Les Incroyables trucages numériques de Planète Terreur
Le 07/03/2008 à 13:41Par Arnaud Mangin
Nous n'en avions pas parlé dans notre onzième émission pour
la simple et bonne raison que le disque français n'était pas intégralement
disponible pour la presse, mais s'il y a un DVD à ne pas manquer cette semaine,
c'est bien Planète Terreur (quitte à
s'attirer les foudres du malhonnête Pierre Delorme). DVD de la semaine parce
qu'il s'agit d'une énorme pièce de fun drôlement généreuse sur tous les plans,
mais aussi parce que contrairement au DVD de Boulevard de la mort à l'interactivité un peu bancale, les bonus du
film de Robert Rodriguez sont majoritairement passionnants. Œuvre essentiellement
formelle, on s'intéresse surtout au travail effectué sur les effets visuels -
composant plus de 240 plans - et le fameux filmschool en 10 minutes du
réalisateur s'intéresse justement à cette fastidieuse étape de la
post-production qu'il a lui-même supervisée. Les révélations sont
impressionnantes, et certains de ces trucages sont purement indécelables. Nous
allons en décomposer quelques uns ici...Attention, quelques spoliers révèlent ici une partie de l'intrigue.


Pour que Rose McGowan se serve de sa jambe mitrailleuse, il aura tout simplement fallu effacer la véritable gambette pour la remplacer par une arme numérique. Les deux images ci-dessus dévoilent le test que Robert Rodriguez a effectué tout seul, sur un parking. Un essai plutôt concluant, encourageant les techniciens à affubler la comédienne d'un plâtre vert (pour mieux l'effacer) ou avec quelques teintes de gris. Les deux exemples ci-dessous dévoilent comment cette dernier a pu tuer un personne à bout portant, les trois suivants décrivent une étape intermédiaire entre les rushes et le résultat final.


Dans le genre complément et rallonge d'un élément qui n'étant pas présent lors du tournage, voici un joli plan d'hélicoptère. Le véhicule jouant un rôle prépondérant dans la dernière partie du film n'a finalement jamais existé...


Il sera ensuite d'images composites cumulant plusieurs prises d'un même plan pour qu'au final, on ait l'impression qu'il n'y en ait qu'une seule. Deux cas nous interessent ici. Tout d'abord la projection du personnage de Tom Savini contre sa voiture de fonction. Selon un animatique grossier, Robert Rodriuguez donne son idée aux concepteurs des effets mécaniques. D'abord la voiture se plie sous l'impact, ensuite on propulse un cascadeur dessus, et enfin on joint les deux par une astuce numérique. Idem pour l'autopsie de Fergie où l'on filmera d'abord la tête de cette dernière, cumulée avec son double prosthétique pour cumuler les deux et faire croire que la comédienne/chanteuse, a un énorme trou dans la tête.
Enfin, pour fini, un peu de keying où supprime un élément de l'image selon sa couleur criarde. Ici, le vert et le bleu. D'une part pour animer une marionnette grandeur nature et ses entrailles, un escapade en hélicoptère où un beau ciel bleu... demeurera le fond bleu le plus économique de l'histoire ainsi qu'une escapade sur les bords d'une plage.


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