Quoi qu'on puisse penser du film à titre artistique (à savoir pas grand-chose de bon), l'éditeur Studio Canal confirme ses bonnes manœuvres pour entretenir ses titres récents avec maestria d'un point de vue technique. RTT n'est clairement pas un beau film (jamais un cadre splendide comme Miami n'a été aussi mal mis en valeur), mais son atmosphère naturelle confine à une gamme de couleurs très chaudes qui attisent la rétine parfois efficacement. Typiquement le genre de chose sur laquelle le Blu-Ray peut faire du beau travail, surtout lorsqu'un joli ciel bleu entre dans le cadre. Ajoutons à cela le minimum syndical pour un film si fraichement sorti de la bobine, à savoir une belle gestion du piqué et du contraste, et l'on se retrouve avec un produit de gamme franchement honnête.
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Les choses allant de pair, le disque s'affuble d'une piste DTS HD Master audio 5.1 qui met la gomme plus que de raison. Le film est clairement aussi inutilement bavard que bruyant, mais tout est là pour rappeler que le matos fonctionne correctement. Dialogues clairs et appuyés, canaux satellites qui poussent les décibels et la dynamique au service d'une musique qui oscille entre le correct (pour l'aspect aventure) et insupportable (pour la romance), ce qui ne lui rend pas forcément service... Mais bon. Là encore, c'est terriblement efficace sur le plan technique et c'est tout ce qu'on lui demande.
On nous propose plein de choses... C'est bien. Mais on perd vraisemblablement son temps d'un côté du disque comme de l'autre. La rencontre (19min28) est une épouvantable manœuvre commerciale proposée par Canal + lors de la sortie du film et durant laquelle Laurent Weil essaie de nous livrer une analyse du film (...) alors qu'il interviewe et complimente les trois acteurs principaux. Qu'une comédie fauchée ne fonctionne pas, soit... Mais essayer de la traiter sous un pseudo axe cinéphilique qui nous rentre des couleuvres de force dans la gorge nous agace déjà un peu plus.
Ce n'est pas le Making of (26min39) qui sauvera la mise. Ce dernier débarque autant avec les tambours et les trompettes qu'un produit de ce type peut le nécessiter et aurait sans doute même pu être agréable à suivre s'il s'était agit d'un bon film. Featurette ''à l'américaine'' où chacun essaie de se justifier avec beaucoup d'entrain (les auteurs qui affirment avoir contourné l'homophobie avec le personnage de Francis Renaud, Manu Payet prêt à être dans la soute de l'avion, pourvu qu'il se retrouve dans l'aventure), le bazar prend beaucoup de gant pour brasser du vent. Pour boucler la boucle, on retrouvera un Comparatif Story-board (3min) balancé de façon totalement arbitraire ainsi que l'inévitable Bêtisier (2min50), forcément à la gloire de Kad...