Ce nouveau master restauré est un régal pour les yeux ! La luminosité de la copie est confondante dès les premières séquences, le N&B signé Russell Metty, somptueusement retranscrit, s'inscrit parmi les plus belles restaurations effectuées par l'éditeur depuis ses débuts. C'est bien simple, le 2.35 offre une profondeur de champ déconcertante et une profondeur abyssale des noirs soutenus par une compression irréprochable. Les contrastes sont admirables et permettent un riche rendu des détails, aucune tache ou grain n'est à déplorer et la définition est élégante.
La version originale l'emporte de peu sur la version française bien que celle-ci demeure de fort bonne facture. La première s'avère plus claire et plus naturelle dans la restitution des dialogues (bien que manquant sensiblement de punch), des petites ambiances adjacentes et de la bande-originale très présente composée par Frank Skinner (La Ronde de l'aube, Ecrit sur du vent). La version française a quant à elle une fâcheuse tendance à appuyer les dialogues, dénaturant quelque peu le mixage. De plus, cette piste apparaît sourde de temps à autre mais le souffle y est étonnamment moins insistant que sur la version anglaise.
Introduction : Chaney incarné (10min53)
Comme pour le DVD de L'Héritière, le maître de conférence à l'université Paris I et critique à Positif Christian Viviani réalise une brillante préface au film de Joseph Pevney, à regarder néanmoins après le visionnage puisque quelques séquences ou segments sont ici dévoilés et rapidement analysés. Bien que courts, ces avant-propos parviennent à informer le spectateur sur le cinéaste Joseph Pevney et sur l'industrie hollywoodienne des années 50 marquée par la succession de projets liés au cinéma lui-même comme Boulevard du Crépuscule, Le Grand couteau, Les Ensorcelés, The Buster Keaton story. Christian Viviani aborde ensuite le casting avec le choix de James Cagney, très impliqué et portant le film sur ses épaules. Enfin, cette introduction s'achève sur l'évocation de Lon Chaney et de quelques éléments de sa vie repris dans L'Homme aux mille visages. Christian Viviani est concis, et bien que le module paraisse trop court, le spectateur en apprend suffisamment.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (vf) du film.