Tout ce qu'on vous a caché sur Prometheus !

Avant la réecriture de Damon Lindelof, le scénario laissé par Jon Spaiths (premier scénariste sur le projet Prometheus) était bien plus inspiré par le Alien de 1979 que la version finale qui vous a été proposée. Preuve en est ce superbe artwork d'un homme (sensément le docteur Holloway), déchiqueté de l'interieur par un rejeton Alien. Une contextualisation est nécéssaire (attention spoilers à suivre) :

Dans la version finale de Prometheus, David (Michael Fassbender) contamine déliberement le docteur Holloway (Logan Marshall-Green) en versant dans son verre une goutte du liquide noir trouvé dans la base avancée des Ingénieurs. Le script original proposait un vecteur de contamination bien plus proche de l'esprit d'Alien : Par un concours de circonstance, Holloway se retrouvait assomé et un "facehugger" en profitait pour "féconder" le malheureux. Lorsqu'il parvient à rejoindre le vaisseau Prometheus, sa compagne, le docteur Shaw (Noomi Rapace) l'accueil et ils font l'amour. C'est à ce moment là que la créature était supposée déchirer les entrailles de son porteur pour se frayer un chemin vers l'air libre.

Mais alors, vous demandez-vous, comment Shaw aurait-elle été infectée ? Aurions-nous été privés de l'une des meilleures scènes de Prometheus, celle de la césarienne de Shaw ?

Et bien pas du tout, Spaiths lui-même explique : « Subséquemment, David, fasciné par les créatures, commençait à entraver la mission et sortir de sa réserve, essentiellement parce qu’il pensait vraiment qu’il s’apparentait aux ingénieurs. Ils étaient assez intelligents, assez sophistiqués et assez grands pour être ses pairs. Il ressentait un profond mépris pour ses concepteurs humains. Et donc à un moment, Shaw se lançait pour l’arrêter et David l’attachait alors délibérément exposée à un facehugger. Il caressait un œuf pour l’ouvrir et il en sortait un facehugger. David n’a pas d’odeur comme une personne – son haleine n’est pas humide – et il peut donc manipuler la chose comme s’il s’agissait d’un chaton. Ça ne veut pas de lui, ça n’est pas intéressé. Alors il l’expose à elle et la chose part comme un boulet de canon. Il joue avec elle un moment, puis laisse le facehugger s’occuper d’elle. Et c’est comme ça dans mon essai, qu’elle essaie de se débarrasser du parasite avec le MedPod. » Et voilà comment vous auriez eu droit à deux scènes potentiellement culte au lieu d'une.

Vous en voulez encore ? MPC (The Moving Picture Company), société de post-production connue notamment pour son travail sur Harry Potter et les reliques de la mort (partie 1 & 2), X-Men: Le Commencement, Pirates des Caraibes ou encore Sucker Punch, a réalisé un travail de fourmis sur le film de Riley Scott.  Découvrez plus bas les vidéos du making of des effets spéciaux de Prometheus (qui sont vraiment bluffants) et la création pas à pas des décors à partir des paysages, déjà sublimes, d'Islande.

Making of #1

Making of #2