David Fincher soutient Netflix et descend les critiques français
Le 12/10/2017 à 12:43Par Veronica Sawyer
Lors de la promo de Mindhunter, sa série sur les serial killers pour Netflix, David Fincher a défendu le site de streaming dans les pages de SoFilm, descendu les critiques français à propos de la polémique Okja (ceux pour qui un film ne mérite le titre de film que s'il est diffusé au cinéma) et a surtout comparé les multiplexes à des abattoirs.
Voici quelques-uns de ses propos : "70% des salles de cinéma sont d’une qualité médiocre. Je pense vraiment qu’on a touché le fond dans ce domaine. Et quand on me dit : 'hey, des gens qui ont construit des multiplexes en béton et sans âmes vont faire faillite', franchement, ça m’est égal. Ce n’est pas ça, aller au cinéma. C’est juste un moyen de soutirer vingt dollars au public en lui montrant le dernier truc qu’a produit Hollywood. Aujourd’hui, on va à l’abattoir. Entrez, BOUM ! Voici le film, merci, au revoir au suivant. C’est une version pervertie de ce en quoi je crois."
Quant à Netflix, le réalisateur de Seven, Gone Girl, Fight Club en passe de tourner World War Z 2 avec Brad Pitt poursuit : "Et aussi, quand des critiques français disent que pour que l’on considère un film comme un 'vrai', il doit être vu dans une salle de cinéma, mais que cela signifie de le voir dans une salle merdique avec un écran minuscule et des enceintes qui grésillent, c’est n’importe quoi. Si Netflix fait fermer cette salle, ça ne me dérange pas du tout."
Le site de Premiere souligne que ce n'est pas la première fois que David Fincher porte une accusation contre les multiplexes. En 2014, il avait relaté dans les pages du magazine de cinéma : "A chaque fois que je suis allé au cinéma récemment, c’était le même cirque dans la salle. Les gens tweetent, bouffent, discutent, on doit se fader ces tunnels de pubs pour Coca-Cola… Je n’ai pas fait la queue pour ça ! J’ai fait la queue pour rire et vibrer à l’unisson avec 700 autres personnes. Ce genre de communion n’a quasiment plus cours dans les multiplexes. Je suis souvent tenté de me lever et de rentrer chez moi.
J’ai la cinquantaine désormais, une très belle télé dans mon living-room, une excellente installation 7.1, je peux y savourer un film dans des conditions idéales… Bon, je ne veux pas tout simplifier non plus. Parfois, les planètes s’alignent, un blockbuster fait la différence et l’expérience de la salle reste unique. Titanic, The Dark Knight… Mais je pense en effet que la prédiction de Chris [Nolan, NDLR] va se réaliser. Je serai sans doute un peu triste ce jour-là."