L'Homme aux mille visages
Le 04/06/2007 à 08:04Par Sabrina Piazzi
Passée une première heure un peu trop mélodramatique et surfaite, L'Homme aux mille visages prend une toute autre tournure quand le cinéaste Joseph Pevney évoque l'industrie hollywoodienne des années 30 à travers le parcours cinématographique de l'illustre Lon Chaney, magnifiquement interprété par James Cagney. Ce film peut se targuer d'être l'un des premiers d'un genre aujourd'hui très (trop ?) répandu, celui du biopic. Il est étonnant de voir à quel point le cahier des charges suivi par le cinéaste, à savoir l'enfance difficile du futur artiste, ses premiers succès, le vedettariat, les soucis personnels, sa mort, demeure encore aujourd'hui la ligne conductrice de tout film s'inscrivant dans le genre biographique. Si le film de Joseph Pevney se montre boursouflé dans sa première heure, la performance d'acteur de James Cagney et la beauté du N&B signé Russell Metty (directeur de la photo chez Douglas Sirk) emportent sans peine l'adhésion. Parfois trop romancé, parfois excessif, L'Homme aux mille visages ne déçoit pas mais demeure trop froid, manque d'humour et a du mal à créer une véritable empathie envers le personnage principal. Le fantastique Lon Chaney, comédien transformiste rendu célèbre pour sa collaboration avec Tod Browning (dont The Unknown, un véritable chef d'œuvre), souvent oublié, mérite amplement d'être rappelé au public et le film a cet immense mérite.