Critique : Mobile Suit Gundam Seed Destiny - Episodes 46 à 50
Le 24/07/2008 à 08:50Par Caroline Leroy
Ce dernier volume de Mobile Suit Gundam Seed Destiny met un terme à 50 épisodes de la nouvelle lutte acharnée que mènent Kira et Asran pour la paix, suite à la trève fragile obtenue dans le sang et les larmes à la fin de Mobile Suit Gundam Seed. Autant dire qu'avec une série aussi longue, au potentiel aussi riche, on s'attend à un final digne de ce nom, au moins comparable au climax dantesque de Mobile Suit Gundam Seed, et ce d'autant que la tension montait de façon marquée dans le précédent volume. Or l'épisode 46 se charge de refroidir nos ardeurs, en cassant immédiatement le rythme pour se pencher sur le cas de Meer, la sosie de Lacus Clyne engagée par le président Durandal. L'idée n'est pas inintéressante en soi mais elle intervient au mauvais moment. L'épisode 47, qui prolonge l'hommage à ce personnage tragique en recyclant des images issues des épisodes précédents, introduit même une lourdeur malvenue dans un tel contexte. Et que dire des trois derniers épisodes, ponctués de maigres révélations qui peinent à produire leur effet et voguant vers une fin abrupte qui passe très vite sur chaque personnage tandis qu'elle en laisse d'autres totalement en plan ?
En réalité, ce manque de cohésion et d'intensité ne devrait pas étonner outre mesure, puisqu'il caractérise à peu près tout Mobile Suit Gundam Seed Destiny, une série agréable à suivre pour ce qu'elle offre de nouveau sur les personnages que l'on a aimés dans la première série (Kira, Asran, Lacus), mais qui s'avère incapable de rebondir efficacement sur les enjeux pourtant passionnants de cette dernière. A aucun moment on ne ressent dans Mobile Suit Gundam Seed Destiny le même sentiment d'urgence que celui sur lequel repose toute l'intrigue de Mobile Suit Gundam Seed, la même impression que la vie des personnages ne tient qu'à un fil, que le monde peut succomber à la folie humaine en l'espace de quelques secondes. Le final de Destiny est logiquement à la mesure de cette platitude ambiante en dépit de passages indéniablement réussis ici et là sur la durée de la série. La première partie ne parvient jamais à nous faire accepter les nouveaux personnages que sont Shinn Asuka, Rey Za Barrel, Lunamaria, Stella et consorts. La deuxième, qui voit Kira Yamato et Asran Zala revenir sur le devant de la scène, se révèle tout de suite plus pimentée, allant presque jusqu'à réussir à masquer la vacuité du propos. La nostalgie de Mobile Suit Gundam Seed fonctionne à plein régime et on croit encore que tout cela va nous mener quelque part. Malheureusement, c'est très loin d'être le cas. Il manque un socle dramatique solide à tout ça, ainsi que des idées fraîches. Au bout du chemin, les terribles problématiques guerrières de la première série s'évanouissent devant des considérations dignes d'une série de science-fiction banale, livrées qui plus est sans aucune finesse par un ennemi sans réelle envergure. Une conclusion au goût d'inachevé qui se laisse voir sans ennui, mais aussi et surtout sans passion.