The Sadness : l'un des films de zombies parmi les plus dingues jamais réalisés (critique)
Le 05/07/2022 à 23:47Par Pierre Champleboux
Énorme claque gore, The Sadness est à réserver aux spectateurs qui ont l’estomac bien accroché. Mais si vous pensez que vous êtes de ceux-là, et que vous vous sentez prêts à vivre l'un des films de zombies parmi les plus dingues jamais réalisés, n’hésitez pas. S’appuyant sur l'expérience de la récente pandémie, à la fois pour évoquer la maladie en elle même et la misanthropie qu’elle a causée chez beaucoup, Rob Jabbaz enrobe sa réflexion dans un déluge de vice, de sang et de boyaux d’une ampleur rarement vue dans l’histoire du cinéma. Le scénario a ses faiblesses, mais la réalisation de Jabbaz est si soignée et l’expérience si extrême qu’il est difficile de ne pas reconnaître le talent du bonhomme. Si vous aimez le gore mais que vous ignorez jusqu’à quel point vous pouvez en encaisser, The Sadness vous permettra de tester vos limites.
Présenté lors de la vingt-neuvième édition du festival du film fantastique de Gerardmer, The Sadness de Rob Jabbaz débarque enfin dans les salles de cinéma hexagonales. Et si vous aimez le cinéma de genre et plus particulièrement les films de zombies, il ne faut surtout pas passer à côté de la chance de voir un tel torrent de gore sur grand écran.
Une situation étrangement familière
Les meilleurs films de zombies sont bien souvent ceux qui se servent des morts-vivants pour parler de la société. George Romero a ouvert la voie en évoquant le racisme dans La Nuit des Morts-Vivants, le consumérisme dans Zombie ou le risque d’octroyer un trop grand pouvoir aux militaires dans Le Jour des Morts-Vivants. Et si nous n’irons pas jusqu’à dire que The Sadness est un film qui fait réfléchir, le découvrir en période de Covid est plutôt flippant.
Parce que le pitch est le suivant : Après un an de lutte contre une pandémie qui cause des symptômes relativement bénins, les taiwanais commencent à vivre de nouveau comme avant. Mais soudainement, le virus développe une mutation inédite : une mutation qui pousse les infectés à commettre les pires choses. Autant dire qu’on est vraiment pas pressés que ce nouveau variant arrive jusqu’à nous !
Du nouveau au pays de Romero
The Sadness pourrait bien marquer une nouvelle étape dans l’histoire du film de zombies. En 1968, La Nuit des morts-vivants a créé les bases du zombie tel qu’on le connaît aujourd’hui en introduisant notamment la notion de contagiosité, mais il a fallu attendre 2002 et la sortie de 28 jours plus tard pour que les infectés se mettent à courir.
The Sadness innove en offrant maintenant une conscience aux contaminés assoiffés de sang. Et c’est une conscience qui fait bien flipper. Dans ce film taiwanais, le virus qui est à l'œuvre révèle tout ce qu’il y a de pire en chacun. On avait déjà vu un virus qui rendait zinzin dans La nuit des fous vivants et son remake de 2010 The Crazies, mais là, tout va beaucoup plus loin. Les infectés ne cherchent pas simplement à bouffer ceux qu’ils croisent : ils sont sadiques, ils veulent faire mal et commettent les pires atrocités dont l’être humain est capable.
Un film qui repousse toutes les limites
Avec sa réalisation hyper immersive et son rythme effréné, The Sadness ne laisse guère de moments de répit aux spectateurs, mais c’est surtout son jusqu’au boutisme dans le gore et le crado qui marquera les esprits. C’est simple : on n’avait pas vu autant de débordements craspecs au cinéma depuis A Serbian film !
Sans spoiler, on peut vous dire que si la scène de l’oeil dans L’Enfer des zombies de Lucio Fulci vous a traumatisé, elle fait désormais pâle figure face aux traumas oculaires que vous verrez dans The Sadness. Brutal, sanglant, et rempli de plans qui montrent ce que peu de films ont jusque là osé, The Sadness est à déconseiller aux petites natures et à celles et ceux que la violence hardcore dérange.
Vous l’aurez compris, le meilleur moyen de se rappeler de l’importance des gestes barrières, c’est de mater The Sadness.
La bande-annonce :