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A première vue, l'univers très restreint de Buried n'en fait pas nécessairement le meilleur film pour exploiter les possibilités de la Haute Définition, ne serait-ce qu'en raison de la faible profondeur de champ imposée par son minuscule décor. Et pourtant, ce sont justement les contraintes esthétiques du film qui nécessitent toutes les capacités du Blu-ray pour que l'oeuvre puisse être (re)découverte dans les meilleures conditions possibles. Parce que l'essentiel du film est constamment plongé dans la pénombre et que ses faibles résurgences lumineuses donnent tout ce cachet à l'atmosphère globale comme aux détails. Par ailleurs, l'exposition étant réduite, tout en contrastant malgré tout avec l'obscurité totale, il fallait un encodage AVC digne de ce nom, même s'il est ici utilisé discrètement - il y a beaucoup de noirs, même si les limites d'un BD 25 (au lieu d'un BD 50 pour la plupart des disques du marché) lui confèrent un léger manque de souplesse. Enfin, les excès lumineux reposant sur des éléments colorés et vifs (téléphone portable, tube de néon, flamme de briquet), ils surgissent sans baver pour autant et bénéficient de dégradés soignés.
La réflexion est un peu la même concernant le traitement sonore. Si l'on aurait pu croire que l'exigüité du cadre aurait limité les libertés sonores de Buried, les responsables du mixage en ont décidé autrement. Huis clos certes, mais film de genre malgré tout, le film de Rodrigo Cortes répond à certains codes auditifs faisant grimper la tension et, chose surprenante, parvient à utiliser la totalité des canaux pour y parvenir. Outre son habile bande originale et son jeu de balance sur les conversations téléphoniques, plus ou moins localisées selon le caractère dramatique de la conversation, une atmosphère est maintenue. On avait déjà pu le remarquer en salle, mais la pièce en bois existe malgré elle : elle craque, se gondole parfois, grince en fonction des mouvements du comédien et des grains de terre qui s'y frottent. Le tout est accompagné de graves habilement tenues (les voix en bénéficient, bien évidemment), atteignant leur apogée lors d'une séquence de bombardement subie par le héros à l'intérieur de sa boîte. Notons que VO et VF bénéficient tous les deux d'une piste DTS HD Master 5.1, disposant d'une efficacité équivalente, même si la VF offre un débit plus riche.
Le Blu-ray de Buried dispose d'une petite interactivité mais celle-ci couvre finalement la conception du film de façon complète, à travers sept petits modules que l'éditeur nous propose de lire d'une traite et dont la totalité s'étire sur une heure pile-poil ! Un making of de 60 minutes donc qui remet essentiellement en avant tout le caractère intimiste du projet mais aussi sa véritable complexité technique. On y apprend que 7 cercueils ont été conçus pour s'adapter à différentes idées de mise en scène, on y évoque la particularité de l'éclairage, tout en se penchant également sur les effets numériques (le serpent, entre autres), la postsynchronisation des intervenants téléphoniques, etc. On découvre en tout cas avec Rodrigo Cortès un cinéaste qui maîtrise parfaitement son sujet et les différents outils qui lui sont alloués pour donner forme à son film avec une rigueur étonnante. On regrette en revanche que Ryan Reynolds, pourtant très bon dans le film, semble totalement désintéressé... A cela se joignent les bandes annonces originale et française, n'ayant strictement rien à voir l'une avec l'autre.
