"Tarantino, c'est le David Guetta du cinéma" : l'interview surréaliste de Pitof
Le 07/09/2015 à 18:57Par Maxime Chevalier
Jean-Christophe Comar aka Pitof, voilà un nom et pseudo que l'on avait pas entendu depuis belle lurette. Mais quand le réalisateur de Vidocq et Catwoman prend la parole, il ne fait vraiment pas dans la dentelle ! La preuve avec une interview surréaliste de ce dernier parue aujourd'hui dans les colonnes de VICE et dont voici quelques morceaux choisis dans lesquels ni plus ni moins que George Lucas, Quentin Tarantino, Michael Bay, Mathieu Kassovitz et George Miller en prennent pour leur grade...
Sur le fait que Vidocq soit le premier film tourné en numérique, ce que réfute George Lucas : "J'ai beaucoup de respect pour Lucas, mais ce n'est pas un cinéaste. C'est un marchand de poupées. Et puis, il n'a jamais reconnu que Vidocq était le premier film en numérique, pour lui c'est l' Épisode 2. Ce qui est faux d'ailleurs : il a juste tourné un tiers de son film en numérique, le reste est en 35 mm. Mais de toute façon, à part Star Wars, il n'a rien fait du tout. THX 1138 et American Graffitisont des œuvres mineures et le meilleur épisode des deux trilogies, ce n'est pas lui qui l'a réalisé. Moi mon héros, c'est Kubrick."
Ses sources d'inspiration pour Vidocq et son aversion de Tarantino :
"J'ai pris deux extrêmes. La peinture et les jeux vidéo. Des peintres comme Gustav Klimt et Gustave Moreau pour les paysages, plus l'aspect visuel des jeux vidéo de l'époque. C'est en voyant mon fils jouer à Tomb Raider que j'ai trouvé les angles de caméra que j'allais utiliser sur le film. Je voulais ça avec Vidocq : plonger le public au plus près des acteurs. Mais je n'ai pas utilisé de références de film pour Vidocq, car je déteste le copier-coller. Tarantino par exemple, me fait complètement chier. Pour moi c'est le David Guetta du cinéma – il n'invente rien. Avec Hitchcock ou Fritz Lang, chaque film était une pièce unique."
Le succès public de Vidocq, le fiasco Catwoman et Michael Bay le roquet :
"Les Américains sont férus de trouver « le nouveau Frenchy ». Avec le succès du film, les agents ont tapé aux portes, et très vite on m'a amené vers Catwoman. Quand je suis arrivé sur le film, les mecs étaient complètement à la ramasse et le scénario était bancal. Il ne savait pas comment vendre le personnage. Catwoman, c'est simple : soit t'en fais une Fantômette pour les petites filles, soit une salope pour les plus grands. Il n'y a pas d'entre-deux. Durant le tournage je n'avais aucun pouvoir sur rien. On me demandait de gueuler, alors que moi sur un plateau je suis plutôt famille. Je n'allais pas faire le roquet, comme Michael Bay : c'est un truc de petites bites."
Sa définition du cinéma de studio et ce qui le différencie de Kassovitz :
"Le cinéma de studio, c'est un cinéma de viol. Les studios t'attrapent dans une soirée, on te propose un projet en te disant que c'est cool, on te flatte sur ton précédent film, sur le fait que t'es Français, et une fois que t'es bien bourré – on te baise. Au bout de neuf mois, t'accouches de ton film. Mais moi je n'ai pas fait mon Kassovitz à pleurer ma race, parce que les studios ne sont pas gentils. J'ai assumé et fermé ma gueule."
L'état du cinéma américain actuel :
"Le cinéma américain est devenu tellement pauvre. Du coup, l'avenir est dans le cinoche indépendant et les séries TV. Après il y a des exceptions : le dernier Mission : Impossible est ultra maîtrisé, drôle et on n'est pas mécontent de payer 15 balles sa place. Mais à l'inverse, Jurassic World c'est embarrassant. C'est honteux. Mad Max par exemple c'est mal joué, mais t'as au moins l'impression d'aller voir un spectacle du Cirque du Soleil dont le thème serait : les bastons en camion. Du coup je prends plus de plaisir à me taper des séries télé, parce que là on est vraiment dans l'immersion, on prend son temps. Longmire, Breaking Bad, Game of Thrones, House of Cards c'est extraordinaire."
Pour les curieux, l'interview complète se trouve ici.