T2 Trainspotting : déception - critique du film de Danny Boyle

21 ans après leur mythique descente aux enfers, Mark Renton (Ewan McGregor), Spud/Daniel (Ewen Bremner), Sick Boy/Simon (Jonny Lee Miller) et Begbie (Robert Carylyle) sont de retour devant la caméra de Danny Boyle.

Cela fait plus de deux décennies que Mark s'est barré avec l'argent du deal d'héroïne du final du premier film. En pleine crise de la quarantaine, il retourne à Edimbourg où Sick Boy est toujours trempé dans des combines foireuses, où Spud continue de se droguer et où Begbie cherche à s'évader de prison. 

T2 Trainspotting, c'est comme retrouver des potes perdus de vue depuis 20 ans avec lequels on a fait les 400 coups (ou plutôt avec lesquels on s'est enfilé 400 coups) et se rendre compte que l'on a rien à leur dire à part ressasser le passé. Deux heures durant, T2 joue la carte de la nostalgie.

Si dans le premier tiers du film, le processus est plaisant, on est bien évidemment heureux de retrouver les quatre personnages principaux, de voir ce qu'ils sont devenus, de constater qu'ils ont physiquement changé (au même titre que nous aussi on a changé en 20 ans), T2 finit par souffrir de sa propre légende.

Indéniablement, le film de Danny Boyle distille une saveur madeleine de Proust tant Trainspotting aura été un véritable électrochoc visuel et sonore générationel qui a marqué à tout jamais l'ADN de ses spectateurs. Le problème c'est que T2 ne sort jamais de cette bulle nostalgique. Cela en devient redondant.

Malgré la virtuosité de la réalisation de Danny Boyle, T2 mouline dans le vide et finalement ne raconte pas grand-chose. Cette suite n'est pas un mauvais film mais elle souffre de l'aura de son prédécesseur et peinera certainement à intéresser les nouvelles générations.

Le site anglais The Playlist a justement écrit : "T2 ressemble plus au pilote d'une adaptation de Trainspotting qu'à une véritable suite. C'est un comme aller à un festival où la tête d'affiche est un groupe de Britpop mythique qui se reforme. C'est génial de les revoir ensemble, ils ont bien vieilli, et l'étincelle est là quand ils jouent leurs tubes. Mais le set est un peu long et les nouveaux titres sont vite oubliables... Au final, on finit par se demander si on n'aurait pas mieux fait de rester avec nos souvenirs de l'époque." Dommage.