Jusqu'ici le transfert des films Pixar sur Blu-Ray s'était effectué sans la moindre anicroche et c'est sans surprise que Là-haut marche dans les traces de ses aînés. D'une source 100% numérique à une autre, soutenu par une compression confortable, le film de Pete Docter est littéralement resplendissant. Ouvertement l'une de ces magnifiques expériences de home cinéma où les couleurs déferlent avec splendeur à l'écran (plus c'est grand, plus la magie opère) tout en parvenant à maintenir une texture presque naturelle. Probablement la force du studio : ne jamais chercher à reproduire des graphismes réalistes, mais les soutenir avec des textures et des éclairages qui font vrais. Chose à laquelle la HD rend un service non négligeable, faisant de la palette colorimétrique très vive du film quelque chose d'harmonieux qui ne bave jamais (ah, ces bleus...) et grouillant de détails incroyablement pointus (la texture des vêtements) qui ne font que mettre en exergue le stupéfiant travail des techniciens de chez Pixar...
PS : Notons la modération dont cette édition fait preuve puisque, contrairement à certains concurrents, si le film a été proposé en 3-D au cinéma, la chose n'est jamais mentionnée ici. Pas de version en relief, pas de lunettes en carton et donc pas de mal de crâne inutile au service d'un gadget totalement inefficace. Ce qui pourrait être pris comme un manque demeure pourtant un choix éditorial judicieux, ne cherchant pas à appâter le consommateur en proposant un système qui ne marche pas à la maison... Chaque chose en son temps.
Retrouvez ci-dessous nos captures en 1080p :
Une fois encore, Disney met tout ses œufs dans le même panier et offre au consommateur l'occasion de (re)découvrir le film dans les meilleures conditions possibles. Les amateurs de VO auront droit au fin du fin puisque cette dernière écope d'un DTS-HD Master Audio 6.1 ES (et non pas 5.1 comme affiché sur le menu) aussi immersif que possible. Un mixage particulièrement habile puisqu'il respecte les codes du cartoon et, outre les ambiances classiques de ce type de film, offre parfois quelques jeux de cache-cache sonore avec l'étrange bestiaire du film. Chose soutenue par une clarté détaillée plus qu'époustouflante (le bois de la maison qui craque comme la cabine d'un navire). Les amateurs de version française ne sont pas en reste. Si le doublage n'écope pas d'une piste HD, il est néanmoins proposé dans un DTS ES Matrix 6.1 plein débit qui n'a clairement pas à rougir face à son homologue anglais. Si en comparaison, ce dernier manque d'un peu de coffre et de finesse, le spectacle n'en demeure pas moins survolté et solide. Notons d'ailleurs que, comme souvent chez Disney, le doublage est très réussi (mention spéciale à Charles Aznavour qui semble s'éclater comme un gamin) et bénéficie parfois de trouvailles hilarantes. Personne n'est laissé de côté.
Blu-Ray 1
Désormais inévitable sur les films d'animation Disney, la fonction Cine-Explore propose un commentaire audio de Pete Docter et Bob Peterson, le réalisateur et son co-réalisateur, agrémenté de nombreux documents (dessins, vidéos, story-boards, photos, etc.) directement accessibles en Picture in Picture. Un supplément qui devient rapidement essentiel puisque, non content d'être le plus important de tous ceux proposés dans cette édition, c'est celui qui livre l'analyse la plus complète de la structure du film. Tout ce qu'il y a à savoir sur ce dernier est indubitablement présent ici. Comme sur de nombreux commentaires proposés sur les films Pixar, nous découvrons une fois encore une épatante leçon d'écriture scénaristique, puisqu'il nous sera expliqué pourquoi certains aspects de l'intrigue ont été retenus et d'autres ne l'ont pas été alors que les idées étaient parfois meilleures. Notons que les éléments en surimpression ne font pas office de simples gadgets et rendent le commentaire un peu moins morne. Comme d'habitude, aucun sous-titre n'est proposé et il faudra choisir entre l'enregistrement original et une version doublée.
