Jusqu'à toi
Le 30/07/2009 à 10:02Par Michèle Bori
Prenez un peu de Nuits blanches à Seattle, une pincée de Lost in Translation, saupoudrez de French Kiss et de Garden State, et vous obtenez en théorie quelque chose de plutôt appétissant. Hélas, la jeune réalisatrice Jennifer Devoldère s'est un peu trompée dans les dosages, et elle nous offre un Jusqu'à toi encore tiède et manquant cruellement de saveur.
Jusqu'à toi, c'est un peu la vague des "feel-good movie" (produits faussement indépendants prémâchés par Fox Searchlight) qui s'invite dans notre paysage cinématographique national. Bonne nouvelle donc ... pour ceux qui auraient aimé Juno, Little Miss Sunshine et surtout Garden State.
Une histoire simpliste des personnages principaux décalés entourés de personnages secondaires encore plus décalés, une petite BO "indie" qui fait bien, une mise en image posée et un rythme piano : tels sont les ingrédients de cette petite comédie romantique réalisée par une jeune cinéaste, Jennifer Devoldère, dont c'est le premier film. Hélas, souffrant d'un manque de peps et de fun flagrant, handicapés par trop de personnages en dehors des clous (à qui le spectateur peut-il se rattacher, on se le demande ?), Jusqu'à toi s'enlise dans un amoncèlement de saynètes redondantes donnant la part belle à quelques cocasseries mollement fantaisistes, et ne parvient jamais à trouver son rythme de croisière. Pire, on ne sera même pas touchés par cette love-story unilatérale (merci Nuits blanches à Seattle) entre deux personnages marginaux (merci Lost In Translation) qui ne décolle que trop tardivement dans l'histoire et dont le déroulement et la conclusion se révèleront beaucoup trop convenus pour réellement marqué nos esprits. On retiendra essentiellement la prestation de Justin Bartha, parfait dans son rôle d'américain lunaire. Pour le reste, difficile de se montrer emballés devant cette comédie peu drôle, aussi rafraichissante qu'un Coca tiède.