Malgré tous les reproches que l'on peut faire sur Cher John, force est d'admettre que la photographie est très soignée. Metropolitan ne déroge pas à la règle et offre un transfert HD étincelant dès l'apparition du logo Relativity media, avant même que le film ne commence. L'image fourmille de détails et brille de mille feux avec une profondeur de champ abyssale renforcée par l'usage du cadre large, les couleurs sont renversantes et combinent habilement les gammes froides (palette disparate de bleus et verts) et celles plus chaleureuses visibles au moment où Channing Tatum fait du surf (au ralenti évidemment) sur fond de couché de soleil (c'est beau...), ainsi que les intérieurs ambrés de la maison du père de John. La végétation luxuriante de la Caroline du Sud est filmée sous toutes ses coutures et le relief des saules pleureurs et des chênes ne manquera pas de vous flatter la rétine. Si les gros plans sont sublimes, les scènes nocturnes perdent très sensiblement en terme de piqué mais demeurent épatantes. Enfin, la palette chromatique se calque sur les couleurs de l'uniforme des Forces Spéciales au moment où John traverse l'Afghanistan ou le Congo avec une luminosité encore plus ardente.
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Ce n'est pas parce que Cher John n'est pas un blockbuster que les deux pistes sonores demeurent léthargiques, loin de là ! Qui dit amourette hollywoodienne dit violons omniprésents et envolées de notes de piano lors du premier baiser. De ce point de vue, les pistes française et anglaise 5.1 DTS-HD master audio en mettent plein les oreilles, avec une nette préférence pour la version originale. Les séquences de John sur différents fronts bénéficient d'une énorme ouverture des enceintes qui plongent directement le spectateur dans le feu de l'action. Lors des séquences plus posées, les arrières s'assagissent en laissant la part belle aux frontales exsudant sans accroc les dialogues, plus prononcés en version française mais dont le doublage est absolument à bannir en raison de sa nullité. Les ambiances demeurent d'une limpidité exemplaire comme lors des séquences de surf (2min30, 18min15, 1h22) particulièrement renversantes et autres scènes de plages. Les intermèdes musicaux, incontournable du genre pour montrer le temps qui passe sans se fatiguer, sont fougueux et les basses rugissantes.
Scènes coupées et alternatives (9min54)
Ce n'est pas ce lot de bouts de séquences qui va apporter quelque chose à l'histoire. La plupart du temps les différences sont tellement minimes qu'elles sont à peine visibles et les quelques propos sortis de leur contexte n'ont aucun sens. Quant aux plans inédits, ils n'ont absolument aucun intérêt. A part si on en voit un durant un plan métaphysique où Channing Tatum réfléchit devant sa bière pendant quelques secondes...
Fin alternative (3min41)
Cette fin, sans doute jugée moins optimiste quant à l'avenir possible du jeune couple, ne change que durant les dernières minutes. John et Savannah ne se retrouvent finalement pas mais sentent chacun la présence de l'autre au moment où Savannah regarde la lune. John apparaît dans le jardin mais ne se montre pas et, finalement, part.
Bêtisier (2min24)
Il y a de savoureux bêtisiers où un simple rire devient communicatif. Il y en a d'autres qui ennuient devant la crétinerie de ce qui nous est vendu comme un « bêtisier ». Celui-ci appartient à la deuxième catégorie.
L'histoire de Braeden Reed (24min33)
Le plus long segment de cette interactivité est consacré au jeune Braeden Reed (Alan dans Cher John), véritablement atteint d'autisme. L'équipe du film, en particulier le comédien Henry Thomas avec qu'il partage la plupart de ses scènes, revient sur la relation tissée avec le petit garçon tandis que les parents de Braeden Reed tentent de sensibiliser les spectateurs sur ces véritables troubles envahissants du développement. De nombreuses vidéos (issues du tournage et des archives de la famille) et photos montrent l'évolution du petit garçon tout au long de ses six années, ainsi que ses relations avec certains membres de l'équipe. L'auteur du roman éponyme Nicholas Sparks, à qui l'on doit également N'oublie jamais, intervient dans ce reportage et confie que le personnage d'Alan est inspiré d'un de ses fils atteint du même syndrome. Contrairement au film, ce documentaire se révèle très émouvant et ne laisse évidemment pas indifférent.
La transformation de la ville de Charleston (14min51)
Ce sympathique documentaire ne traite pas à proprement parler de la ville de Charleston (Caroline du Sud), mais de ses environs où ont été reconstitués les pays traversés par John : le Congo, l'Afghanistan et l'Europe de l'Est. Le chef opérateur, Lasse Hallström et la chef décoratrice Kara Lindstrom reviennent longuement sur la transformation des lieux sélectionnés, à l'instar d'une cimenterie en démolition représentant l'Afghanistan, et nous montrent l'envers du décor avec tous les petits détails minutieux disséminés même si la plupart demeurent invisibles à l'écran.
M.Tyree, la mule et Benny Dietz (4min52)
Comme nous l'avons vu plus haut, un des thèmes principaux de Cher John est l'autisme. Un des autres thèmes présent dans le film est la collection des pièces de monnaie, appelée également numismatisme. Dans Cher John, le génial Richard Jenkins interprète M. Tyree, un homme d'âge mûr, autiste et passionné par les pièces de monnaie. La collection montrée dans le film dont la fameuse mule, une pièce de monnaie comprenant une face et son inverse issues d'une pièce différente, appartient en réalité à un véritable numismate prénommé Benny Dietz qui témoigne ici de sa passion dévorante ainsi que de sa collaboration au film.
Entretien avec Channing Tatum, Amanda Seyfried et Lasse Hallström (5min24)
On l'attendait et le voici le fameux supplément où les comédiens et le réalisateur disent tout le bien qu'ils pensent des autres avec les qualificatifs désormais incontournables, "amazing", "astonishing", "breathtaking" et encore bien d'autres mots en "ing" qu'on vous laisse découvrir. Si les propos entendus sont, vous l'aurez compris ineptes, ils se voient joliment illustrés par de belles photos en HD issues du tournage.
Les conseillers militaires du film (11min03)
Comme son titre l'indique, deux des conseillers militaires du film dont Gavin McCulley qui joue également dans le film le rôle de Starks, expliquent leur rôle respectif sur le tournage de Cher John. On peut toutefois y voir de manière subliminale un spot publicitaire afin de sensibiliser les jeunes à s'engager dans l'armée américaine, "la meilleure du monde".
L'interactivité se clôt sur des liens internet et un lot de bandes-annonces.