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Balle Perdue : Alban Lenoir, le Tom Cruise français en interview : "c'est mon rêve de gosse"

Le 24/06/2020 à 11:45
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Après la Terre et le Sang de Julien Leclerq, Netflix récidive dans l'action made in France avec Balle Perdue, 90 minutes de castagnes et de froissages de tôle musclées sans CGI menées par Alban Lenoir, Nicolas Duvauchelle, Stéfi Celma et Ramzy Bédia.
 
Cinéma Français
 
L'ambition affirmée de Balle Perdue : offrir un vrai film d'action au cinéma français. A l'occasion de la mise en ligne sur Netflix le 19 juin de ce premier long métrage de Guillaume Pierret, Filmsactu a pu discuter une dizaine de minutes avec l'enthousiaste et passionnant Alban Lenoir.
 
 
Vous le connaissez certainement de Kaamelott, Hero Corp, Marianne, Antigang, Un Français, Sparring ou encore les Crevettes Pailletées. Pour Balle Perdue, Alban Lenoir est Lino, un adepte des sensations fortes et petit génie de la mécanique.
 
Après un braquage qui tourne mal, la police lui propose un deal pour éviter la prison. Mais Lino est accusé à tort d’un meurtre. Il va alors devoir retrouver la balle du crime, coincée dans une voiture disparue, afin de s’innocenter. Il a vingt-quatre heures pour prouver son innocence.
 
Alban Lenoir
 

"Ce film, c'est mon rêve de gosse !"

 
Comment as-tu réagi en recevant le scénario de Balle Perdue ? Tu ne dois pas recevoir tout le temps des scénarios 100% action…
Alban Lenoir : Dès la première lecture du script, j’ai été emballé par l’histoire mais aussi par tout ce qui était action physique et mécanique. Je me suis dit "ca y est, je l’ai enfin reçu ce film que j’attendais depuis si longtemps !".

C’était un rêve de gosse pour toi de participer à un tel film ? Même si tu as déjà joué dans des films avec de grosses scènes d’action.
Oui c’est mon rêve de gosse. Tout y était réuni, le film d’action, un réalisateur passionné d’action avec qui on avait la même vision dans le procédé de création, Netflix qui nous produit le film… c’était au-delà de toutes espérances.
 
Cinéma Français
 

"Gamin, j’étais quand même très Van Damme. Mais à la bonne époque ! On ne parle pas des dernières années (rires)."


Quels étaient tes héros de cinéma gamin ?
Gamin, j’étais quand même très Van Damme (rires). Mais à la bonne époque ! On ne parle pas des dernières années (rires). Je m’arrête à TimeCop. J’aimais tout ce qui était martial, que cela soit Jackie Chan, ou encore les films de Schwarzenegger, Stallone, Steven Seagal. Mais j’étais aussi fana de Jim Carrey et de drame. On retrouve ce mix dans ma carrière. J’essaie de mélanger un peu tous les genres. Tant que l’on ne me fermera pas de portes, c’est un bonheur pour moi d’être un touche-à-tout.

Guillaume Pierret (le réalisateur) vous a-t-il demandé de regarder certains films ?
Il n’avait pas trop de référence dans la construction du film, dans la structure et dans ce que l’on allait y mettre mais par contre il avait des références comme The Shield ou Jack Reacher, en combat ou en poursuite. On avait les mêmes références d’ailleurs. Il avait aussi Training Day en tête sur la timeline du film.
 
Thriller

 

"On espère que ce film changera l'intérêt pour ce genre en France."


L’action est mal considéré par les producteurs en France qui perçoivent ce genre de cinéma comme un sous genre. Balle Perdue aurait-il pu exister sans Netflix ?
En tout honnêteté sans Netflix le film n’aurait pas vu le jour. En tout cas aujourd’hui. On sent depuis quelques années une frilosité des producteurs à sortir un film d’action français. Le cumul des deux ne les accroche pas. On espère de tout coeur que ce film, qu’il ait été sur Netflix ou en salles, changera un peu la donne et qu'il relancera l’intérêt pour ce genre de films en France.

