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"Van Damme j'adorais gamin alors que c'est une bille" Nicolas Duvauchelle - interview Balle Perdue

Le 25/06/2020 à 11:54
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Nicolas Duvauchelle affronte Alban Lenoir dans l'explosif Balle Perdue de Guillaume Pierret actuellement sur Netflix.
 
C'est par zoom que l'on a pu discuter avec l'acteur français notamment vu dans la série Braquo mais aussi au cinéma dans Polisse, Une sirène à Paris, A l'intérieur, Persona Non Grata... Discussion sans langue de bois !
 
 
Alban Lenoir
 

"Qui n’a jamais eu envie de rentrer dans une bagnole ? Je ne suis pas le seul je pense. C’était complètement jouissif."

 
Es-tu abonné à Netflix ?
Nicolas Duvauchelle : Oui. Je l’ai pris. Et je regarde. Ozark par exemple et pas mal de docus qui sont très bons. Et maintenant, ils font de vraies productions françaises, ce qui est super.

Après La Terre et le Sang et avant la série Braqueurs, voici donc Balle Perdue. On a l’impression que Netflix soutient ce cinéma d’action français peu visible dans nos salles.
Exactement. Ce sont des projets qui n’auraient certainement pas vu le jour au cinéma. On a plein de bons scénaristes et réalisateurs en France qui veulent faire autre chose et c’est un bon plus d’avoir Netflix Je ne pense pas que le cinéma et Netflix se marchent dessus. Pour moi non.

Dans quel sens ?
J’adore aller voir des films au cinéma et en regarder chez moi. Quand j’ai mes enfants, que je suis bloqué à la maison, je peux me faire de super films chez moi. Les deux sont complémentaires.
 
Alban Lenoir

Jouer dans un film comme Balle Perdue est-il un rêve de gosse pour toi ? Même si on t’a déjà vu dans d’autres films d’action.
Totalement. Encore plus pour jouer un personnage comme Areski. Et de pouvoir faire ses cascades soi-même. C’est jouissif. Qui n’a jamais eu envie de rentrer dans une bagnole ? Je ne suis pas le seul je pense. C’était complètement jouissif. Mais ce n’est pas qu’un film de mecs. Il y a aussi Stéfi (Celma) et Pascale (Arbillot) qui envoient bien. C’était cool.

Ce film t’a demandé un entrainement physique particulier ?
J’ai travaillé avec des cascadeurs avec qui j’avais déjà tourné. Ils savent que je suis très concentré dans ce genre de séquence. D’ailleurs, on n’a pas trop le kiff au moment où on les fait finalement. On était tellement concentrés quand on se mettait des coups de voiture avec Alban et Stéfi que ce n’est qu’après où tu te dis, putain mais c’était génial (rires). C’est des choses que l’on ne peut pas faire dans la vie de tous les jours.
 
Alban Lenoir en interview video

 

"Quand tu es toute la journée à te mettre des pains, tu es vanné. Tu sors du plateau, tu vas te coucher direct."

 
Tu flippais parfois ?
Oui. Vraiment. J’ai failli me prendre des pilonnes près d’une galerie marchande quand Alban m’a mis un coup de volant et que ma roue est passée au dessus de la sienne. J’avais un 4x4 plus gros que sa caisse. Je peux dire que cela fait bizarre. Tu transpires un peu (rires).

On ressort avec quelques bleus de ce genre de tournage ?
Ah oui. A mon avis Alban a dû en avoir quelques-uns. Il a enchaîné les scènes de baston. Pas facile pour lui. J’ai surtout eu des scènes en caisse mais ce qui fatigue vraiment ce sont les bastons.

Pourtant c’est ton truc. Tu pratiques les scènes de combat depuis longtemps…
J’adore ça. Mais répéter… Un entraînement cela dure une heure. Quand tu es toute la journée à te mettre des pains, tu es vanné. Tu sors du plateau, tu vas te coucher direct. Tu ne prends pas la bière avec les copains. Alban, pour ça… il a beaucoup donné. Cela a été super physique pour lui.
 
Que peux-tu nous dire sur Alban Lenoir ?
Il cogne dur. On n’est pas censé le savoir, mais il cogne dur. C’est quand même un sacré gaillard. Puis c’est un super mec. Il est humble. J’aime les gens humbles. On était tous là pour faire le même film, personne n’était là pour tirer la couverture vers lui. Je ne supporte pas ça. Il y a vraiment eu une super ambiance sur ce tournage.

Thriller
 
 

"Pour la boxe thaï, Kickboxer a été un truc énorme. Quand Van Damme tapait dans les bambous, tu trouvais cela dingue gamin. Alors que le mec c’est une bille, tu t’en rends compte des années plus tard."

