Oh la jolie image Blu-Ray que voilà... Evitant à la fois les pièges du lissage intempestif et de la mauvaise gestion d'un master très argentique, la copie de Fight Club impose une belle image de cinéma, suffisamment détaillée (chose essentielle compte tenu de sa teneur souvent sombre) tout en maintenant son grain de pellicule et surtout ses jeux de focale parfois déconcertants. Notons que pour ses dix ans, le film écope d'un tout nouveau transfert ayant bénéficié de quelques retouches d'étalonnage assez flagrantes, mais qui ne desservent pas le spectacle pour autant. On constatera une image un brin plus contrastée, avec des niveaux de gris légèrement assombris. D'une part, cela se voit mais cela reste minime. En plus, si ce genre de chose aurait été étrange en DVD, la HD permet de conserver l'essentiel des détails à l'image, en plus d'offrir une meilleure profondeur des noirs. On peut même soupçonner Fincher d'avoir sélectionné les zones à mettre en exergues... Enfin une nouvelle teinte, lorgnant vers le vert, fait son apparition là où le DVD nous avait habitués à quelque chose d'un peu plus rosé. Une variation sensible qui offre une légère sensation de changement si l'on est habitué à regarder le film dans son ancien transfert, mais qui trouve sa raison d'être à de nombreux moments...
Nos captures Blu-Ray à découvrir en HD :
Attention les oreilles ! On sait David Fincher extrêmement pointilleux sur la texture formelle de ses œuvres, mais réécouter Fight Club dans un format sonore non-compressé permet de capter toute la puissance mais également toute la virtuosité d'un mixage démentiel. A ceux qui se demanderaient encore à quoi peuvent servir les formats sonores HD, la version originale DTS HD Master audio 5.1 proposée ici leur impose un plaidoyer du tonnerre. C'est bien simple : on est certainement en présence de la meilleure piste son disponible sur un film (à regarder à la maison) à ce jour. Le générique d'introduction, déjà bien agressif en l'état, donne le ton dès la toute première seconde (le jingle 20th Fox qui précède fait soudainement pâle figure) et décuple l'expérience auditive que le réalisateur a toujours voulu mettre sur pied. Décibels criards, basses incroyablement profondes et balances qui rebondissent comme des puces d'un canal à l'autre assurent un spectacle qui met à l'amande les Blu-Ray de certains films postérieurs de dix ans à Fight Club. Le réflexe naturel sera d'ailleurs parfois de baisser le son tant le spectacle atteint régulièrement des mesures effrayantes - nous pensons entre autres à la collision aérienne. Forcément, à titre comparatif, la VF semble beaucoup moins efficace avec son DTS mi-débit, mais révèle néanmoins une qualité de mixage toute aussi riche. Un disque à posséder quoi qu'il arrive pour permettre à votre Home Cinema de lâcher tout ce qu'il a dans l'estomac. D'ailleurs on ne lui met pas 20/20, mais 20+20 !
Chargé, chargé... Le moins que l'on puisse dire c'est que les fans de Commentaires audio vont en avoir pour leur porte-monnaie puisque ce disque nous gratifie de pas moins de quatre pistes. Quatre commentaires audio de 2h20 chacun (on vous laisse faire le calcul) même si l'on s'autorise de faire un petit tri. Disons que les deux premiers méritent le déplacement puisque nous avons d'un côté David Fincher seul, qui peut tranquillement décortiquer son film avec sa précision légendaire et sans jamais être interrompu... Le second commentaire a parfois tendance à offrir des redondances avec le premier, mais le réalisateur y est accompagné de Brad Pitt et Edward Norton, pour un résultat toute autre en termes d'atmosphère. Ce n'est pas la grosse gaudriole, mais l'ambiance est bien plus détendue. Notons que Helena Bonnahm Carter y participe aussi par procuration puisqu'elle a été enregistrée séparément, puis réintégrée dans un montage assez correct mais qui ne masque pas la supercherie. Les deux autres commentaires, franchement plus barbants, proposent les scénaristes d'un côté et un mix de divers techniciens de l'autre. Les éléments essentiels à en retenir ayant déjà été évoqués par Fincher lui-même, on n'y apprendra rien de plus...
Deux petites nouveautés s'invitent sur cette édition Blu-Ray. Ren Klyce et la conception sonore de Fight Club s'inscrit parmi ces modules purement techniques dont David Fincher gratifie régulièrement ses éditions. En l'occurrence, une courte interview du mixeur attitré du cinéaste, expliquant certains détails de la création sonore du film avant de nous donner accès à une console virtuelle permettant de mixer nous-mêmes quelques séquences du film. Autant dire que l'exercice est un peu laborieux et en découragera plus d'un. Une fois adopté, le concept peut être amusant. L'autre supplément inédit s'appelle Fight Club Analysé (9min58), mais on y voit là une traduction un peu sommaire. Il s'agit surtout d'un extrait de la cérémonie cérémonie organisée par Spike TV (une chaîne de médias TRES masculins) durant laquelle un hommage a été rendu au film, en présence de David Fincher, Brad Pitt et Edward Norton, présenté par Mel Gibson déboulant sur un cheval. Irrévérencieux, rentre-dedans, mais divertissant. Bien loin de l'analyse annoncée quand même...
Les autres suppléments sont issus de la précédente édition double collector. Ceux qui s'y étaient essayés à l'époque se souviennent encore d'une interactivité délibérément tortueuse, multifacette, remplie de tous petits modules qui se complètent, s'imbriquent les uns dans les autres et composent au final quelque chose de très imposant. Les coulisses du film sont donc ainsi faites : Un menu Production proposant six segments (tournant autour de la conception du générique, du tournage dans l'aéroport, de la maison abandonnée, de l'appartement de Jack, etc). Chaque segment bénéficie d'un module à la fois multi-angle et multi-audio (la plupart du temps des vidéos de repérage et les images du tournage) et se voit complété par des story-boards, des croquis préparatoires et des commentaires audio. Il en va de même pour le menu Effets spéciaux, qui se compose de 9 segments, également modulables en fonction des angles et du son. Au final, une infinité de saynettes évoluant entre quelques secondes et 3 ou 4 minutes, mais qu'il faudra visionner plusieurs fois chacune. Approximativement, la durée totale du bazar avoisine 90 ou 100 bonnes minutes d'exploration en jonglant d'un élément à un autre. Une étrange mais belle façon de découvrir ces archives. Notons qu'un dernier menu, Sur le tournage, propose une dernière vidéo de 5min24.
Déjà bien chargé, le disque se targue en plus de Scènes coupées (environ 12 min) qui n'en sont pas toutes puisque l'on a droit à certaines variantes très minimes (comme des fondus au noir, ou un changement de voix off) accompagnées d'explications. Pour finir, outre une large section Matériel publicitaire (qui propose des bandes annonces, spots TV, spots internet, messages informatifs, interviews écrites, etc...), la section Galerie d'art se montre bien plus riche que d'habitude puisque l'on y décèle de nombreuses galeries thématiques (photos de plateaux, SFX, peintures préparatoires, etc) présentées sous forme de vidéo de plusieurs minutes chacune. Notons qu'un story-board quasi intégral du film est également proposé, défilant sur pas moins de 22 minutes... Du lourd !