Nobody 2 : Bob Odenkirk casse des mâchoires au soleil – critique sans spoiler

Un retour en force pour Hutch Mansell

Quatre ans après avoir démantelé la mafia russe dans Nobody (2021), Hutch Mansell (Bob Odenkirk) est de retour, toujours hanté par son passé d’agent d’élite.

Le premier opus nous présentait un père de famille à la vie plan-plan et rasoir, avant qu’un cambriolage ne réveille la bête… Ce monsieur tout-le-monde était en réalité un ex-tueur implacable, jadis formé pour neutraliser ses ennemis avec une précision chirurgicale.

Aidé de son père David (Christopher Lloyd) et de son frère Harry (RZA), Hutch avait alors affronté Yulian, un baron du crime, dans une série de combats aussi sanglants que désopilants, révélant finalement sa double vie à sa femme Becca (Connie Nielsen).

Nobody 2 reprend l’histoire quatre ans plus tard. Hutch, ne se cachant désormais plus en tant que machine à tuer (du moins auprès de ses proches), jongle entre sa vie de famille et le remboursement d’une dette colossale de 30 millions de dollars envers une organisation criminelle.

Pour effacer son ardoise, il enchaîne les contrats, abattant criminels et malfrats sans relâche, jour après jour.

Sauf que casser des gueules contre de l’argent, ce n’est pas une vie. Et Hutch comprend qu’il est en train de reléguer les siens au second plan.

Pour sauver son couple et sa vie de famille, il décide de prendre des vacances dans un coin paumé de l’Arkansas, là où il passait ses étés avec son père et son frère quand il était môme.

Mais comme le savent les fans de Die Hard et de John Wick… un héros ne prend jamais vraiment de repos.

Sans crier gare, un shérif corrompu et ses hommes de main viennent perturber la tranquillité de la famille Mansell, entraînant dès lors Hutch dans une nouvelle spirale de violence.

Et quand Lendina (Sharon Stone), une impitoyable marraine du crime, entre en scène… les choses dérapent pour de bon.

Une mise en scène qui cogne fort

Dès les premières minutes, Nobody 2 donne le ton. Timo Tjahjanto, connu pour des péloches bien énervées comme The Night Comes for Us, imprime sa patte avec une énergie frénétique.

La séquence d’ouverture, où Hutch neutralise plusieurs gangs dans un ascenseur puis un parking souterrain, est une véritable claque : chorégraphies millimétrées, ralentis percutants et bande-son qui pulse.

Les scènes d’action, du corps-à-corps à bord d’un duck-boat à un Giga Climax en pleine fête foraine, sont filmées avec une inventivité qui évite la redite par rapport au premier opus.

Une narration futée, mais sans surprises

Si Nobody (2021) avait surpris par son mélange d’action trash et de comédie bien sentie, Nobody 2 joue sur un terrain plus balisé.

Le scénario, co-écrit par Derek Kolstad (John Wick), opte pour une structure classique : un héros en quête de rédemption (enfin… surtout en quête de vacances), un antagoniste bigger-than-life, et une succession de bastons toujours plus spectaculaires.

Les dialogues font mouche, notamment grâce à Bob Odenkirk, dont le flegme désabusé contraste de façon hilarante avec la violence qu’il déchaîne.

Alors, oui : l’intrigue repose sur un prétexte capillotracté… mais Timo Tjahjanto compense par un rythme effréné, et on sait très bien ce qu’on est venu voir.

Nobody 2 ne fait pas dans la dentelle. Les combats sont brutaux : mâchoires brisées, coups de machette, explosions improvisées… Le film assume son côté gore avec un plaisir communicatif, sans jamais tomber dans la surenchère gratuite.

Si Nobody 2 remplit son contrat de divertissement, il n’évite pas certains écueils, notamment dans le traitement des personnages secondaires.

Celui de Becca est un tout petit peu plus développé que dans le premier opus… mais clairement pas assez.

On lui devine un passé sombre, une backstory incroyable… et puis plus rien. On n’en saura pas plus. C’est d’autant plus regrettable que Connie Nielsen espérait que son personnage serait plus développé dans cette suite. Peut-être dans un éventuel troisième film ?

Un blockbuster d’action à l’ancienne

Nobody 2 ne révolutionne pas le genre, mais il n’en a pas l’ambition.

Ce qu’il propose, c’est un retour aux sources du film d’action des années 80 et 90 : un héros charismatique, des méchants caricaturaux bien perchés, des combats qui cognent et un humour qui fait mouche.

Certainement pas le film le plus audacieux de l’année, mais un excellent divertissement musclé à déguster au frais, au cœur de l’été.

Et si John McClane et Chuck Norris vous manquent, Hutch est là pour combler le vide… et nous rappeler qu’un daron énervé, c’est souvent très dangereux.