L'Aventure, c'est extra (22min17) ouvre la section de modules qui font office de Making of et donnent le ton de l'interactivité du film : des petits reportages thématiques très intéressants mais qui ont du mal à former un tout cohérent, manquent d'un fil rouge et occultent de nombreux aspects. Probablement la plus grosse frustration de cette édition. En l'occurrence, ce petit documentaire s'intéresse au voyage organisé pour une partie des membres de l'équipe, catapultés au Venezuela pour mieux s'immerger dans ce qui constituera le décor principal du film. Les nombreuses fins de Muntz (4min56) revient sur ces fameuses décisions scénaristiques prises pour maintenir une cohérence et explique pourquoi le méchant du film devait mourir. Dans le genre pitch alternatif, depuis le menu principal et en appuyant sur le bouton de la flèche gauche de la télécommande, on aura accès à un bonus caché : L'œuf (1min55). Il s'agit d'une variante des motivations du méchant du film pour la capture de l'oiseau. En outre, ses œufs auraient le don de rajeunir celui qui se les approprierait. On nous explique pourquoi cette idée n'a pas été retenue...
Enfin, deux courts-métrage sont proposés. D'abord, Passages Nuageux (5min49), qui n'est autre que Partly Cloudy un film s'intéressant à la collaboration entre les nuages (qui fabriquent les bébés) et les cigognes (qui les livrent) et en particulier de deux compères chargés de s'occuper des bébés catalogués comme méchants. A savoir les crocodiles, les lions, et autres charmantes choses qui croquent... L'autre est Dug en mission spéciale (4min42) et raconte les mésaventures du chien de Là-haut qui précédent sa rencontre avec Carl et Russell.
Blu-Ray 2
La section Documentaires prend le relais de ce que nous trouvons sur le premier disque, prenant systématiquement le soin d'analyser un aspect précis. Ainsi, Un héros du troisième âge (6min24), Les compagnons canins (8min26), Russell : Explorateur en milieu sauvage (9min) et Kevin : notre ami géant qui ne vole pas (5min4) se focalisent sur les différentes bases pour donner vie à chaque héros du film. Qu'il s'agisse de la gestuelle, des intonations de voix, de la tenue ou des traits de caractère, les artisans de Pixar ont été piocher autant que possible dans le monde réel tout ce qui peut rendre attachants ces personnages pourtant bien virtuels. Tout ce qui concerne les animaux se montre bien évidemment un peu plus fun, en particulier lorsqu'il s'agit des chiens. Les artisans de Pixar (4min38) et Ballons et dirigeables (6min25) se focalisent quant à eux sur la conception des décors essentiels que sont la maison de Carl et le dirigeable de Muntz. Des maquettes à la visite de véritables ballons, nous découvrons une fois encore tout ce qui a été mis en place pour parfaire cet aspect du film. Enfin, la musique de Michael Giacchino (7min37) semble un peu tomber comme un cheveu sur la soupe (pour ce département artistique et pas un autre ?) mais se montre pourtant très pertinent quant à la conception musicale et sonore de Là-haut.
Vie Maritale - scènes alternative (9min15) a son importance puisqu'il s'agit d'un documentaire complet (d'abord les explications puis la scène coupée) nous dévoilant ce qu'aurait pu être l'introduction du film, à savoir la vie de Carl. Si le propos général était très proche, il y avait néanmoins quelques variantes. En effet, la femme de Carl était une passionnée d'oiseaux et les deux se seraient chamaillés à ce propos durant toute leur adolescence. Par ailleurs, Kevin, le drôle d'oiseau du film, était un animal que celle-ci aurait rêvé d'approcher. Ni meilleur ni moins bon que la version retenue dans le produit final, ce regard différent est en tout cas fascinant à suivre.
Enfin, l'interactivité se clôt sur un Montage promotionnel (6min) regroupant quelques gags mettant en avant les héros du film, un petit jeu intitulé Le badge du défenseur de la nature qui se présente comme un quiz sur nos connaissances géographiques ainsi que deux bandes annonces.