Comment expliques-tu cette frilosité ?
Si on fait un constat, c’est que cela ne marche pas. Mais pourquoi ? C’est une autre question… Mais ça a marché. Il y a eu de très belles années de films d’action français.

Balle Perdue est ta deuxième collaboration avec Netflix en quelques mois après la série d’horreur Marianne.
Oui. J’ai fait Marianne. Mais j'ai même commencé en amont avec Netflix qui avait fait l’acquisition des droits de Hero Corp pour la diffuser pendant quelques mois. De même pour Lazy Company. Après j’ai eu la chance de faire Marianne, là Balle Perdue et en toute logique, je serai dans le prochain Jean-Pierre Jeunet qui est aussi produit par Netflix. Pour moi, cela se passe très très bien avec Netflix. Si je peux signer comme Adam Sandler un contrat de quelques films, je le fais !
 
 

"Je fais un film sur deux qui me demande un vrai investissement physique que cela soit en prise de masse ou en combat."


Balle Perdue t’a demandé beaucoup de préparation physique ?
Oui. Même si j’ai quand même ce passif martial et que je fais un film sur deux qui me demande un vrai investissement physique que cela soit en prise de masse ou en combat. Pour Balle Perdue, mes lacunes étaient plus d’un point de vue mécanique et pilotage. Aller vite il n’y avait pas de problème, mais freiner au bon moment, il pouvait y avoir un peu de retard.. C’est ce que l’on a dû caler pour que je sois au volant au maximum de la faisabilité. Avec Guillaume, c’était notre mot d’ordre et notre leitmotiv de l’écriture. Si on peut se passer de doublure et d’effet numérique on le fait et cela se ressent dans le film.

On a le sentiment que les grands films d’action d’aujourd’hui tendent vers ça, à savoir des acteurs qui font leurs propres cascades comme s’il y avait un ras le bol du trop plein numérique et que l’on souhaitait revenir à quelque chose de plus réel à l’écran.
Complètement. C’était une évidence pour Guillaume. C’est en parti pour cela qu’il est venu vers moi. Il connaissait mon travail et l’implication que je mets dans mes films. On était en symbiose totale sur la manière de fabrication.

Tout le monde ne le sait pas mais tu as commencé en tant que cascadeur sur des tournages, c’est ça ?
C’est un peu la légende urbaine. J’ai fait quelques cachets de cascadeur à l’époque. J’ai eu la chance de rencontrer des références comme Alain Figlraz qui m’ont fait travailler. Ou Olivier Schneider dans Taken. Mais j’ai dû faire au total 10 cachets de cascadeur. Et encore, je ne me considère pas cascadeur. Je respecte tellement ce métier et l’investissement qu'il demande. Il faut une sacrée implication pour s’en pendre quand même plein la tronche comme ça. Je me considère plus comme un comédien physique. Tout le monde n’est pas capable de faire ce qu’eux font.
 
Alban Lenoir

Selon moi la scène la plus folle de Balle Perdue, c’est l’énorme baston sans fin du commissariat.
On s’est mis sur la tronche 48h non stop. C’était jouissif. Je connaissais très bien le régleur cascade Manu Lanzi (Antigang, Marianne, Les Misérables). Guillaume a eu l’intelligence tout en étant très présent de déléguer la réalisation à la seconde équipe pour cette scène là. Avec Manu Lanzi, c’était un peu l'apothéose  de tous les projets que l’on avait fait ensemble que cela Antigang, un Français ou Goal Of The Dead. Cela doit être notre 7éme ou 8éme projet ensemble. On a vraiment donné tout ce que l’on pouvait.

On dit souvent que les films du genre ont du mal en France mais entre Goal Of The Dead, Antigang, Balle Perdue, tu en a finalement tourné beaucoup au fil des années…
Ce n’est même pas que j’essaie. Cela dépend des scénarios que je reçois. J’ai une chance inouïe de pouvoir toucher à tout. Mais si je lis trois bons films d’action d’affilée, je tournerais trois films d’action d’affilée. Et si je lis trois drames qui me plaisent, je tournerais trois drames. J’ai la chance d’avoir fait Goal Of The Dead, Antigang, L’intervention, Balle Perdue parallèlement à le Semeur, Gueule d’Ange, les Crevettes Pailletées. C’est formidable.
 
