Soeur Sourire
Le 29/04/2009 à 19:42Par Kevin Prin
Les premières images de Soeur Sourire surprennent, affichant une inspiration et un petit sens de la mise en scène trop rares dans les biopic français. Soeur Sourire serait donc plus que l'insupportable sous-téléfilm redouté où Cécile de France hurlerait "Dominique nique nique" pendant deux heures ? Oui, il est plus, car il est loin d'être insupportable et se hisse dans son domaine filmique au dessus de nombreux (télé)films français qui sortent au cinéma sans pour autant ne pas en être un. La sincérité de la vraie Soeur Sourire se véhicule ici, puisque sincère, le film le sera jusqu'au bout. Le second problème des (télé)films français qui pullulent sur les écrans (on ne peut pas se retirer le cauchemar Coco Avant Chanel de la tête !) est de ne rien raconter de réellement intéressant ou de passer à côté de leur sujet. En cela, Soeur Sourire relève seulement à moitié son défi. Dans son portrait de jeune femme débordant d'énergie mais perdue dans une époque ne lui correspondant pas, Soeur Sourire se montre assez juste, même si le sujet mériterait d'être plus approfondi. Un manque de profondeur qui se ressent encore plus dans sa seconde partie puisque les scènes sont à nouveaux filmées en suivant platement le scénario, sans prendre le poul du personnage, sans créer une réelle atmosphère et surtout sans s'attarder sur le sujet principal. Car à partir du sujet du film, la vraie problématique qui s'en dégage est le rejet complet par l'Eglise d'une de ses fidèles qui lui était vouée corps et âme. La détresse de Soeur Sourire est absente à l'image, les personnages secondaires ne sont pas assez présents, et l'histoire s'étire en longueur sans décoller de péripéties biographiques trop "mineures".
On pourra regretter également certains jeux d'acteurs (la mère génétique de Soeur Sourire), certains choix d'acteurs (l'amie d'enfance de Soeur Sourire, censée être attirante et vraiment pas mise en valeur ici). La réalisation est austère au point que la demi-heure se déroulant dans le couvent donne des frissons à tel point on s'y croirait (brrr). Et pourtant. Il n'y a rien d'honteux ici, juste trop de superficialité sur un sujet en or.