Mistresses : Critique du premier épisode
Le 17/08/2009 à 18:39Par Arnaud Cuirot
A proprement parler cet article n'est ni une preview, la diffusion de la série ayant déjà débutée, ni une critique puisqu'il ne concerne qu'un seul des six épisodes. Pourtant, il nous a paru intéressant de revenir à travers cette « revue » sur le premier épisode de Mistresses diffusé vendredi dernier à 22h10 sur Arte et revisionnable jusqu'en fin de semaine sur le site officiel de la chaîne. Précédée d'une flatteuse réputation, Mistresses a le mérite de s'intéresser à un stéréotype généralement cantonné à un rôle de grand méchant, la maîtresse ! Vous savez, cette créature sans scrupule et par qui le malheur arrive sur les honnêtes épouses des maris attirés dans le piège implacable. Oui mais voilà, « You never plan to be the other woman »...
Pour revisionner le premier épisode de Mistresses sur le site officiel d'Arte.
Synopsis :
Katie est la maîtresse de l'un de ses patients, John, un homme atteint d'une maladie grave. Par amour, elle finit par "l'aider" à mourir. Après sa mort, Sam, le fils de John, prend une place étrange dans sa vie. Mère de deux filles, Trudi a perdu son mari dans l'attentat du 11 septembre. Encore en deuil, elle éconduit un soupirant, Richard, un père célibataire rencontré à la sortie de l'école. Toujours aventureuse, Jessica croque la vie à pleines dents. Salariée d'une agence événementielle, elle doit organiser un mariage lesbien et une complicité un rien ambiguë s'instaure entre elle et l'une des futures mariées, Alex. Quant à Siobhan, elle essaye désespérément d'avoir un enfant et sa vie de couple en souffre. Un soir, elle cède aux avances de Dominic, un séduisant collègue...
Voilà donc les spectateurs plongés dans le quotidien de quatre trentenaires dynamiques et accomplies. Si la comparaison avec Sex & The City ou Desperate Housewives vient immédiatement à l'esprit, les premières minutes viennent balayer cette fausse idée d'un revers de main. Ne possédant ni la superficialité (pour ne pas dire l'inutilité) de Carrie Bradshaw et de ses copines ni l'incongruité des situations des résidentes de Wisteria Lane, les Mistresses imposent leur propre marque de fabrique. Se distinguant par une justesse de ton exceptionnelle, la série ne sombre ni dans la comédie « so british » ni dans le drame déprimant qui a tendance à rebuter le téléspectateur. Au contraire, les héroïnes illuminent l'écran par leur beauté « ordinaire » (de belles femmes, pas des bimbos de FHM) et provoquent incontestablement la sympathie des spectateurs et l'identification des spectatrices. Voilà probablement le tour de force de Mistresses, nous présenter des maîtresses qui ne soient que des femmes ordinaires. Le personnage récurrent à la télévision ou au cinéma de l'amante (forcément femme fatale, destructrice et dangereuse) est ici présenté de manière réaliste. Non, la maîtresse n'est pas forcément un démon ayant pris forme humaine pour répandre le mal à travers ses actes, elle est tout simplement une femme que les événements de la vie ont parfois amenée à subir des situations qu'elle n'a pas choisies. Sulfureux ? Peut-être, mais ce serait une erreur de résumer Mistresses à ce simple qualificatif.
Si la narration brille par sa finesse et son habilité, elle peut néanmoins laisser perplexe quant à l'avenir de la série. En effet, à la fin du premier épisode, tous les enjeux sont placés et les rebondissements semblent programmés et prévisibles. Le spectateur imagine déjà sans peine que le fils de John découvrira qui était la maîtresse de son père, que Trudi fera face au retour de son mari au moment même où elle débutera une nouvelle relation amoureuse, que Jessica tombera enceinte de son collègue et non de son mari et enfin que Siobahn entretiendra une relation lesbienne. Où le scénario va-t-il donc emmener le spectateur ? A l'issue de ce premier épisode, nous espérons fortement que les scénaristes gardent dans leur manche quelques atouts et des retournements de situations innatendus...
Au final, Mistresses est une agréable surprise magnifiquement interprétée par un quatuor d'actrices inspirées et le potentiel est indéniable. La capacité qu'auront les prochains épisodes à surprendre et à enrichir l'intrigue pourrait fort bien faire la différence entre une bonne et une excellente série.