Love Lies Bleeding : badass de bout en bout avec une Kristen Stewart éblouissante - notre critique
Le 12/06/2024 à 10:23Par Olivier Portnoi
Notre avis
Après la sensation horrifique Saint Maud (portrait jusqu'en boutiste d'une illuminée religieuse), la réalisatrice anglaise Rose Glass traverse l'Atlantique pour filmer un thriller rural ancré dans les années 80, aussi à feu qu'à sang. Rose Glass réussit avec brio l'étape si difficile du second film.
L'action se déroule en 1989 dans un trou paumé du Nouveau Mexique (la ville fictive Crater où les pick-up trucks et les ploucs machos sont rois).
Lou (Kristen Stewart en coupe mulet) est gérante solitaire d'une salle de sport, pleine de poussière et de sueur, temple des athlètes dopés. Elle croise la route de Jackie (Katy O'Brian en mode She-Hulk), culturiste aussi paumée qu'elle si ce n'est qu'elle s'entraîne pour devenir "surpuissante" et remporter une compétition de 'muscles' à Las Vegas.
Lou tombe éperdument amoureuse de Jackie. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence à base de crimes et d'anabolisants... et d'Ed Harris en trafiquant d'armes à la gueule incroyable (cette coupe de cheveux !).
L'Amérique de Love Lies Bleeding n'est pas rose. On est en 1989 dans le sud ouest des Etats-Unis là où l'on balance les corps dans des ravins et où être une femme est compliqué, encore plus une femme homosexuelle.
Love Lies Bleeding est un polar rural qui doit autant au début "cinéma noir" des frères Coen, qu'à David Lynch ou encore au road trip passionnel de Thelma et Louise de Ridley Scott. Avec une célébration des corps en prime (incroyable Katy O'Brian, sorte de Conan Le barbare au féminin), une B.O 80's captivante, une histoire d'amour fulgurante et un kitsch fantaisiste 'lumière néons' audacieux.
L'ovni queer à ne pas louper avec une Kristen Stewart éblouissante. Badass de bout en bout.