Alban Lenoir
 

"Dès l'écriture, on a imaginé Balle Perdue comme une franchise"

 
C’est comment de tourner avec Ramzy ? Pas trop difficile dans les moments sérieux ?
Non, il est très pro. Et moi souvent quand je suis sur un tournage, je ne suis pas très marrant. Je ne suis pas un tyran, ni une tête de con mais je sais pourquoi on est là et je suis dans l’efficacité. Même si j'ai rarement autant rigolé sur un tournage, Ramzy a été d’un grand professionnalisme. Il était très heureux de faire le film et il avait très envie d’être là. Cela s’est ressenti.

Pourrait-il y avoir un Balle Perdue 2 ?
Dès l’écriture, c’était l’idée. On voyait ça comme une franchise. On l’imaginait comme cela dès le début sans savoir qui allait distribuer le film. On va attendre de voir comment cela se passe le 19 juin. On va croiser les doigts en espérant un petit call de Netflix.

S’il y a une suite, Guillaume a déjà des idées ? Vous en avez parlé ?
Pendant le confinement, on en a pas mal parlé oui. On a eu le temps pour trouver des idées et des pistes pour la suite si on a la chance de pouvoir en tourner une.
 
Alban Lenoir
 
 

"Tyler Rake, ça défonce. Et cela va d’ailleurs devenir la référence pour les prochaines années dans la crédibilité et le côté coup de poing..."

 
Entre vous, vous évoquez plus des pistes scénaristiques ou vous parlez en scènes d’action en vous disant cela serait fou de faire ça ?
Guillaume est arrivé à Balle Perdue grâce à ses courts métrages qui étaient plus dans l’esprit « ok je vais faire une scène d’action que je vais enrober d’une histoire ». Il a toujours gardé ce truc là. Il a besoin de savoir ce que cela va déclencher avant de connaître le déclencheur. C’est là où l’on se complète bien. Moi je lui fais "ça peut partir par là par là par là" et lui trouve la structure afin que cela ne devienne concret.

Quel est le dernier film d’action qui t’ait scotché ?
Tyler Rake. Ca défonce. Et cela va d’ailleurs devenir la référence pour les prochaines années dans la crédibilité et le côté coup de poing... ce qui fait peur. Quand c’est aussi bien fait, c’est difficile de se dire que l’on va faire mieux. Le mieux est l’ennemi du bien.
 
Tyler Rake

Que te dit-on dans la rue ? T’est-il déjà arrivé d’être confondu avec un autre acteur ?
Oui de ouf. Quand j’ai une bonne barbe et les cheveux longs, on me prend pour Romain Duris. Cela arrive assez souvent. « Oh l’Arnacoeur ! ». Qu’est ce que j’aurais aimé faire ce film mais ce n’est pas moi.
 
Alban Lenoir

Que peux-tu nous dire sur Nicolas Duvauchelle que l’on ne saurait pas forcément ?
C’est un gars bien. Très très bien. Cela a été notre cerise sur le gâteau. Pour le personnage d’Areski, on pensait beaucoup à Nicolas mais on ne savait pas s’il allait dire oui. Il a tout de suite accepté le projet. Et il démonte le rôle d’Areski. C’est un super comédien qui respecte son travail, qui est à l’écoute et qui est très pro. C’est tout ce que l’on demande sur un plateau. Nicolas est un bosseur. Cela a été un plaisir incroyable de travailler à ses côtés.

Les cinémas réouvrent le 22 juin. Pourquoi faut-il retourner au cinéma selon toi ?
Déjà pour voir Tenet (rires). Puis la magie du cinéma est la magie du cinéma. Il n’y a rien de mieux que d’être dans une salle... ce plaisir, cette immersion… Vivement la réouverture.
 
Balle Perdue, sur Netflix dès le 29 juin.



Thriller





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