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Il eût été difficile de craindre le pire quant à la qualité de l'image de Le Dernier exorcismeLe Dernier exorcisme puisque l'édition DVD standard nous avait déjà convaincus à plus d'un titre. Il en est de même ici puisque le Blu-Ray offre une parfaite restitution du parti-pris visuel particulier du film. En effet, Il n'est pas évident de porter un jugement sur la copie proposée ici puisque, de l'aveu du réalisateur, tout a été fait pour qu'il soit le moins cinématographique possible dans son esthétique, au point que quelques beaux plans ont été retouchés pour paraître plus ternes. La Haute Définition permet en tout cas de profiter de toutes ces nuances, en particulier lors des nombreuses séquences se déroulant dans la pénombre, qui tirent vers une photographie ocre de circonstance. Le tout sans artefact, sans bug, ni misère numérique quelconque venant perturber l'ensemble. Jouant à fond la carte du documentaire calibré pour la télévision, est un film qu'il est presque plus pertinent de regarder sur un home cinema que dans une salle.
A défaut de nous en mettre plein la vue (ou plutôt plein les oreilles), le mixage 5.1 dont bénéficie Le Dernier exorcisme a le mérite de proposer une certaine sobriété en accord avec le ton et le format du film. En effet, lorsqu'il s'agit de restituer l'atmosphère d'un documentaire et de se situer aux antipodes du multicanal, soit on joue à fond la carte du centralisé soit on met la gomme. Le film se situe un peu entre les deux et ne succombe pas aux effets faciles que lui suggèrent certaines scènes, en préférant poser une atmosphère plus palpable que démonstrative. Par ailleurs, l'utilisation du DTS HD Master audio (en VO, comme en VF) accroit cette sensation de naturel avec une clarté appréciable. Les oiseaux gazouillent gaiement, les atmosphères demeurent vraies et c'est avec une certaine malice que tout s'emballe lorsque l'élément fantastique prend vraiment forme. Comme pour creuser le fossé entre les deux genres que vouvoie le film. Le disque propose également une piste française PCM linaire 2.0 destinée à ceux qui ne sont pas équipés en multicanal mais, compte tenu de la sobriété du mixage et de la grande force de cette piste, elle n'a pas à rougir face à ses homologues.
C'est avec une certaine évidence que l'on apprécie que les concepteurs du DVD proposent un maximum d'éléments pour mieux appréhender le film, mais également qu'ils entretiennent jusque dans l'interactivité la croisée des chemins entre la fiction et l'approche réaliste du sujet, ainsi que l'atmosphère flippante générale. Ce parti-pris s'exprime dès le menu (bravo à l'Authoring français) mais également dans l'intervention de certaines personnes prenant très au sérieux le thème de la possession, au point que l'un des bonus nous met en garde contre son visionnage si l'on n'a pas effectué une prière au préalable. Le ton est donné ! Notons que les suppléments proposés ici sont strictement les mêmes que ceux que l'on peut trouver sur l'édition DVD, le Blu-Ray n'apportant donc rien de plus du côté interactivité.
Ce ne sont pas moins de trois pistes de Commentaires audio qui nous sont proposées ici, tout aussi différentes les unes que les autres mais surtout complémentaires à tous les égards possibles. Le premier donne la parole à Eli Roth et ses deux coproducteurs, qui assument pleinement leur statut et évoquent avec précision le financement d'un petit film comme celui-ci (1,5 millions de dollars) ainsi que les diverses manières d'en faire une production rentable. Une vraie leçon de cinéma dans ce qu'il peut avoir de plus confidentiel, mais qui évoque avec sérieux (même si la bonne humeur est de rigueur) la construction légale d'un film indépendant. Le second commentaire réunit le réalisateur et ses trois acteurs principaux (dont l'exorciste et la possédée) et s'avère plus léger, revenant en détail sur le tournage et les nombreuses anecdotes qui lui sont associées. Ça rigole beaucoup, c'est pertinent et c'est très agréable à suivre.
Le dernier commentaire réunit une exorciste (préférant se qualifier de Conseillère en bien-être spirituel) avec l'une de ses clientes ainsi qu'une psychiatre spécialisée dans les troubles de la personnalité. La démarche n'est pas mauvaise, puisqu'elle va dans le sens du film qui oppose la foi et la science sans prendre parti, mais le point de vue médical est très ouvertement en retrait ici et n'est développé que tardivement, le commentaire laissant davantage la place aux bondieuseries de rigueur et allant donc contre le propos en demi-teinte du film. Le discours devient alors trop subjectif (dans la vraie vie, Dieu ferait comme ci, le diable ne ferait pas comme ça), pour ne pas dire totalement ridicule si l'on est sceptique. Toujours est-il que, aussi imparfaite soit-elle, cette démarche part d'une intention pas inintéressante au départ.
Les trois intervenantes réagissent à nouveau dans Histoires vraies d'exorcisme (14min02) qui remet soudainement en doute le crédit de ces femmes. Au-delà des témoignages abracadabrantesques (la victime de la possession a rencontré une série de démons pile poil pour la conception du DVD), l'intérêt réside dans le caractère amusant mais hyper racoleur du document qui semble soit se moquer d'elles, soit du spectateur. Le clou du spectacle est atteint dans un carton de fin précisant que pour la sécurité du spectateur, le nom du diable n'a pas été prononcé pour qu'il ne débarque pas chez nous. Trop aimable. L'autre document, Le diable en vous (19min33) est un petit making of parfaitement décent qui ne bascule pas trop dans le produit commercial mais ne nous apprend rien une fois que l'on est passé par la case Commentaires Audio, beaucoup plus complète.
A cela viennent se joindre les interviews de Daniel Stamm et Patrick Fabian (9min33) et d'Eli Roth et Ashley Bell (9min46), des entretiens très promo en revanche puisqu'il s'agit de petites junkets réservées à la presse et où tout le monde récite son texte (les questions très basiques de la journaliste n'aident pas). On retrouvera également les Auditions vidéo des quatre acteurs principaux (17min28) que l'on retiendra comme d'intéressantes archives, une Prière de délivrance au cas où Belzebuth et ses potes s'inviteraient chez vous (le bon reflexe consistera donc à mettre la main sur ce DVD), une fausse bande annonce destinée à vendre le film au marché Cannois ainsi que la Bande annonce officielle.
