à découvrir en résolution max en cliquant sur chacune.
On peut clairement distinguer deux types d'ambiance sonore dans Enter The Void, le premier étant purement "contemplatif" où les effets se focalisent entre autres sur les enceintes avants pour mieux venir nous surprendre sur les arrières dans certains moments. L'effet est garanti. Le second type d'ambiance est purement démonstratif, lors du générique de début ou des scènes de boîte de nuit, où la musique décharge toute sa dynamique pour un résultat sourd, à faire vrombir les murs.
Gaspar Noé conseille de (re)voir le film en version française, notamment pour une question d'immersion, la vue à la première personne fonctionnant selon lui beaucoup mieux sans les sous-titres. Et c'est tout à fait vrai ! Si le doublage est de qualité mais forcément un peu moins bien que les versions anglaises, et si les voix VF sont un peu plus mises en avant qu'en VO et donc légèrement moins fondues au mixage général, l'absence totale de sous-titres permet sans conteste de profiter de l'ambiance esthétique du film à 200%, le parti pris de vue subjective fonctionnant alors au maximum. On regrettera donc une seule chose : que la possibilité de voir le film en VO sans sous-titres ne soit pas proposée.
Le Blu-Ray s'ouvre sur un petit détail amusant, le logo Wild Side étant revu et corrigé à la façon du générique d'Enter The Void, le célèbre chat étant décliné sous quelques dizaines de styles pop, défilant à toute allure sur la même musique énervée. L'enchaînement est beaucoup plus calme puisque le menu principal consiste en une longue animation de fractales du film, assez splendide et hypnotique.
VFX (10 mns 22 sec - HD)
Un module sur les effets spéciaux, sans commentaire aucun, enchaînant pendant dix minutes des plans du film avant/après trucage ou sous toutes leurs étapes d'évolution lorsqu'ils sont entièrement en images de synthèses. Pour ceux qui en doutaient, les plans aériens dans le ciel de Tokyo sont donc 100% générés sur ordinateur, tandis que l'on peut constater à quel point les plans truqués ont été modifiés entre la version filmée et celle obtenue à l'image (ne serait-ce qu'en stabilisation de la caméra). Néanmoins on notera dans le lot quelques trucages tellement complexes qu'on ne comprend rien à l'explication, beaucoup trop rapide ici. Un commentaire aurait parfois été bienvenu, comme c'était le cas sur le module similaire du DVD d'Irréversible.
Bandes-annonces (HD)
On passe rapidement sur la bande-annonce française et son homologue internationale (identiques, à ceci près que les citations des critiques et l'utilisation de la musique changent) pour se pencher sur les trailers non-utilisés bien plus intéressants ! Le premier se montre assez excellent, beaucoup plus narratif et moins métaphorique que celui retenu au final, démarrant sur les enfants, leur pacte de sang, racontant leur histoire avant d'enchaîner sur un montage d'image où le côté "Gaspar Noé" du film est mis en avant. Le second trailer propose un autre concept : un compte à rebours démarrant de "24" et allant jusqu'à "0" pour nous montrer "24 images du nouveau film de Gaspar Noé" : le résultat est percutant ! Le troisième trailer est ENCORE PLUS conceptuel puisqu'il nous propose cette fois-ci d'entendre 24 secondes du nouveau film de Gaspar Noé sur fond noir, s'enchaînant avec 24 secondes d'images du film défilant à toute allure.
Et enfin le quatrième trailer, le plus long et le plus intéressant, illustre à merveille la beauté de la mise en scène du film en se focalisant sur les plans aériens puis en basculant dans sa seconde partie dans les idées d'illustrations graphiques qu'il propose. Assurément ces quatre bandes-annonces rejetées et conçues par Sonia Tout Court vendaient beaucoup mieux le film que ne l'a fait celle retenue.
Pour terminer cette section on trouve 6 minutes de teasers (HD) là encore assez variés, certains étant bien célèbres et d'autre beaucoup moins...
Scènes coupées (11 mns 25 sec - HD - vostf)
Au nombre de huit, on trouve un peu de tout dans ces scènes coupées : des longues, des très courtes, des narratives et des expérimentations visuelles qui n'ont pas fini dans le film. Dans la catégorie des retraits que l'on peut comprendre, la seconde scène et la troisième traînent particulièrement en longueur, ne consistant qu'en des dialogues tournant un peu en rond, d'abord entre Oscar et Alex, puis entre Linda et son mec. Néanmoins la première scène, très courte, où les enfants s'amusent avec une ampoule s'avère très belle. On relevera aussi la quatrième scène, encore une fois très courte, où Oscar se regarde dans un miroir, son reflet prenant vie et tendant le bras pour l'attraper par le cou : un moment assez mémorable, très rapide et marquant, qui aurait bien mérité de finir dans le film. La cinquième scène, en vue subjective, consiste à une longue traversée d'un couloir sombre éclairé au zippo, et dont l'oppression rappelle celle d'Irréversible. Les sixième et septième scènes n'apportent pas grand chose, tandis que la huitième et dernière consiste à nouveau en un vol de la caméra au dessus d'une rue, où elle va cette fois-ci tourner sur elle-même, pour un résultat visuellement encore plus splendide ! On notera au passage l'ombre de la caméra, apparaissant un court instant et n'ayant pas encore été effacée.
Les Affiches et projets d'affiches (1 mn 49 - HD)
Toute la galerie d'affiches du film, certaines bien connues, d'autres beaucoup moins et plus expérimentales graphiquement, ainsi que beaucoup de visuels qui auraient pu servir à des affiches, présentés ici sans aucun texte dessus. Ces derniers tournent beaucoup autour de la drogue que prend Oscar (le fameux plan en vue subjective où il s'allume une pipe). Il n'y a rien de vraiment particulier à signaler : on sent que l'approche graphique a rapidement été trouvée et que les quelques autres pistes ont très rapidement été écartées !
DMT (7 mns - HD)
Sept minutes d'animations de fractales composant les hallucinations du héros du film lorsqu'il est sous drogue : cette vidéo regroupe l'intégralité de ces anims et celles qui n'ont pas fini dans le film. Avec l'ambiance sonore qui va avec, ce bonus est sans doutes à consommer de préférence sous substances illicites...
VORTEX (5 mns 17 sec - HD)
Comme pour DMT, cinq minutes d'animations des passages dans les couloirs de lumière, absolument magnifiques et totalement hypnotisantes, ayant trouvées leur chemin dans le montage du film ou non.
Energie (4 mns 58 - HD)
Près de 5 minutes d'effets visuels que l'on ne trouve pas dans le film, et pour cause puisqu'il s'agit d'un court-métrage réalisé par Thorsten Fleish, représentant des sortes d'éclairs blancs sur fond noir. C'est ce court-métrage qui donna l'idée à Gaspar Noé de donner la conception de l'écran titre du film à Fleish, ainsi que les animations des couples faisant l'amour en fin du film, lesquelles n'ont finalement pas été retenues. En tous cas ce court-métrage expérimental est à fortement déconseiller aux épileptiques !
Il est indéniable que ce Blu-Ray propose une interactivité prolongeant l'expérience du film, mais il y manque cruellement tout un aspect analytique. Le point qui aura mis d'accord les amateurs et les détracteurs d'Enter The Void est son incroyable réalisation, sur le plan de la mise en scène ou technique, laquelle n'est abordée que rapidement dans le module sur les VFX. Certes, il n'y avait pas d'équipe de making-of sur le tournage, mais il y a tout de même tant à dire...