Paintball
Le 11/01/2010 à 08:38Par Elodie Leroy
Notre avis
Vendu comme le nouveau bébé des producteurs de [REC.] (mais pas des réalisateurs !), Paintball n'a pourtant pas grand-chose à voir avec ce dernier, si ce n'est ses origines et à la rigueur la sensation de réalisme recherchée par le réalisateur Daniel Benmayor. Si cette production espagnole en langue anglaise ne reprend nullement le principe du film "à la première personne", et l'on s'en réjouit, le réalisateur filme l'action caméra à l'épaule à la façon d'un reportage de guerre, un choix plutôt judicieux et parfaitement cohérent avec la discipline de ses personnages. Paintball nous immerge ainsi pleinement dans l'univers des joueurs, dont le but est en effet de vivre des sensations les plus proches possibles des situations de guerre.
Mais l'originalité du film s'arrête à son concept de base. A l'instar du film norvégien Manhunt (Patrik Syversen), Paintball se présente comme un simple survival plantant son décor dans une forêt piégée où une bande de jeunes est prise en chasse par un ou des tueurs invisibles. Moins habile que son prédécesseur norvégien et surtout moins fort que Le Roi de la Montagne de Gonzalo Lopez-Gallego, Paintball ne brille pas par l'intelligence de son propos qui n'exploite que superficiellement son idée pour dévoiler son pot aux roses en cours de route, à coups d'échanges dialogués un peu tartes entre les méchants. Toutefois, le métrage de Benmayor a pour mérite de conserver jusqu'au bout un véritable suspense reposant sur la survie et les dissensions entre les joueurs/victimes, des enjeux largement soutenus par une réalisation nerveuse et maîtrisée. On relèvera même quelques jolis plans lors d'une séquence au cours de laquelle les joueurs traversent les uns après les autres un cimetierre de voitures.
Là où le bât blesse, c'est dès lors qu'il s'agit de la dimension purement horrifique de l'expérience. En effet, pour un survival jouant la carte de l'enchaînement d'exécutions gratinées, on ne peut que s'étonner du choix de filmer l'intégralité de ces dernières à travers le point de vue d'un tueur doté d'une caméra à vision infra-rouge. Peut-être par envie de proposer quelque chose de différent ou bien tout simplement par faute de goût, Paintball ne joue pas le jeu en refusant de satisfaire la soif d'hémoglobine de son public-cible - avouons-le, c'est aussi cela que l'on vient voir. Le résultat est que l'impact des scènes de violence s'en trouve largement amoindri et que Paintball ne peut prétendre au statut de film d'horreur. A défaut d'entrer dans cette catégorie, le film demeure un film d'action tout à fait recommandable, non dénué d'une certaine ambition artistique et proposant quelques belles montées d'adrénaline.