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Le Code a changé

Le 18/02/2009 à 16:48
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1 10

Danièle Thompson revient deux ans après Fauteuils d'Orchestre avec Le Code a Changé, une comédie débordant à nouveau d'acteurs français de renom. Aucune surprise, la cinéaste a toujours un goût prononcé pour les histoires de bobos qui ont des problèmes de bobos, le résultat laissant toujours aussi songeur. L'enchaînement de clichés caractérisant les bourgeois parisiens va très loin, et on assiste pendant 1h30 à des préoccupations se résumant à savoir qui couche avec qui entre des gens qui boivent les paroles de Claire Chazal au journal de 20h et ne peuvent pas vraiment se supporter entre eux. Autant de considérations métaphysiques au centre d'un scénario enfermé dans un univers clos, présenté de façon toujours aussi antipathique. Au milieu on décèlera tout de même un personnage plus humain, un cancérologue aux préoccupations un peu plus simples et terre à terre, en plus joliment campé par Patrick Bruel. Mais c'est bien maigre et décidément le cinéma de Danièle Thompson continue de faire toujours aussi mal au cinéma français.


Critique Le Code a changé

Véritable comédie de moeurs chorale comme sa réalisatrice Danièle Thompson semble les affectionner, Le Code a changé affiche une multitude d'acteurs pour une histoire tournant autour d'un repas entre amis où certains ont leurs petits secrets. Comme le démontre la bande-annonce, le titre est une référence au digicode de l'appartement de l'hôte qui a changé le jour même du dîner, et le concept du film se résume à "qu'est-ce qui se passerait si tout le monde se disait tout". Las, aucune de ces deux idées ne sera exploitée ici, le coup du digicode n'étant qu'un prétexte à quelques plans sans aucun intérêt devant la porte (mis bout à bout, on parle de trente secondes de film grand max), personne ne se dira la vérité en face et le scénario ne jouera même pas sur l'ambiguïté des secrets dis à mi-mots puisque strictement aucune ambiguïté n'est affichée ici. Certains mentent, d'autres non, certains veulent révéler un secret, mais ne le feront à aucun moment. Dans la catégorie "étouffement de concept", on ne fait guère mieux.

 

Critique Le Code a changé

 

A partir de l'instant où tout le concept d'un film s'effondre sur place, il ne reste plus qu'à se pencher sur le fond, qui a intérêt à être bon puisque la mise en scène s'avère à peine plus ambitieuse dans sa logistique qu'une pièce de théâtre, avec la moitié du film se déroulant à ce fameux dîner et le reste se divisant entre d'autres pièces de l'appart, l'intérieur de voitures ou les lieux de travail des personnages (le budget du film étant de 12 Millions d'euros !). Las (encore !), la préoccupation principale du scénario se résume à une pièce de boulevard racontant les adultères entre bourgeois parisiens, leurs problèmes de bobos qui ne s'adressent à et n'intéresseront que les bobos. La moindre considération des personnages ne concerne que des problèmes de trentenaires embourgeoisés qui célèbrent la messe du 20h sur TF1 (un plan sur Claire Chazal au JT en dit très long) et organisent des dîners entre amis juste pour l'apparence. Et si le film aurait pu dévier de ses rails et dénoncer ces fameuses apparences, il n'en sera pratiquement rien, puisque les deux seuls personnages levant la voix contre ces protocoles sont étouffés, l'un volontairement (le personnage de Marina Foïs, qui va devenir handicapée et du coup... s'assagir !), l'autre involontairement, celui de Emmanuelle Seigner, antipathique au possible, à l'image de l'apparence physique de l'actrice aussi sexy qu'un travelo mal maquillé du bois de Boulogne.

 

Critique Le Code a changé

 

Résumons donc : Le Code a changé célèbre à son insu le culte de l'apparence et a la prétention de dresser une galerie de personnages complémentaires alors qu'ils sont tous des caricatures de bobos parisiens qui n'intéresseront donc personne d'autre que les bobos eux-mêmes. Le (petit) talent de Danièle Thompson à raconter une histoire (il faut au moins lui reconnaître ça) confirme du danger qu'elle représente pour le cinéma français : le caricaturer et rendre cette caricature populaire et acceptable au grand public. Thompson pousse le bouchon jusqu'à représenter les minorités comme des vraies minorités, sans les attaquer, sans avoir conscience de son geste, mais juste par sa vision étriquée.

 

Au milieu on trouve Patrick Bruel dans un rôle touchant et terre à terre, lui, mais tellement inexploité qu'on ne peut être qu'outré devant autant d'inhumanité et de cynisme concentrés en 1h30. Le Code a changé incarne par ce qu'il représente ce que l'on peut trouver de pire en salles aujourd'hui. A fuir !

 







Le Code a changé

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