Paul Rudd : "Bien sûr que j'ai été vexé de ne pas être dans Infinity War" Ant-Man 2 interview

Le 18/07/2018 à 10:59
Par Olivier Portnoi

Paul Rudd était à Paris pour défendre Ant-Man et la Guêpe aka Ant-Man 2. FilmsActu a eu l'occasion de discuter 25 mn avec l'acteur lors d'une table ronde au lendemain de l'avant-première à Disneyland Paris.

Voici quelques extraits de cette conversation avec l'homme-fourmi de Marvel.

T’es-tu senti comme ce gamin rejeté par les autres à la récré en n’ayant pas été intégré à Infinity War ? Tu es le seul des super-héros Marvel à ne pas être dans le film avec Hawkeye.
Paul Rudd : (rires). Mais comment ça ? personne ne m’a appelé. Personne ne m’a invité à la fête des "cool kids" de la classe (rires). Il y a un peu de ça même si je savais qu’il y avait une explication derrière cela. Mais quand même… Lorsque que j’ai découvert Infinity War au cinéma, je me suis dit "ce film est dingue. J’aurai quand même bien voulu être dedans". J'étais un peu vexé. Mais bon, j’étais en résidence surveillée (c'est le pitch de Ant-Man 2 -ndr) et je n’avais pas le droit de sortir de chez moi. Puis, Ant-Man et la Guêpe allait sortir. C’était ma consolation.

Comment décrirais-tu ta relation avec Michael Douglas dans le film ? Comment a-t-elle évolué ?
Je ne le connaissais pas avant que l’on collabore sur Ant-Man. Mais j’ai été un fan de ses films toute ma vie. J’ai eu la chance de croiser quelques légendes du cinéma et il y a toujours ce moment initial où je me dis : "ok il faut que j’ai l’air cool, que je ne me mette pas la honte, que je sois respectueux et ne passe pas pour un fan débile". J’ai tenu un jour avec Michael. Dès le second, je me suis mis à lui poser toutes sortes de questions et à faire le pitre. Mais il est génial. Autant en tant qu’acteur qu’en tant qu’individu. Nous sommes devenus amis. On parle de tout, de nos familles, de sport, des infos mais également de ses films, de son père, des acteurs qu’il connait. Il aime aussi beaucoup se moquer de moi et j’adore !

On te retrouve aussi scénariste sur le film.
Cela a été un film collectif dans l’écriture. J’avais déjà participé à l’écriture du premier avec Adam McKaye. On m’a proposé de participer à nouveau. On avait déjà pensé à quelques idées lors du tournage du premier. Mais Eric Sommers et Chris McKenna se sont occupés de l’essentiel de l’écriture. Sans oublier Kevin Feige et le producteur Stephen Broussard. On s’est tous retrouvés dans une pièce plusieurs mois autour d’une table pour concevoir cette histoire. C’est vraiment un effort collectif. Même si j’ai écrit les meilleures blagues bien sûr (rires).

Ant-Man et la Guêpe est porté par les femmes. Que cela soit Evangeline Lilly, la méchante Ghost ou le personnage de Michelle Pfeiffer.
Cela a toujours été l’idée de cette suite. Dans les comics, Ant-Man et la Guêpe sont au même niveau et on a toujours su qu’on se dirigerait vers ce résultat. Je suis fier d’être dans le premier film Marvel qui place une super-héroïne dans son titre. Cela n’était pas arrivé une seule fois en 10 ans. Il aura fallu 20 films pour ce résultat. De plus, à mon avis, Hope (Evangeline Lilly) est bien crédible pour ce poste de super-héros que Scott. C’est une affaire de famille. Elle est douée.

Quand vous avez tourné la scène post-générique (qui est liée à Infinity War), connaissais-tu la fin d’Infinity War ? Où vous avez-t-on laissé dans le flou ?
Je connaissais la fin. C’est un des avantages d'être scénariste. On te tient au courant des autres productions Marvel en cours contrairement aux autres acteurs. Mais cela te met la pression. Il faut savoir garder le secret. L’une des mes expériences Marvel les plus fortes a été l’avant-première mondiale d’Infinity War. Le film n’avait encore jamais été montré. Etre au milieu de 1500 personnes qui n’avaient aucune idée de ce qu’ils allaient voir était dingue. Surtout quand Thanos a claqué des doigts.

Qui aimerais-tu rétrécir dans la vie réelle ?
Je pense à une personne qui était à Londres il y a peu. Un américain. (rires).

Du coup, on te verra dans Avengers 4 ?
Il faut demander à Kevin Feige… Mais peut-être… On verra bien… (rires).

Lorsque tu as rencontré les Avengers, lequel d’entre eux t'a le plus impressionnant ?
Ils sont tous assez impressionnants. Sur Civil War, je me suis retrouvé dans la peau d’un gamin de 8 ans. Ils étaient tous là dans leurs costumes. J’ai complètement geeké ! Beaucoup de gens auraient rêvé d’être à ma place. Tout le monde a été super gentil. Mais j’ai été sous le charme de Robert Downey Jr. Il est tellement génial. J’ai grandi avec ses films mais il a réellement un bon fond. Parfois, je me sens un peu comme l’outsider des Avengers. Comme le spin-off du show principal. (rires).

