Mortel : une saison 2 en préparation pour la série Netflix. Toutes les infos !
Le 17/01/2020 à 08:31Par La Rédaction
Comment se fait-il que les séries fantastiques n'arrivent en France que maintenant ?
Frédéric Garcia : Il faut déjà trouver le diffuseur qui va permettre de réaliser ton projet. Si les producteurs ne voulaient pas de mon projet, c'est pas parce qu'ils n'aimaient pas bien, c'est parce qu'il n'y avait personne pour le faire. Et là, Netflix arrive pour faire des trucs différents qu'on ne voit pas ailleurs. Ils sont très ouverts. La bande-annonce n'a d'ailleurs pas été très bien reçue pour le côté fantastique. En France, tout le monde est hyper stressé par ça alors qu'il ne faut pas l'être. Il suffit d'y aller et de foncer. Netflix nous demandait d'y aller à fond, sinon ça ne servait à rien.
Les gens ont tendance à dire que comme c'est français c'est nul. Que penses-tu de cette réflexion ?
C'est vrai. Parfois c'est français et c'est nul, mais les projets américains sont parfois aussi très nuls. Nous, on ne voit que la haut du panier. Bien sûr qu'il va y avoir des ratés. Aux Etats-Unis, ça fait 70 ans qu'ils perfectionnent l'art de la série télé. C'est hyper spécifique. Le poste de showrunner n'existait pas en France. Si Mortel s'est aussi bien passée c'est parce que j'ai rencontré des réalisateurs, comme Simon Astier qui m'a dit 'c'est ta série, il faut que tu sois à tous les postes pour qu'elle soit réussie'. On a essayé de se baser sur la façon de faire de l'industrie américaine. Ce que les gens ne comprennent pas c'est que ça prend du temps de changer une industrie et sa façon de fonctionner. Oui en France, on a des bons acteurs, réalisateurs et auteurs. Après la façon de travailler ensemble, on est encore en train d'apprendre.
"Les haters vont forcément s'exprimer pour dire que c'est nul, mais les gens adorent voir des producteurs françaises. Ils sont hyper contents d'entendre parler leur langue."
Le succès de Marianne est-il encourageant pour toi ?
De fou. Je me dis qu'il y a un public pour ces choses là. Les haters vont forcément s'exprimer pour dire que c'est nul, mais les gens adorent voir des producteurs françaises. Ils sont hyper contents d'entendre parler leur langue. Par contre, c'est vrai qu'on ne leur sort pas ce qu'ils ont envie de voir. Ils ont l'impression que les producteurs françaises ne leur sont pas destinés. J'espère que Mortel ouvrira des portes à d'autres types de fictions. Les chaînes hertziennes ont perdu le public jeune parce qu'elles veulent s'adresser à tout le monde. Les jeunes partent voir des trucs à l'étranger parce qu'il n'y a rien pour eux.
Est-ce difficile de s'imposer comme showrunner en France ?
Ce n'est pas évident. Après, il faut faire les bonnes rencontres. J'ai rencontré Gilles de Verdière avec qui ça a été le deal dès le départ de réaliser mon projet comme je l'imagine et qu'il soit cohérent. Mes expériences en production ont facilité un peu les choses. J'ai aussi rencontré les bons réalisateurs comme Simon Astier, qui a été showrunner sur ses propres réalisations (Hero Corp notamment). Il m'a tellement appris, guidé et encouragé. C'était important pour Netfix que je prenne le lead, que je dirige la musique, que je sois là au montage, que je fasse des allers-retours entre le tournage et la salle d'écriture. C'est essentiel de fonctionner comme ça.
(propos recueillis par Lola Maroni)