Simetierre : l'histoire vraie arrivée à Stephen King qui a inspiré le film
Le 10/04/2019 à 11:35Après avoir cartonné ce week-end aux Etats-Unis, Simetierre (Pet Sematary en v.o) hante désormais nos salles obscures. Il s'agit de la seconde adaptation ciné de ce roman de Stephen King.
L'écrivain s'est dit fan de cette nouvelle version avec Jason Clarke et John Lithgow. "Le film est fucking great" a-t-il clamé à Entertainment Weekly.
Pourtant l'histoire de Simetierre a bien failli ne jamais voir le jour. Stephen King a longtemps refusé de la publier la qualifiant de beaucoup trop autobiographique.
On rappelle la trame de Simetierre : Le docteur Louis Creed (Jason Clarke), sa femme Rachel (Amy Seimetz) et leurs deux jeunes enfants quittent Boston pour s'installer dans une région rurale du Maine. Près de sa maison, le docteur découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois. Peu après, une tragédie s’abat sur lui. Creed sollicite alors l'aide d'un étrange voisin, Jud Crandall (John Lithgow). Sans le savoir, il vient de déclencher une série d’événements tragiques qui vont donner naissance à de redoutables forces maléfiques.
Pendant quelques années, Stephen King a refusé de publier Simetierre, jugeant son livre trop effrayant. C'est sa femme qui a eu raison de lui et l'a convaincu de le faire éditer (d'autant plus qu'il devait un livre à son édteur de l'époque). Simetierre est paru en novembre 1983 et s'est affirmé comme un des grands classiques du King. Mais pourquoi refusait-il donc de le publier ce roman ?
L'histoire vraie qui a inspiré Stephen King
Comme Louis Creed, Stephen King a vécu une année assez mouvementée lorsqu'en 1978 il a accepté de s'installer dans la petite ville du Maine, Orrington, afin d'enseigner à l'Université.
Le futur écrivain s'est vu emménager dans une maison aux abords d'une route très dangereuse. C'est sur cette route que le chat de famille King, Smucky, a été retrouvé écrasé (dans le film il s'appelle Church). L'auteur s'est alors imaginé ce qu'il se passerait si Smucky pouvait ressusciter.
Cette route était si dangereuse et fatale pour les animaux de compagnie que des enfants avaient créer un cimetière pour animaux dans la forêt afin d'enterrer leurs animaux morts. C'est là que Stephen King a enterré son chat Smucky. (on retrouve d'ailleurs son nom sur une des tombes au début du film de 1989).
Là ne sont pas les seuls points communs entre le vécu de l'écrivain et son roman. Par la suite, c'est son fils de deux ans, Owen, qui échappe de peu à la mort sur cette route. ”À cinq secondes près, nous aurions perdu un de nos enfants”, avait déclaré Stephen King lors de la sortie du livre.
Le drame a beau avoir été évité, il hante Stephen King et le terrifie. Cette angoisse qui l'habite lui inspire l'histoire de Simetierre et lui permet ainsi d'aborder des thèmes tel que le deuil d'un enfant, la manière de parler de la mort à ses enfants ou encore la perte de l'innocence. Des thématiques que l'on retrouve dans le Simetierre actuellement en salles.
Dans son roman, King s'inspire aussi bien des légendes des Indiens Micmacs et du Wendigo que de la Bible et du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne.
(Attention spoilers)
Dans la version 2019 de Simetierre, les réalisateurs ont changé l'un des éléments du roman. Au lieu de tuer Gage le petit garçon de 3 ans, c'est la petite fille de 10 ans, Ellie, qui se fait renverser. Un changement qui n'a pas du tout dérangé Stephen King.
La volonté des réalisateurs était de se démarquer du précédent film. Puis d'avoir plus de possibilités de jeu avec l'actrice qui incarne Ellie. Vu que Gage est un bébé, le film de 1989 utilisait principalement une poupée dans les scènes le montrant ressuscité.
"Le premier film a été tourné en grande partie avec une poupée. C’est effrayant et c’est efficace. Mais on a déjà eu Chucky et on a aussi déjà vu le petit garçon essayer de tuer, ça fonctionne mais…avec une enfant de 10 ans il y avait beaucoup plus de possibilités.” explique l'un des réalisateurs, Dennis Widmyer.
Pour Stephen King, peu importe le moyen d'arriver à la finalité de son histoire.