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Resident Evil Degeneration

Le 18/11/2008 à 11:50
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Notre avis
1 10

Autant balancer la vérité d'un coup, comme une masse sur le coin de la tronche : Resident Evil Degeneration, c'est mauvais. Point ! Plus la peine d'espérer quoi que ce soit, en encore moins un éventuel rattrapage du gouffre artistique des trois films live, cet opus ne volant guère plus haut. On a beau partir à la pêche aux qualités maigrement éparpillées, strictement rien à bord de l'entreprise ne porte le film en sa faveur : cheap, laid, inintéressant, bourré de péripéties de soap ou tout simplement ennuyant. Cette vaine tentative de Capcom a néanmoins le mérite d'afficher une vérité que l'on s'était peut-être borné à ne pas vouloir voir... Resident Evil n'est peut-être tout simplement pas fait pour le grand écran, que ce soit porté par un glandu de clippeur ou par les propres créateurs du jeu original.


Resident Evil Degeneration

Faire une croix définitive sur ce fantasme un peu vain d'un vrai Resident Evil réussi au cinéma commence à s'imposer. Resident Evil a proposé des moments anthologiques sur console, pour le plus grand plaisir des gamers. Les cinéphiles, eux, peuvent et ont toujours pu se retourner vers des films d'horreur et de zombies quelconques aussi parfaitement réussis et portant un autre nom. Autant pleinement dissocier les choses une bonne fois pour toutes puisque après deux tentatives (dont une qui a pris la forme d'une exécrable trilogie), la tambouille ne prend pas. Le problème des films live, pour raccourcir le sujet, c'est qu'ils ne s'adressaient pas aux cinéphiles. Juste une connerie MTVièsque de plus, dopée à Matrix, aux néons et dobermans mal maquillés. Le problème du film d'animation, c'est qu'il s'adresse aux gamers, en trimballant derrière lui comme des casseroles, les codes du jeu vidéo qui ne s'adaptent pas à la passivité d'un spectateur. Confier sa production au propre concepteur des jeux originaux étant sans doute même la plus grossière des erreurs, le bonhomme ne se contentant de reproduire ici la seule chose dans laquelle il excelle. Et ce n'est pas du cinéma.


Resident Evil Degeneration

 

Resident Evil Degeneration est en fait une animatique de jeu vidéo à rallonge, un truc de début de partie qu'on apprécie quelques minutes mais qui se montre absolument imbuvable sur plus d'une heure et demie. Ce n'est sans doute pas par hasard si les premières séquences restent encore assez plaisantes,  posant calmement une atmosphère (comme dans les jeux, on nous livre un cadre nouveau, ici un aéroport), assumant encore un peu la dégaine kitchissime de ses personnages et que l'on s'apprête à dégainer notre manette passé dix minutes, une fois que les zombards débarquent façon Ben Laden. Ceux là, ils crashent un avion directement à même la salle d'embarquement, après s'être entre-bouffés, et se cassent la gueule comme des lemmings, parce qu'on ne leur a pas déroulé le toboggan de secours. C'est rigolo, ça nous rappelle un peu L'Avion de l'apocalypse d'Umberto Lenzi, mais basta. Claire Redfield a un gros pétard (l'arme, hein), Léon S. Kennedy aussi, ils tirent comme Dirty Harry, c'est super, mais on s'en fout royalement. Réflexe de survie de spectateur, comme nous n'avons pas envie de regarder une partie de jeu toute faite et contemplative, nous nous focalisons sur les détails. Et là, c'est fatal !

 

Resident Evil Degeneration

 

A suivre, c'est pénible, mais à y regarder de plus près, c'est encore plus horrible. A commencer par une 3D pas plus évoluée que n'importe quel jeu next gen, pouvant rougir de honte 7 ans après Final Fantasy : Les créatures de l'esprit (qui, à défaut d'être parfait, était au moins joli et inspiré, s'évertuant à construire un vrai film) et imposant des personnages d'une fadeur extrême, qui ont oublié de virer les cintres sous leur vestes et qui remuent les bras comme s'ils étaient agités par des baguettes. Comme Kermit ! D'ailleurs ils ressemblent TOUS à des zombies (les vrais zombies sont gris et ne parlent pas, ça permet de faire la différence avec les humains). Ajoutons à cela un scénario, là encore, propre à un jeu vidéo sous forme de double survival, des performances vocales calamiteuses, un méchant bien sapé avec des cheveux blancs, un autre mal sapé qui ressemble à un croisement entre Lassie et Hellboy une fois métamorphosé, des gros décors qui se cassent la gueule, des petits décors qui se cassent la gueule aussi, des bons sentiments, des frères, des sœurs, des traitres, des politicards véreux, des manouches intègres... Bref, tout ce qu'on ne veut pas voir.

 


Resident Evil Degeneration

 

En fait, le défaut de Resident Evil Degeneration c'est d'avoir emprunté le mauvais couloir, d'avoir transposé tel quel l'intransposable, laissant trainer dans un coin la chose la plus essentielle dans un jeu vidéo : l'interactivité. Aucune influence, aucun pouvoir, aucune sensation, aucune crainte pour les personnages (qui font des bonds partout et survivent à toutes les menaces) nous forçant à regarder ce brave Léon qui passe la moitié du film à rouler par terre pour éviter les obstacles. C'est beaucoup moins efficace que le spot TV pour la Wii avec les streums dans le salon du type en train de jouer et ça calme sérieusement les ardeurs du fan. Une douche froide, un non-événement, une anecdote, un machin dores et déjà évaporé... Reset !

 

Sortie DVD, Blu-Ray France : 04 Février 2009

Sortie DVD, Blu-Ray USA : 30 Décembre 2008






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