Ce serait mentir que de prétendre qu'on attendait de la copie de Jack Burton une restitution qui nous clouerait sur notre fauteuil. Bien évidemment ce n'est pas le cas, cette dernière n'est, selon toute évidence, pas tirée d'un master HD digne des standards actuels (le piqué n'est pas vraiment pointu) mais force est de constater que la Haute Définition fait néanmoins un bien fou à un film que l'on a toujours plus ou moins connu avec léger bruit vidéo, même en DVD. La beauté du film, il n'a jamais été question d'en douter, mais elle se retrouve ici un peu plus éclatante et permet de mieux profiter du soin apporté aux décors et aux costumes mais aussi - et c'est là que ça surprend - à des effets visuels plutôt bien emballés. Les séquences faisant intervenir les éclairs se révèlent assez parlantes. Mieux encore, si la majorité du film est globalement plongée dans la pénombre, les scènes plus lumineuse (et en particulier les extérieurs) tirent vraiment partie d'une HD plus détaillée et vraiment loin d'être honteuse. Quoi qu'il en soit, et malgré des imperfections évidente, probablement la seule façon de revoir ou découvrir le film dans des conditions dignes...
Un simple clic sur nos captures Blu-Ray ci-dessous vous permettra de les agrandir et les découvrir en Haute définition :
Côté son, le constat est un peu le même pour la simple et bonne raison que pour des raisons que seule la technologie (ou le merchandising) du home cinema comprend, le film bénéficie d'un mixage 5.1 tarabiscoté à partir du stéréo d'origine, sans même nous proposer au moins une piste réservée à ce dernier. Aucune alternative, c'est cinq canaux ou rien et le moins que l'on puisse dire c'est qu'on a évité la catastrophe. Au final, les égarements multicanaux se font très rares, même en VO DTS HD Master Audio qui bénéficie d'une dynamique de fou furieux (en particulier les voix, très claires), mais qui ne cherche pas à éparpiller inutilement ses effets. Tout ça reste finalement localisé de façon centrale avec une balance demeurant dans les habitudes de la stéréophonie. La souplesse d'encodage permet néanmoins d'offrir de l'ampleur à la musique (et quelle musique...) non sans constater que si le mixage reste soft, le caisson de basses se lâche pas mal créant un contraste assez évident entre les fréquences graves et un son global ne grimpant pas tant que ça dans les aigus. Notons que la VF (au moins aussi culte chez nous que le film lui-même) s'offre un petit DTS mi-débit un peu plus timide, moins efficace au niveau de la restitution des voix, mais très suffisant compte tenu de la sagesse de l'ensemble.
Notons qu'un très beau bonus se ballade parmi les pistes sons : La Piste musicale du film séparée proposée en 5.1 DTS mi-débit ! Le panard...
Pour être franc, l'interactivité - récupérant l'intégralité des bonus du double DVD Collector - ne croule pas particulièrement sous les bonus à foison et souffre avec évidence de l'absence d'une véritable rétrospective récente retraçant la construction du film (The Thing et Halloween y ont eu droit...). Par ailleurs, on déplorera un tout petit peu aussi la disparition du menu en 3D qui avait été tout spécialement conçu pour le DVD et qui avait de la gueule au profit d'une animation Java en surimpression, certes amusante (des lampions et quelques autres folies) mais bien moins saisissante. En échange, le Blu-Ray propose autre chose. Rien de franchement utile mais rigolo puisque la navigation s'effectue à travers des gâteaux de fortune (ces biscuits que l'on casse pour y trouver un message personnalisé). Voilà qui donne accès aux bonus, à la configuration et à la lecture du film. Mais parfois, par hasard, ceci affiche quelques conseils sans prévenir. Plus fun encore, si l'on fait apparaitre le menu lors de la lecture du film, certains biscuits vous offriront comme message l'une des phrases prononcées au même moment par un personnage, comme s'il s'agissait d'un message important. Astuce qui ne fonctionne qu'en anglais, par contre.
Si nous avons mis une bonne note, ce n'est ni pour l'absence d'un vrai making of, ni pour ce rigolo gadget, mais plutôt parce que le Commentaire audio de John Carpenter et Kurt Russell qui nous est proposé ici (alors qu'il n'est indiqué nulle part sur la jaquette) s'impose assurément comme l'un des meilleurs qu'on puisse écouter. Même si ce dernier remonte à 2001 (toujours pour le collector évoqué plus haut) on assiste tout simplement à des retrouvailles totalement décomplexées entre deux hommes qui se sont imposés malgré eux comme de véritables pivots du cinéma de divertissement américain. Le film n'étant presque qu'un prétexte pour les réunir (même s'ils en parlent longuement), le commentaire relève plus d'une conversation entre deux potes qui se surprennent eux-mêmes à enfin parler librement sur un projet sur lequel ils se sont amusés, mais qui leur aura pourtant mis pas mal de bâton dans les roues à titre professionnel. Les fans ne peuvent être qu'aux anges de découvrir quelques secrets de fabrication, d'assister à un débat acteur/réalisateur sur la balance ''film alimentaire et film qui nous plait vraiment'', ou à tout simplement s'égarer parfois dans des anecdotes personnelles n'ayant strictement rien à voir avec ce qui se déroule à l'écran. Et tout ça dans la bonne humeur où les fous rires sont nombreux et surtout communicatifs. L'un de ces rares happening audio que l'on prend plaisir à écouter jusqu'au bout...
L'autre section ''lourde'' repose sur Les Scènes coupées. Pour le coup, rien à voir avec les 3 pauvres séquences qui parsèment la grande majorité des DVD de base puisque Fox a fait un travail éditorial particulièrement soigné. D'abord, parce que pour tout visionner, il faudra un peu plus d'une bonne demi-heure mais aussi parce que la navigation dans ces archives se montre particulièrement ludique via des notes explicatives en français, sur les changements apportés dans les images en question et leurs influences dans le déroulement de l'histoire ou du caractère des personnages. Car oui, le bémol c'est qu'il s'agit plus de scènes allongées que de vraies scènes inédites... Mais on est fan ou on ne l'est pas et le moindre inédit a toute son importance. Surtout qu'il est aussi possible de voir les scènes dans leurs versions workprint originales, ou dans des versions betamax remontées. On retrouvera également La scène de fin alternative (3min), indispensable pour les mêmes raisons qu'évoquées ci-dessus. Une petite scène de vengeance qui allège plus la ''cassure'' un peu palpable dans le montage final juste avant l'épilogue.
Par conséquent, les autres suppléments s'imposent largement moins, la seule ''nouveauté'' résidant dans une Interview du concepteur des effets spéciaux Richard Edlund (13min25) qui fait un petit décorticage de la galerie de monstres qui parsèment le film, bien que la vidéo soit un peu calamiteuse. Pour le reste, beaucoup d'éléments d'époque. Un petit Making of (7min28) promo et sans intérêt, dans chouettes bandes annonces et spots TV mais surtout le kitschissime clip de John Carpenter à ne manquer sous aucun prétexte !
Première publication le 21 juillet 2009