John Wick Chapitre 4 : Jubilatoire et dantesque avec un Keanu Reeves sapé comme jamais - critique
Le 21/03/2023 à 17:03Par Olivier Portnoi
Notre avis
Après avoir vengé son chien dans le premier John Wick, avoir été excommunié dans John Wick 2, traqué par tous les assassins de la planète dans John Wick Parabellum, cette fois-ci Baba Yaga compte bien retrouver sa liberté en partant à l'assaut de la mystérieuse Grande Table, cette hydre mafieuse internationale à laquelle il faisait autrefois allégeance.
Bonjour monsieur Wick. Le carnage va pouvoir commencer à Osaka, Berlin, Paris. Et quel carnage !
Keanu Reeves est prêt à tuer tout le monde pour parvenir à ses fins. Sapé comme jamais avec sa veste pare-balles en kevlar, l'acteur balance tout ce qu'il a face à, ou aux côtés de, Donnie Yen, Bill Skärsgard, Scott Adkins, Hiroyuki Sanada, Ian McShane, Laurence Fishburne et Lance Reddick.
John Wick Chapitre 4 est l'épisode le plus fou, le plus spectaculaire, le plus gourmand et le plus ambitieux de la saga. Un plaisir absolu pour les amateurs de cinéma d'action high voltage. John Wick 4 ne recule devant rien et parvient à se réinventer dans ses longues séquences d'action hyper stylées, hallucinantes et hallucinées.
Keanu Reeves a beau être blessé et boîter depuis 4 films, il n'en demeure pas moins quasi indestructible. Qu'il soit renversé par une voiture lancée à pleine vitesse, qu'il se jette d’un immeuble ou qu'il se prenne une giclée de balles, John Wick se reléve toujours. Plus on avance dans la saga, plus l’anti-héros amoureux des toutous fait office de croisement surnaturel entre Terminator et Michael Myers. Mais toujours avec une classe foudroyante. Baba Yaga semble condamner à errer et à tuer tel un mort-vivant qui refuse de mourir.
Comme dans un jeu vidéo, ses adversaires (à part les ‘boss’) sont majoritairement des formes impersonnelles qu'il dézingue à la pelle lors de fusillades, de corps à corps sanglants (tout y passe, couteaux, sabres, nunchaku), de poursuites en voiture, en prenant bien soin de les achever d'une ou plusieurs balles dans la tête à chaque fois. Le tout emballé comme une performance artistique. Plus que jamais, le réalisateur et ex cascadeur Chad Stahleski conçoit ses séquences comme des ballets aux chorégraphies expérimentales.
John Wick 4 jubile dans une ultra violence de cartoon qui tient autant au jeu video, au comic book qu'à la culture asiatique mais toujours avec un zeste d'humour noir et un dress code très smart.
Tout n'est pas parfait dans John Wick 4. On pourra reprocher aux scénaristes un manque d’imagination, un méchant soit disant français (Bill Skarsgard) qui ne sait pas prononcer 'Centre Pompidou', ou encore un Keanu Reeves dont les dialogues se résument souvent à dire "Yeah". Le film de Chad Stahelski n'échappe pas non plus à une sensation de redite par certains moments. John Wick 4 aurait sûrement gagné à être raccourci.
Mais il évite le ventre mou de John Wick Parabellum et son final parisien est dantesque, épique et monstrueux. Près d'une heure de poursuite dans les rues et les escaliers de la capitale à la croisée des Guerriers de la Nuit et de Buster Keaton qui fera sans aucun doute date dans l'histoire du cinéma d'action (on va parler pendant très longtemps des 222 marches bien raides de la rue Foyatier à Montmartre).
Oui, John Wick 4 est une claque. Une vraie.