West Side Story : Spielberg vous fera danser avant de vous briser le coeur - critique
Le 08/12/2021 à 13:00Par Olivier Portnoi
Notre avis
Steven Spielberg ressuscite West Side Story plus de 50 ans après le musical de Broadway et le film original oscarisé. Le pari semblait fou et impossible. Mais Spielberg n'est pas n'importe quel réalisateur. Ce West Side Story revisité le prouve une fois de plus. Spielberg y met une passion et une sincérité à toute épreuve.
C'est une réussite totale à la fois virevoltante, euphorisante, spectaculaire, touchante et toujours aussi sombre. J'avais oublié à quel point West Side Story est violent psychologiquement et socialement. Car cette histoire inspirée de Romeo et Juliette est dur. Sans happy end. On est loin du bonbon de Noël. Après nous avoir happé dans une première partie à donner le tournis, Steven Spielberg autorise le film à nous briser le cœur. Littéralement.
West Side Story est un grand film spectaculaire. Rarement des chorégraphies auront été aussi percutantes. Spielberg filme les numéros de danse comme des grandes scènes d'action.
Si ses Maria et Tony manquent parfois de fougue (Rachel Zegler et Ansel "Baby Driver" Elgort) Ariana DeBose est volcanique en Anita. Mais celui qui explose l'écran est Mike Faist qui fait Riff, le chef des Jets, un écorché vif.
Le réalisateur de la Liste de Schindler et Indiana Jones a toujours dit que West Side Story était un projet de coeur pour lui (il dédie d'ailleurs le film à son père). Il se le réapprorie sans le trahir tout en réactualisant ses thèmes.
Bien que l’intrigue se passe en 1957, date de la création de la comédie originale à Broadway, Spielberg met la lumière sur les exclus d'une société toujours aussi fissurée 60 ans plus tard.
Le réalisateur filme le chaos comme rarement il a su le faire. On ne s'attendait pas à une telle claque.