Comme pour la majorité des metteurs en scène visuels, le travail de Jean-Pierre Jeunet trouve énormément d'intérêt en HD, ne serait-ce que pour mettre en valeur la texture ''de pierre'' parisienne très détaillée. Comme on pouvait s'y attendre, c'est essentiellement la palette colorimétrique très chaude - qui laisseraient croire que la pellicule a trempé, pour être poli, dans du jus de citron - qui en profite le plus, au même titre qu'une gestion des contrastes offrant une tenue forte à l'ensemble de l'image. Une copie très propre, qui trahit parfois un très léger grain certes, mais qui se justifie pleinement en Blu-Ray.
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En étant produit, distribué et donc édité chez Warner Bros, Micmacs à Tire-larigot écope de l'une des habitudes parfois agaçantes de l'éditeur, à savoir le son. Alors qu'il n'est même pas question ici d'un produit destiné à l'international et sur lequel il faudrait caser un maximum de pistes, nous n'avons droit qu'à un''petit'' Dolby True HD 5.1 au lieu d'un DTS HD. Qu'importe, le résultat se montre particulièrement démonstratif et efficace, même si on lui reproche un débit manquant un peu de souplesse. C'est essentiellement sur sa scène avant que le film impose un relief et un coffre de basses très naturels (tant mieux, vu qu'il s'agit d'un film très dialogué) ainsi qu'un jeu de balance où la musique et les effets sonore parfois cartoon offre une vie enveloppante à l'ensemble.
Ce serait presque méchant de dire que Micmacs à Tire-larigot est plus intéressant à suivre avec le Commentaire audio que sans, mais c'est pourtant vrai. Comme à son habitude, Jean-Pierre Jeunet s'impose comme un brillant analyste de la construction cinématique technique, narrative et thématique. Il y développe la conception ultra-minutieuse de son film jusque dans ses moindres détails, pas forcément décelables, mais qui en font à la fois un exercice académique dans le ton de l'intervention et une élégante leçon de cinéma.
Une visite surprise sur le plateau
Micmacs : au four et au moulin (47min20) est un très bon making of, oui, mais extrêmement frustrant parce qu'en ''seulement'' trois quart d'heure, le document en fait soit trop, soit pas assez. Les points évoqués le sont en profondeur et révèlent une atmosphère créatrice propre et fascinante. Seulement les points en questions sont vraiment peu nombreux et semblent brasser une surface trop minimaliste du tournage. Beaucoup d'intervenants du film n'y figurent tout simplement pas, ou furtivement, semblant résumer la création du métrage à quelques tournages massifs en extérieur. Alors oui, découvrir toute cette mise en scène technique, mais également les projections-test et post-synchro, est quelque chose de très sympa, mais on en aurait souhaité tellement plus...
Label Otero (52min40) est une section qui n'a pas de réel rapport avec le film mais qui constitue un segment sur l'amitié qui lie ce réalisateur de courts-métrages d'animation et Jean-Pierre Jeunet (c'est Otero qui lui a permis de monter Delicatessen avec Marc Caro). On retrouve un long entretien entre les deux hommes de près d'une demi-heure ainsi que quatre courts, présentés en Haute Définition. Enfin, outre la bande annonce, le disque propose une Master Class (32min03) organisée par Allociné et au cours de laquelle quelques internautes invités posent leurs questions au cinéaste. Un brin répétitif avec certains points du commentaire, Jeunet demeure néanmoins un orateur très pertinent.