Jugeons d'abord sur pièce ce qu'il faut juger : le Blu-Ray, en tant que support numérique,
est génial sur le point qui nous intéresse ici. La quasi-intégralité des plans
du film étant une succession d'effets visuels à couches multiples, elles-mêmes composées de
maquettes, d'images de synthèses et d'effets pyrotechniques filmés
indépendamment, on se retrouve avec une infinité d'éléments à l'écran. Et bien
plus encore durant les scènes de batailles, dont la scène finale où se mélange
tout ce bazar. Chose impossible en DVD et encore moins en VHS, on redécouvre
désormais le film à la maison dans des conditions qui permettent de profiter de
tous ces petits détails avec la plus grande précision. Par ailleurs, la HD capturant
beaucoup plus de dégradés, les explosions elles-mêmes et autres boules de feu
gigantesques prennent ici une ampleur insoupçonnée jusqu'ici. Sorti de cette
spectaculaire redécouverte, le film d'Emmerich profite joyeusement des bienfaits
du support en soignant ses éléments plus "traditionnels" comme ses
divers paysages, largement aidés par une compression de haute tenue, forcément.
Les défauts techniques propres au support sont vraiment minimes et sont
surtout dus à une copie un poil imparfaite. Rien de grave...
Mais, comme nous l'avons expliqué quelques lignes plus haut,
la Haute Définition met également en valeur les défauts les plus grossiers, chose
dont le film regorge, ses images composites étant désuètes au
possible. A titre comparatif, les effets numériques du Jour d'après du
même Roland Emmerich s'en
retrouvent grandis - mais on en reparle très vite. Donc ici, on fait sauter des
choses, on en brûle d'autres, on fait rebondir des majorettes et on mélange
tout ça devant une foule en délire sans trop chercher à produire un résultat
esthétique, du moment que le chaos est là... mouais. Surtout que
les raccords ne collent pour ainsi dire jamais d'un plan à l'autre de cette
destruction massive. Entre ça et les ralentis imposés au montage parce que la
plupart des dites explosions ont été filmées à vitesse réelle, on se retrouve
avec une tambouille assez indigeste à suivre, mais qui trouve une seconde vie
assez amusante en Haute Définition. Et tant qu'à rester dans une histoire
d'aliens, on pourra dire que Ed Wood se serait aisément retrouvé dans ce nanar
(visuel) moderne. Entre potes, c'est encore plus drôle...
On passera vite, mais alors très vite, sur le traitement
infligé à la version française qui est artistiquement au ras des pâquerettes de
toute façon. On bénéficie ici d'un DTS "classique" un peu mou du
genou mais qui essaie tout de même de se dépasser malgré un mixage encore
franchement bancal face à son homologue anglais. Il montre tout de même moins
de pêche et hésite encore à se lâcher, révélant une ampleur étouffée et souffrant
surtout d'une utilisation des surrounds un peu brouillonne. Les deux canaux
arrière préfèrent quant à eux travailler à l'unisson au moindre effet, pour un
résultat qui frôle parfois ce qu'on essayait de faire avec le Dolby ProLogic
sur une VHS Stéréo. Le résultat est vague mais il se fait entendre à l'arrière -
les responsables du mixage ont dû se dire que c'était largement suffisant.
On passe donc aux choses sérieuses avec la version originale
qui déverse ici tout ce qu'elle a dans les tripes depuis sa sortie en salles.
Attention, c'est fort. C'est très fort même ! Entre ça et la piste DTS
traditionnelle de la VF (la même que sur le vieux DVD), c'est effectivement le
jour et la nuit. Le film bénéficie ici d'un mixage DTS HD Master audio sans la
moindre perte et déverse une vraie folie sonore. Les effets sont plus nombreux,
plus spectaculaires, plus présents et s'appuient sur un travail des balances et
une clarté totale qui permettent une immersion permanente. C'est un peu le
foutoir à l'écran parce que ça explose et rebondit dans tous les sens sans
vraie cohérence, mais le mixage arrive étrangement à suivre ce bazar sans
verser dans la cacophonie gratuite. Etant donné que c'est aussi gratuit que
l'image, de toute façon, les amateurs de films démo en auront pour leur argent.
L'interactivité Blu-Ray, ce n'est pas encore vraiment le
fort de Fox lorsqu'il s'agit de récupérer des titres "fonds de
tiroir". Mais avec Independence Day, on est
tout de même un peu plus chanceux puisque le disque propose tout de même un
flot d'informations via des commentaires et autres bulles explicatives
compensant largement l'absence totale d'un quelconque documentaire ou making
of. Pourtant, ils existent. On retrouvera donc sur deux pistes
l'intervention de Roland Emmerich et de son
producteur, enregistrés à l'époque du LaserDisc, et sur l'autre, celle de deux
techniciens des effets spéciaux. Dans un cas comme dans l'autre, les propos ont
aussu mal vieilli que le film lui-même (ainsi que ses nombreuses techniques
d'effets visuels) et par conséquent, entendre le réalisateur s'extasier devant
le spectacle peut paraître un peu ringard. D'autant plus que, finalement, ce
n'est pas lui qui a le plus de choses intéressantes à dévoiler. Les techniciens,
même si leurs révélations ne sont plus totalement dans le coup pour une
superproduction de ce calibre, feront quant à eux une démonstration exemplaire de la façon de bricoler tel ou tel élément présent à l'image. Les amateurs
d'images composites trouveront là une mine d'astuces.
Pour le reste, on trouve quelques infos bulles et un jeu en Java qui
permet de retrouver quelques "Indices aliens" durant la lecture du
film en cliquant sur douze éléments qui ouvriront une petite vidéo cachée.
C'est long, laborieux et pas très utile. Le tout est complété par des bandes
annonces du film et de l'éditeur.