du père. En l'état, Les Sept Jours du talion demeure un huis-clos glaçant.