 
Il me semble que tu as été découvert par un directeur de casting dans une salle de boxe.
C’est exactement ça. Dans le 12éme au Club Daumesnil chez André Zeitoun qui est maintenant à Bercy. Un directeur de casting est passé à la recherche de figurants. J’ai passé des essais et je me suis retrouvé avec le premier rôle (pour le Petit Voleur d’Erick Zonka, 2000). Je n’avais jamais imaginé être comédien.
 
Tu sais combien de fois tu as interprété des flics ?
Braquo, un… dans Polisse, ça fait deux. Trois avec Balle Perdue ?

Quatre avec A L’Intérieur.
Oui et celui-là il ne finit pas bien (rires). Y avait Tahar Rahim dans A l’Intérieur. C’est fou. C’est la première fois que je le rencontrais. Il m’avait dit je veux faire du cinéma. Je lui avais dit tu as une super gueule, vas y. Et depuis vouuuui ! L’ascension. Un super comédien.
 
Cinéma Français
 
Etais-tu fan de films d’action ado ?
J’ai eu ma période Van Damme. On ne va pas se mentir. J’ai eu la période Van Damme, le grand écart, Kickboxer. Pour la boxe thaï, Kickboxer a été un truc énorme. Quand Van Damme tapait dans les bambous, tu trouvais cela dingue gamin. Alors que le mec c’est une bille, tu t’en rends compte des années plus tard. Il y avait aussi les films de John Woo et les vieux Police Story avec Jackie Chan ou Il était une fois en chine. J’avais plein de vieux Jackie Chan, des films d’arts martiaux comme la Hyène Intrépide, Massacre au village. A Strasbourg Saint Denis, il y avait une boutique de vidéos qui vendait tous les vieux René Château Kung Fu. Tu choisissais en fonction des jaquettes. Il y avait des légendes comme « Quand le gore rencontre le kung-fu », « Quand l’érotisme rencontre le kung-fu ». On achetait une VHS pour 5 balles, 3 pour 10 balles. C’était marrant. Tu retrouves ce cinéma seventies de Hong Kong ou de chine dans Kill Bill. Quand j’a vu ça, cela m’a ramené 15 ans en arrière. Mais Jean-Claude ! A part Guillaume Gallienne, personne n’a pas kiffé un Jean-Claude Van Damme (rires). Je t’aime bien Guillaume ! (rires). J’ai encore un vendeur de DVD dans ma rue. C’est génial. Je viens d’y acheter Nos Funérailles d’Abel Ferrara.

Je crois que j'allais dans la même boutique que toi... Quel est le dernier film d’action qui t’ait vraiment scotché ?
Old Boy j’avais vraiment aimé. C’est pas 100% action mais quelle claque. A Bittersweet Life aussi, un film coréen (Kim Jee-woon). J’ai rencontré le réalisateur qui prépare un nouveau film. Il a pas voulu de moi… j’étais un peu dégoûté. On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais bon, j’aurais bien aimé tourner avec lui. Les coréens et les chinois font de très bons films.
 

Tu regardes encore des films en étant impressionné par la physicalité des acteurs ?
Oui. Dans ce genre de films, c’est fréquent. Tu prends Statham, c’est un super athlète. Il y a de très bons acteurs dans ce genre. Ce qui est dommage c’est qu’ils ne s’ouvrent pas à autre chose. Mais bon, c’est leur fond de commerce. Statham a une bonne gueule, et il joue bien. Il y en a pas beaucoup comme lui. Parce que Van Damme… Il fait l’action très bien mais quand il joue… C’est un peu une catastrophe. Statham ne vole pas son cachet. Toute la journée a se mettre des pains, tu fais les prises 10 fois, t’es claqué, t’es mort.

Qu’est ce que te disent les gens dans la rue ? Cela arrive-t-il que l’on te confonde avec un autre acteur ?
Oui Benoit Magimel. On me dit l’avocat, super l’avocat. Comment ça l’avocat ? Benoit Magimel l’avocat ! Moi c’est Duvauchelle, c’est peut-être le el. Sinon, on m’appelle Braquo dans la rue. Un peu moins maintenant mais on me disait hey Braquo ! La rançon de la gloire. les gens sont toujours sympas avec moi.
 
Alban Lenoir

Ton précédent film, Une Sirène à Paris de Mathias Malzieu est resté quelques jours au cinéma après la fermeture forcée des salles. C’est dur ?
J’étais attristé et déçu surtout pour Mathias Malzieu qui a écrit le bouquin, le scénario, avant de réaliser puis de composer la musique avec Dionysos qui parallèlement préparait la tournée pour accompagner le film. C’est trois ans de sa vie et tout s’arrête. Pour moi aussi, c’est dur mais je suis comédien, je passe à d’autres tournages. Pour lui, c’est un projet qu’il a enfanté et qui lui était cher. Trois semaines de promo pour que tout s’arrête, c’est difficile. C’est la vie, il y a pire mais artistiquement c’est compliqué. On se dit que l’on a pas eu notre chance.

 
 
Alban Lenoir
 
Alban Lenoir





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