Biographie

Né à Göteborg en 1943, Roy Andersson étudie le cinéma à la Svenska Filminstitutet de Stockholm. Il réalise son premier film, Une histoire d'amour suedoise, en 1970. Le film remporte un franc succès et consacre Roy Andersson (primé notamment au festival de Berlin), comme l'un des principaux artistes de la génération montante du cinéma suédois. Roy Andersson peine pourtant à trouver des partenaires pour son second film. Giliap, qu'il se décide finalement à produire lui-même, est présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 1976, mais ne bénéficie pas du même engouement public. Cet échec commercial marginalise un peu plus un cinéaste déjà atypique.

Roy Andersson se tourne vers la télévision pour qui il tourne de nombreuses publicités. Andersson affute son style, développe son univers et ses spots très insolites remportent tous les suffrages. Pour ces pubs, Andersson cumule les récompenses et économise suffisamment d'argent pour fonder en 1981 le Studio 24 afin de produire et réaliser ses films en toute indépendance. En 1987, son travail est suffisamment réputé pour que le ministère de la santé suédois lui confie le soin de réaliser un spot sur le thème du SIDA. Le court-métrage en question, Quelque chose est arrivé, ne franchit pas de cadre de la censure, Andersson refusant de se soumettre aux idées véhiculées par le ministère.

Roy Andersson refait parler de lui en 1991 lors de la présentation d'un court-métrage de quinze minutes, Monde de gloire lequel réussit à faire l'unanimité auprès de la critique internationale. Avec Monde de gloire, Andersson abandonne toute idée d'un cinéma narratif. Le cinéaste tourne sans scénario ni découpage et préfère travailler ses plans en studio tel un peintre. Ce style très singulier, où Andersson, par une succession de saynètes évoque ni plus ni moins que l'humanité toute entière caractérisera très fortement ses oeuvres à venir.

Vingt cinq ans après Giliap, Roy Andersson révèle au public son troisième long-métrage, Chansons du deuxième étage. Le tournage du film, conformément aux méthodes d'Andersson, s'effectue sur une période de quatre années (de mars 1996 à mai 2000), suscitant une attente démesurée. Composé de 46 plans séquence qui sont autant de toiles, Roy Andersson construit un univers surréaliste, tout en trompe l'oeil ou les situations insolites, voire burlesques, décrivent sur le ton d'un humour très noir, une humanité en déliquescence, symbole des obsessions précédent l'arrivée du nouveau millénaire. Chansons du deuxième étage fait partie de la sélection officielle du festival de Cannes en 2000 et remporte même le prix du jury. Sept ans plus tard, Roy Andersson revient à Cannes dans la sélection Un Certain Regard avec Nous, les vivants, une oeuvre très propre à l'univers si singulier du cinéaste.