PENINSULA : on a vu la suite du Dernier Train Pour Busan - critique zombie apocalypse
Le 20/10/2020 à 22:18Par Pierre Champleboux
Peninsula se déroule dans le même univers que Dernier Train pour Busan, mais n’en reprend aucun des protagonistes. Après un prologue haletant qui se déroule sur un bateau à la même période que le premier film, on retrouve quatre années plus tard une poignée de réfugiés coréens qui tentent de survivre à Hong Kong, où ils sont ostracisés car considérés comme porteur du virus. Car le reste du monde n’a pas été touché par l’épidémie, et la péninsule coréenne a désormais été isolée du reste du monde.
À la tête du commando lancé à la recherche du fourgon, un ex-soldat rongé par le remord d’avoir abandonné des survivants qui lui demandaient de l’aide alors qu’il embarquait pour Hong Kong, et l’occasion pour les scénaristes de créer une nouvelle fois un personnage en quête de rédemption, à l’image du héros du premier film.
Le scénario ne brille pas par ses qualités. Coïncidences incroyables, thèmes vus et revus, mise en exergue des pires défauts de l’humanité via des personnages caricaturaux, et raccourcis faciles sont au programme de ce récit qui ne surprend jamais. La réalisation sauve-t-elle ce script feignant ?
Pour nous montrer une ville envahie par les zombies depuis quatre ans, le réalisateur fait appel aux images de synthèse. Et passés les décors peu convaincants, on se retrouve bientôt face à des courses poursuites en voiture dépourvues de réalisme. D’abord, les voitures circulent beaucoup trop facilement dans ces rues où pullulent les véhicules abandonnés. Ensuite, la physique des voitures des héros et de leurs poursuivant manque de réalisme : on a souvent l’impression de regarder une (vieille) cinématique de jeu vidéo. Pour essayer de cacher la misère, la plupart des séquences sont filmées de nuit et un filtre a été appliqué pour tenter d’atténuer les détails les plus choquants, mais de ces petites combines résultent surtout une image peu claire et des éclairages criards qui trahissent la nature artificielle de l’action.
Enfin, évoquons le ton du film. Souvent gore, Peninsula se met pourtant parfois à hauteur d’enfant et semble vouloir nous présenter une famille des plus Spielberguiennes, à tel point qu’on en vient à se demander à quel type de public est destiné ce long-métrage.
Brouillon et globalement fagoté, Peninsula reste néanmoins attachant, sous ses airs de blockbuster bâtard qui semble vouloir plaire à tout le monde et en fait un peu trop. Mais bien qu’on passe un bon moment, on est très loin de la fulgurante claque assénée par Dernier Train pour Busan. Un rendez-vous manqué qui donne pourtant envie de voir un troisième épisode, à condition qu’il assume totalement sa nature de film d’horreur.
Pour vous faire votre propre idée, il faudra attendre la sortie française de Peninsula, prévue pour le 21 octobre 2020.