Test Blu-ray : Le Rouge est mis

Le 24/02/2011 à 12:26
Par Sabrina Piazzi

Classique des classiques du cinéma français ayant connu de multiples diffusions cathodiques, Le Rouge est mis, collaboration Grangier-Gabin-Audiard, nous revient dans un superbe master HD made in Gaumont qui accompagne une fois de plus le film d'un documentaire indispensable pour tout cinéphile qui se respecte. Le DVD et le Blu-ray sont prévus à la vente le 22 février 2011.

Image : 9/20

Ce nouveau master restauré au format 1.37 est tout bonnement hallucinant de beauté. Même si nous percevons quelques décrochages subliminaux au moment des fondus enchaînés, la définition demeure renversante pendant 1h20. L'éditeur a su conserver un joli grain cinéma, les contrastes demeurant tranchés, les noirs denses, les blancs étincelants et les détails abondants. Il n'y a absolument rien à redire concernant la luminosité ni la restauration irréprochable de l'image, le master n'accusant tout du long aucune scorie ou poussière et offrant par-dessus le marché une profondeur de champ inattendue. De son côté, l'encodage AVC offre une stabilité persistante de la première à la dernière image en éradiquant tout fourmillement intempestif. A l'instar de son travail éditorial sur La Traversée de Paris, Gaumont permet d'apprécier comme rarement auparavant les traits des visages massifs de Jean Gabin et de Lino Ventura sur les plans rapprochés. L'éditeur nous livre une fois de plus une copie HD sensationnelle.

Son : 9/20

Gaumont nous offre ce qu'il y a de mieux avec ce mixage DTS HD Master Audio 2.0, restituant merveilleusement les voix imposantes des comédiens, tout comme la belle musique aux accents jazzy de Denis Kieffer, délivrant quelques solos de trompette assez savoureux. Si aucun souffle n'est à déplorer, quelques saturations sont néanmoins récurrentes sur les quelques voix haut perchées sans pour autant s'avérer agressives pour les tympans. De petites ambiances parviennent même à tirer leur épingle du jeu comme les quelques rugissements de motos en ouverture ainsi que lors de la poursuite. Quant aux dialogues, ils demeurent clairs et distincts.

Bonus : 8/20

Gabin-Grangier-Audiard : le film noir à la française (57min43)

Ce formidable documentaire réhabilite un cinéaste souvent oublié mais dont les films populaires demeurent prisés par les cinéphiles, Gilles Grangier (1911-1996). Il s'appuie sur les témoignages des metteurs en scène Denys de La Patellière et Jean-Claude Missiaen, de Florence Moncorgé-Gabin (réalisatrice et fille du comédien), de François Guérif (éditeur littéraire, créateur de la collection Rivages/Noir), de la comédienne Françoise Fabian et de l'historien du cinéma Claude Gauteur. Un portrait de Gilles Grangier, l'homme et le réalisateur, est réalisé par ceux qui l'ont côtoyé intimement ou professionnellement. Si un rapide tour d'horizon de ses films (plus de 65 tous genres confondus) est fait, nous retiendrons ici l'étroite collaboration du réalisateur avec Jean Gabin. Avec 12 films en commun, cette fructueuse association de talents demeure l'une des rares complicités d'un cinéaste avec un acteur dans le cinéma français. Comme l'indique la fille de Jean Gabin, ce lien s'étendait à bien d'autres domaines que le cinéma, Gilles Grangier étant devenu comme un membre de la famille à part entière. Ce documentaire se penche ensuite sur la deuxième partie de la carrière de Jean Gabin, relancée avec l'énorme succès de Touchez pas au grisbi en 1954, sur le succès du film-noir au cinéma, sur le travail de Michel Audiard, pour enfin en venir au Rouge est mis à travers de nombreuses anecdotes de tournage, analyses formelles et la thématique du film.