ETRANGE FESTIVAL : Dirty Mind

Le 15/09/2009 à 07:10
Par Yann Rutledge

Notre avis

4 10 C'est un fait : que ce soit en musique, littérature ou cinéma, le cap de la deuxième oeuvre est toujours difficile. Parce que les artistes répètent souvent ce qui a précédemment été dit dans leur premier essai. Parce que le stress de se savoir attendu au tournant bloque parfois la créativité. Ou bien parce qu'au contraire un trop plein de confiance les fait s'égarer. De ce fait et par peur après le brillant Left Bank d'être trop rapidement catalogué cinéaste de l'horreur, Pieter Van Hees change pour son deuxième film radicalement de registre et d'approche esthétique. En passant de l'horreur (avouons tout de même que Left Bank n'avait rien d'un film horrifique) à la comédie, il abandonne cet équilibre fragile entre lumière et ténèbres à la faveur d'une caméra sur épaule et d'une image bariolées au grain appuyé pas très agréable à l'oeil.

De cette histoire du timide Diego cascadeur de profession qui à la suite d'un accident se transforme en Tony T. plein d'assurance, le cinéaste rame pour élaborer une structure narrative solide ou susciter une quelconque empathie. Ne s'amusant véritablement que lors des séquences de cascade, Pieter Van Hees s'effaçe le reste du temps derrière le célèbre comique local Wim Helsen - qui en profite pour faire son show perso - au point de laisser son récit s'effilocher. Gageons que Dirty Mind ne soit qu'un simple faux pas et que son troisième film confirme tous les espoirs placés en lui (produit par Epidemic la société de Eurydice Gysel et Koen Ex-Drummer Mortier, il part en tout cas sous de beaux auspices).