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Crawl : "Sam Raimi est le producteur de rêve pour un réalisateur" Alexandre Aja

Le 26/07/2019 à 15:43
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Crawl est actuellement dans nos salles. Avec son nouveau film, le réalisateur français Alexandre Aja (La Colline a des yeux, Piranha 3D, Haute Tension) revient avec réussite à un cinéma de tension et d'angoisse. 

Films d Horreur / Fantastique

Crawl mélange à la fois le film de survival, le film catastrophe et le film de monstre. Cerise sur le gâteau pour Aja, inconditonnel de cinéma de genre, la présence de Sam Raimi au poste de producteur. 

On lui a demandé ce que cela faisait de travailler avec un réalisateur aussi mythique.

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A quel point Sam Raimi a été impliqué dans Crawl ?

Alexandre Aja : Il est arrivé après le premier développement. Il a eu quelques notes sur le scénario mais c’est vraiment sur la préparation qu’il a grandement contribué. C’était un tournage compliqué. C’était vraiment un énorme challenge car il fallait tout tourner dans l’eau, recréer la tempête et ce contexte de Floride sous un ouragan, puis tous ces alligators. Il a été très présent sur cette partie-là ainsi qu’au montage. C’est un producteur qui est assez unique et qui est un peu le rêve pour n’importe quel réalisateur. C’est quelqu’un qui est là pour aider. Il fait en sorte que ta vision se réalise plutôt que de s’approprier et la mettre à sa sauce. C’est quelqu’un qui pourrait dire : "non moi je le vois pas comme ça", mais qui au contraire est à l'écoute et va te soutenir par rapport au studio en disant « non, il a raison, essayons ça ». C’est là où il fait la référence.

 

Du coup cela a été plus simple qu’avec Wes Craven pour la Colline a des yeux ?

Avec Wes Craven, cela a été dur à certains moments et formidable à d’autres. A l’arrivée, il a été très content du film. C’est quelqu’un qui était très partagé. La Colline a des yeux était le remake d’un de ses films. Ce n’est pas facile. C’était la première fois qu’il se retrouvait à produire le remake d’un de ses films dont il n’était pas content mais qui était quand même devenu culte. Wes Craven avait un rapport très compliqué avait l’original de la Colline a des yeux. Finalement, on a gagné cette bataille. Il était très heureux après les projections tests. Mais cela n’a pas été évident.

 

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C’est compliqué de travailler avec les projections tests ?

Il n’y en a pas en France mais j’aime beaucoup les projections tests. Elles fonctionnent avec le cinéma de sensation que je souhaite produire. On voit tout de suite si le film fonctionne quand on a 350 spectateurs sélectionnés au hasard parce qu’ils ont dit qu’ils aimaient le cinéma d’horreur. On voit comment ils réagissent. On voit s’ils aiment, s’ils ont peur, s’ils s’emmerdent, s’ils sont scotchés sur leur siège, s’ils sursautent, s’ils veulent partir. En général, les projections tests offrent un sentiment beaucoup plus réel par rapport au film que les avis de certains exécutifs de studio américains qui ont les idées les plus étranges qui existent. Là, c’est le public qui va protéger un film. Ce n’est pas toujours le cas. Un chef d’œuvre comme l’Armée des Douze Singes a été massacré à la projection test. Dans le making of, tu voies des gens vraiment débiles ne rien comprendre au film alors qu’il est évident. Pareil pour les Affranchis de Scorsese qui a été très mal testé à l’époque. On voit là les limites de la projection test. De l’autre côté, quand on fait des films de sensations et d’immersion, ou alors de la comédie, les projections tests ont vraiment du sens.

 

La plupart des réalisateurs français partis tourner aux Etats-Unis sont revenus dégoûtés parce que leur film a été massacré. Qu’est-ce qui fait que toi tu aies réussi à t’imposer là-bas  ?

Je ne sais pas... Je ne me laisse pas faire, je me bagarre, je suis un pitbull… J’essaie vraiment à chaque film de me battre pour ma vision. Comme je le disais, les projections tests m’ont toujours aidé. Sans elles, je n’aurais pas réussi à garder le contrôle artistique sur tous mes films. A chaque fois que je fais un film aux Etats-Unis, je sais que je m’expose à la possibilité de perdre mon film en route. C’est pour cela que je le protège et que je suis prudent quant à mes partenaires parce que je veux être certain dès le départ qu’ils veulent faire le même film que moi. S’il y a un désaccord, il ne va pas disparaître et il vaut mieux arrêter tout de suite.

Retrouvez le reste de l'interview d'Alexandre Aja sur FilmsActu.

 

 


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