Phantom of the Paradise remasterisé
Le 25/11/2009 à 15:06Par Elodie Leroy
Le 1er décembre prochain arrivera dans les bacs une toute nouvelle édition de Phantom of the Paradise, le chef d'œuvre de Brian De Palma. Une édition remasterisée en haute définition qui nous propose de redécouvrir le célèbre opéra-rock dans toute sa splendeur, en DVD ou en blu-ray. Nous avons d'ores et déjà jeté un coup d'œil au DVD et effectué des captures comparatives avec l'édition française sortie en février 2006, et nous avons constaté des différences sur plusieurs plans, bien souvent à l'avantage de la nouvelle édition.
A noter que les captures comparatives ont été réalisées avec la même machine, qu'il suffit de cliquer dessus pour les agrandir (à gauche l'édition 2006 / à droite l'édition 2009) et qu'elles sont numérotées selon leur apparition dans l'ordre chronologique dans le film.
Tout d'abord, sur le plan de la netteté de l'image, on ressent bien entendu l'impact du facteur haute définition. L'image, d'une propreté presque parfaite (tout juste décèlera-t-on quelques points blancs et scories ça et là), affiche une précision accrue et corrige certaines imperfections constatée dans l'édition 2006. Celle-ci était en effet de bonne tenue mais accusait parfois des faiblesses se traduisant par l'intrusion de quelques plans un peu flous. Ces derniers ont en majeure partie été redéfinis même s'il en subsiste encore quelques uns, notamment celui où Swan présente pour la première fois Beef à la presse au sortir de l'avion. L'édition 2009 demeure cependant inégalée en matière de précision de l'image, une constatation qui devrait si tout va bien se confirmer avec le blu-ray.
capture 5 : à gauche l'édition 2006 / à droite l'édition 2009
Là où la comparaison entre les deux masters pourra surprendre, c'est en ce qui concerne les cadrages : il semble qu'il soit devenu difficile de reconstituer le film sans perdre quelques pixels ça et là, que ce soit en haut de l'image ou sur les côtés. On constatera ainsi sur la première heure de bobine une perte de quelques pixels à droite et à gauche (capture 5), tandis que la dernière demi-heure de film affiche clairement un gain en haut de l'image et sur les côtés (capture 12). Ces variations, assez mineures dans le cas présent, sont assez inévitables puisque le travail de remasterisation s'appuie sur le matériau de départ le meilleur possible en optimisant tous les paramètres.
capture 3
C'est surtout sur le plan de la palette colorimétrique que Phantom of the Paradise se dévoile sous un jour entièrement nouveau. Le nouvel étalonnage s'appuie sur des couleurs plus saturées, éliminant l'aspect passé, voire un peu vieilli, que l'image pouvait présenter sur les éditions précédentes. Ce choix fait joliment ressortir l'univers à la fois sombre et coloré du film de De Palma, pour un résultat très agréable à l'œil mais auquel les puristes pourront reprocher d'être un peu moins conforme à l'esthétique des années 1970. Ces changements restent cependant suffisamment sobres et soignés pour que l'ensemble soit constamment raccord.
capture 4
Si les couleurs chaudes trouvent ainsi une vivacité nouvelle, comme on le constate sur la capture 3 un peu plus haut (Swan dans l'encadrement de la porte), l'encodage a quelque fois un peu de mal à gérer les excès de rouge, comme on c'est le cas sur la capture 18 (le double de Swan dans le miroir), où l'image perd un peu en netteté ce qu'elle gagne en éclat. Ce petit défaut reste tout de même suffisamment discret pour ne pas entraver le plaisir de visionnage. Pour ce qui est du teint des acteurs, le résultat est variable. Par exemple, sur la capture 3, la couleur de peau de Swan perd indéniablement en naturel, tandis que sur la capture 4, les sirènes qui font tapisserie sur la voiture apparaissent plus à leur avantage.
capture 14
capture 15
L'esthétique du film perd cependant un peu en vivacité lorsqu'elle joue sur des lumières bleutées, comme c'est le cas dans la scène du concert marquée par l'arrivée des Undeads (capture 14), la mort grotesque - mais cultissime - de Beef (capture 15) et la prestation de Phoenix (capture 17). Cette mise en sourdine du bleu n'est pas cependant pas nécessairement un mal sur le plan de Phoenix devant la foule, image qui concentre par ailleurs à peu près toutes les différences entre les deux éditions, du cadrage à l'étalonnage en passant par la gestion des contrastes. Celle-ci joue d'ailleurs la carte des noirs intenses, ce qui appuie élégamment la profondeur de champ sur les grands angles mais entraîne une perte de certains petits détails dans le décor. Les effets d'atmosphère sont tout de même fort agréable à l'œil, notamment dans la scène où Winslow Leach alias le Phantom compose son opéra en pensant à Phoenix (capture 10).
En résumé, cette nouvelle version haute définition possède incontestablement des avantages sur sa consoeur de 2006 mais implique aussi quelques petits changements esthétiques. L'ensemble s'avère toutefois très harmonieux et ne dénature en rien le film tel que nous l'avions découvert auparavant.
A noter que les pistes son et les bonus de l'édition collector 2009 ne changent pas par rapport à la précédente. Le transfert au format 1.85 s'accompagne donc de trois pistes anglaises (DTS, DD 5.1 et stéréo) et deux pistes françaises (DTS et DD 5.1).
En attendant nos tests du blu-ray et du DVD, retrouvez ci-dessous toutes nos captures du film réalisées sur l'édition DVD 2009.
Sortie DVD et blu-ray : 1er décembre 2009