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La Marche : un film sur la tolérance qui n'en a pas l'air [Critique]

Le 27/11/2013 à 08:00
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Notre avis
7 10 Drôle, émouvant, sincère et bien rythmé, on emboite avec plaisir le pas de ces Marcheurs. Ne frôlant jamais le misérabilisme ni le moralisme, Nabil Ben Yadir réalise un film sur la tolérance sans en avoir l'air, et c'est tant mieux.

La Marche : Critique du film

Après Les Barons en 2009, Nabil Ben Yadir revient avec un film plus ambitieux : raconter l'histoire vraie de la marche de 1983.  Suite à une énième aggression raciste dans "La  France de l'Intolérance", un groupe de jeunes adolescents et le curé des Minguettes (Banlieue Lyonnaise) lancent une grande marche pacifique pour l'égalité et contre le racisme. Ensemble, il vont parcourir plus de 1000 km entre Marseilles et Paris, malgré les difficultés (aggressions, humiliations, insultes....) Ils seront, à leur arrivée, plus de 100 000 personnes, venues de tous horizons, et donneront à la France "Son nouveau visage". 

La Marche 

Ici, c'est la fidélité du scénario à l'histoire vraie qui prime, du moins dans les grandes lignes. Le film démarre par l'agression du jeune Mohamed, une goutte d'eau qui deviendra finalement le déclencheur de ce grand rassemblement...

 

La Marche est-il un beau film pour une belle histoire ? A-t-il échappé à l'écueil du film moraliste, bien pensant et/ou victimaire ? Oui. C'est vrai que la gentille Marocaine aggressée, qui se fera graver au couteau une croix gammée dans le dos, est un symbole fort. Mais les faits sont là. Et pour autant Ben Yadir ne sombre, à aucun moment dans le film choc.  Encore moins dans le misérabilisme, preuve en est avec cette maghrébine elle-même empêtrée dans ses préjugés communautaristes.


La Marche 

 

On apprécie, au contraire, sa capacité à injecter dans son film une atmosphère bon enfant. Que certaines ambiances nous rappellent RADIOSTARS, entre deux scènes émouvantes, c'est l'une des principales force du film.


Côté casting, Ben Yadir a fait les bons choix. Olivier Gourmet est parfait en curé révolté mais sympathique,  principal soutien des jeunes et figure nécessaire (?) de "français de souche" parmi les marcheurs pour la plupart d'origine maghrébine.  Nader Boussandel (Les Barons, De L'Huile sur le Feu, Nous York), plus habitué à la comédie, n'en reste pas moins crédible ici. On retrouve également Charlotte Lebon, convaincante en pigiste de gauche et fille d'un notable Canadien. Fallait bien justifier l'accent, Tabernak ! On restera peut-être moins emporté par le personnage de Kira (Lubna Azabal) dont les intempestives crises de nerfs useront peut-être certains spectateurs. Celle qui avait l'étoffe d'une Rosa Parks gueule finalement un peu trop...

 

Jamel Debouzze, quant à lui, n'a finalement pas trop de place dans le film, arrivant très tard, peut-être trop tard, ne bénéficiant pas du capital sympathique accordée aux marcheurs que l'on suit depuis le début.

La Marche 


Les personnages secondaires, enfin, sont parfois remarquables. C'est le cas de Philippe Nahon, parfait en vieil aigri, hurlant à tort et à travers sur tout le monde, tout en nous faisant, à l'occasion, bien marrer. Tant qu'on ne touche pas à son camtar, tout va bien !

Un bon point pour la BO aussi, puisque Nabil Ben Yadir a eu le talent d'accoler aux scènes de marche dans le plat pays, une bande originale loin de l'être. De Renaud à Hotel California, entrecoupés de grandiloquents morceaux classiques, on emboite le pas de ces Marcheurs qui, lentement, très lentement, contribueront à changer, un peu, les mentalités... Elle n'avait pas que des défauts la France de 80. Lève-toi et marche, lève- toi et va au cinéma !






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