Comment se démarque à ton avis cette suite d'Ant-Man au sein de la MCU ?
On a pu s’appuyer sur le côté comédie du film. Dès Civil War, les frères Russo ont cherché à faire de Ant-Man le rigolo de la bande. Lors du premier film, on se cherchait encore. Scott était-il un homme d’action ? un rigolo ? Thor Ragnarok est un bon exemple de film qui s’assume. On a voulu suivre cet exemple.

Combien de films dois-tu encore à Marvel ?
Je n’en sais rien. Je ne crois pas leur devoir quoique ce soit. Je n’ai pas signé un contrat avec tant de films pour tant d’années. Je suis partant pour continuer mais je n’ai aucun pouvoir là dessus. Seul, Marvel peut décider. Quand on m’a proposé Civil War, je ne m’y attendais pas.

Aimerais-tu tourner avec James Gunn par exemple ? Ou rencontrer les Gardiens de la Galaxie ?
Cela serait génial et fun. Je connais Chris Pratt. On s’est déjà croisé à plusieurs reprises. Il est tellement drôle. J’aime l’idée de ces crossovers qui peuvent arriver chez Marvel.

Tu le croiseras peut-être sur Avengers 4 ?
Je ne sais pas (rires). Mais les idées viennent parfois de manière spontanée. En écrivant le premier Ant-Man, on s’est dit que cela serait cool qu’il affronte un Avenger pour tester ses capacités. D’où l’arrivée du Falcon (Anthony Falcon). C’est toujours cool quand l’un des "cool kids" débarque à ta fête (rires).

Tes enfants sont-ils fans de Ant-Man ?
Oui. Ils le sont. Mon fils est obsédé par Marvel. Il a 13 ans et a vu tous les films Marvel. Il trouve qu’Ant-Man cool mais pas autant de Bucky Barnes. Il me dit "t’es cool papa mais pas autant que le Winter Soldier. Lui c’est la classe". Ma fille a 8 ans et adore Ant-Man. Elle le dessine tout le monde et me garde ses dessins. Elle a même développé une passion pour les insectes et n’a pas plus peur des fourmis. C’est génial de partager ça avec sa fille. Spécialement parce que Scott Lang a une fille du même âge dans le film.

Justement, elle n’a pas trop mal pris de te voir papa d’une autre petite fille du même âge à l’écran ?
C’était mon angoisse sur le premier film. Quand elle est allée à l’avant-première, elle ne m’avait encore jamais vu à l’écran et n’avait même jamais vu de film au cinéma. Je lui avais dit que je serai assis à côté d’elle mais je ne voulais pas qu’elle se sente gênée ou blessée de me voir papa d’une autre petite fille. Aujourd’hui, elle a 8 ans mais elle en avait 5 ans à l’époque. J’avais glissé quelques clins d'oeil dans le film qu’elle serait la seule à comprendre. Je lui disais : "je fais semblant, c’est toi ma véritable fille". Au final, cela s’est très bien passé.

Tu joues de la batterie dans film, tu danses dans ta salle de bains, tu as été patron de label de This is 40 de Judd Apatow. La musique a une place importante dans ta vie ?
Absolument. Je suis fan. Je joue mal de la batterie mais oui c’est bien moi ! Peyton Reed, le réalisateur, est un immense fan de musique. On en parlait pendant des heures. Judd Apatow aussi est un vrai connaisseur. Nos conversations pendant This Is 40 étaient souvent musicales. Je me suis retrouvé dans ce personnage qui a aimé tant de groupes et qui d’un coup à 40 ans ne sait plus qui est bon et qui ne l’est pas. Cela a été une crise vraie existentielle pour moi.

Marvel a réussi ce que DC n’a pas réussi. Bâtir un univers qu’avec des hits sur 20 films. Comment expliques-tu cette hégémonie Marvel ?
Kevin Feige. Le mérite lui revient. Il est celui qui supervise l’ensemble. Il est entouré d’autres gens comme lui qui sont à des postes clés chez Marvel. En plus d’être brillants, ces gens sont surtout des véritables fans de comics. Ils ont grandi en aimant ces personnages. Ils veulent produire des films funs et créatifs. Leur vision existe avec un respect pour les personnages et pour les spectateurs.

N’as-tu pas peur d’être fatigué des super-héros ?
Non. C’est plutôt le contraire me concernant. Je m’amuse trop. Et je continue à faire des films à petit ou moyen budgets entre chaque Marvel. Je ne pense pas en terme de genre. D’ailleurs Scott n'est pas très différent des autres personnages que j'incarne. C'est un type ordinaire. Il n’y a rien d’extraordinaire chez lui. Il n’a pas de pouvoirs contrairement à la plupart des autres super-héros. C'est type ordinaire placé au milieu d’évènements extraordinaires.

Regardes-tu les autres films de super-héros ? Vas-tu voir les DC ?
Bien sûr. A chaque fois que je vois un film, j’ai envie qu’il soit bien. J’ai adoré Wonder Woman.

A quel point être Ant-Man a-t-il changé ta vie publique ?
On m’accoste dans la rue en criant "Ant-Man !". C’est le premier de mes films que j’ai fait que les kids ont vu. Là est la plus grosse différence. Puis Marvel a un succès planétaire. C’est tellement étrange. Je suis acteur depuis longtemps, j’ai eu des films qui ont fonctionné, mais là c’est à un autre niveau. Mais cela n’influe pas sur ma vie privée. Je vis dans un autre monde. La plupart des gens trouveraient mon quotidien... assez ennuyeux. Je suis surtout un papa. Je ne vis pas à Los Angeles. J’adore mon métier mais je le tiens séparé de ma famille.