Les cinémas Gaumont et UGC ne veulent pas de Désordres
Le 17/04/2013 à 13:13Par Michèle Bori
"Désordres, ce ne sont pas les comédiens de Vincent Maraval qui sont surpayés…ce sont des comédiens, des techniciens qui font des efforts, travaillent avec passion et enthousiasme et pour certains se battent souvent contre la précarité ! Alors comment des groupes aussi puissants que Gaumont/Pathé ou UGC font ils preuve d’un tel manque d’intérêt, d’envie de diversité, en n’essayant même pas de tester le film auprès du public ou en ne prenant même pas le temps de voir le film dans le cas d’ UGC. Il y a quelques jours le bureau du médiateur au CNC a essayé de sensibiliser ces deux groupes…une salle pour Désordres…simplement une salle en moins pour Clavier (ndlr : avec Les profs) ou Chabat (ndlr : avec Les Gamins) qui en ont des centaines…certainement près de 1000 à eux deux…non ! Rien ! Alors que chez Gaumont ils avouent être perplexes, assez désemparés sur certains échecs qu’ils enregistrent ces dernières semaines, sur des films sur lesquels ils misaient beaucoup et croyaient énormément ils n’ont même pas la curiosité simplement commerciale de mettre une salle de Désordres en avant pour voir si ça fonctionne ! Juste une salle pour voir !"
Faure va même plus loin et explique que les décideurs de ces grands groupes empêchent sciemment son film d'être projeté en salle. "Sonia Rolland est originaire de Bourgogne. Un exploitant de Dijon (programmé par Gaumont) qui souhaite présenter Désordres et à qui le distributeur propose de faire une belle avant première ne peut pas le faire parce que le programmateur Gaumont ne veut pas mettre le film dans sa salle. Pas de place ! Alors nous allons à Beaune chez un exploitant indépendant …et tant pis pour les spectateurs de Dijon."
Ce n'est pas la première fois qu'un petit film français se retrouve boudé de la sorte par les grands groupes. Le cinéma de genre, particulièrement touché par cette frilosité, en a fait les frais ces dernières années. Etienne Faure n'est donc pas le premier à pousser un coup de gueule totalement compréhensible. Mais visiblement, le message ne passe pas. Que faire alors ? "Lesfilm français en matière de distribution sont les plus mal lotis…les distributeurs pour la plupart préfèrent sortir des films étrangers…! [...] Il y a quelques années pour sauver la chanson française on a instauré un quota de représentation au niveau des radios. Aujourd’hui les chaines de télévision ont une obligation d’investissement dans le cinéma et la fiction française. Quid de la distribution ? Faut-il en arriver là ? Encore des lois, des obligations pour défendre les faibles contre les forts ? [...] Je propose encore une fois à Gaumont/Pathé et UGC de nous mettre la semaine prochaine au moins une salle ! La plus mauvaise, celle dont personne ne veut, comme la mauvaise table au restaurant…n’importe laquelle en fait pour les artisans que nous sommes…ces gens qui quoi qu’il arrive se battront jusqu’au bout pour faire continuer d’exister la diversité du cinéma français."