L'abominable vérité
Le 26/08/2009 à 09:53Par Michèle Bori
Si L'abominable vérité était un film d'horreur, il serait un reboot d'une vieille franchise des années 80. Si L'abominable vérité était un film d'action, il parlerait d'un héros taciturne, déchiré de l'intérieur, luttant contre une mystérieuse entité gouvernementale, et serait filmé à la mode parkinsonienne. Si L'abominable vérité était une comédie française, on y verrait Clovis Cornillac et François Berléand... Mais L'abominable vérité est une comédie romantique américaine, et comme les autres comédies romantiques américaines dans l'air du temps, reprend le plus gros cliché actuel qui consiste à partir d'un postulat cynique et désabusé sur l'amour pour finalement faire un joli virage à 180° et se conclure par un baiser de cinéma filmé à la grue. Après Ce que pensent les hommes, La copine de mon meilleur ami, Hanté par ses ex, La proposition (pas encore sorti, mais déjà chroniqué dans nos colonnes) et bien d'autres encore, on commence à en avoir un peu soupé de ces grosses ficelles prévisibles et de ces personnages que tout oppose mais qui finissent ensemble. Même si on aime ça, on va finir par être lassé et on espère vraiment un film qui aille jusqu'au bout de se démarche. A croire que si Casablanca était tourné aujourd'hui, Ingrid Bergman resterait au pied de l'avion avec Humphrey Bogart...
Alors, nous ne descendrons pas L'abominable vérité, dont le principal défaut est de sortir quelques semaines après ses concurrents. Mais nous serons quand même tenté de dire que si vous avez déjà vu les comédies citées ci-dessus, celle-ci est peut-être dispensable. A la rigueur, juste pour Gerard Butler, qui a quand même sacrément la classe, et Katherine Heigl, hilarante dans une scène à mi-chemin entre Quand Harry rencontre Sally et Le déclic de Milo Manara ...