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Morceau de carton dans un écrin doré, Saw 3, comme la plupart des autres films de la franchise, voit en Metropolitan un éditeur proposant de redécouvrir le film dans des conditions techniques frôlant la perfection, mais toujours artistiquement à côté de ses pompes. Ouvertement laid, le film bave l'étalonnage numérique outrancier par toutes ses commissures et affiche une saturation globale à la limite de l'amateurisme, où la luminosité, les niveaux de gris, les contrastes et les couleurs criardes (jaune et vert, pour changer...) se vomissent les uns sur les autres. On se demande si juste si le traitement alloué au master du film est du à l'incompétence de l'étalonneur, à un mauvais goût prononcé, à la volonté de masquer la misère de la photographie d'origine... ou les trois en même temps ! Bref, Saw 3 est moche, comme d'hab... Mais toujours comme d'hab, Metropolitan excelle dans la retranscription sur support HD et livre une image fidèle aux volontés d'origine, affichant une définition et une finesse de détails aux petits oignons.
Retrouvez nos captures Blu-Ray en Full HD (1080p)... Et bon appétit bien sur :
Ca a toujours été le point fort technique de Saw, comme ça a toujours été son point faible artistique. Bousman étant aussi inspiré pour le traitement alloué à nos oreilles que pour celui réservé à nos yeux, le mixage de Saw 3 ne déroge à aucune règle de la franchise et s'impose perpétuellement comme un déluge, presque trop furibard, d'effets foisonnant de tous les côtés. Une façon vulgaire et facile d'entretenir la panique, vérolée par la génération MTV, mais qui rassure quant au bon fonctionnement d'un solide Home Cinema. En outre, DTS HD Master Audio 6.1 en VO, comme en VF, contenteront sans mal les amateurs de bandes sons over démonstratives, même si elles n'ont aucun sens...
Attention les oreilles !
Beaucoup, beaucoup de choses dans ce Blu-Ray pour ne finalement rien raconter du tout. Une inconsistance de fond qu'entament avec joie les trois Commentaires audio proposés. Notons qu'il s'agit de trois commentaires audio différents de ceux proposés sur le DVD original. Le premier aurait pu être fun. Les comédiens Tobin Belle et Shawnee Smith semblent s'amuser à commenter le film, mais un amusement tout de même très plat. Le débat n'avance que très peu, la démagogie corporate se boursoufle de minute en minute et au final on n'apprend pas grand-chose, en plus de ne pas être diverti non plus. Bien au fait des choses, la comédienne se rendra compte au bout d'une heure vingt de film qu'elle commente la version Director's cut... Histoire de limiter le supplice, Metropolitan a même jugé bon de ne proposer aucuns sous-titres sur les commentaires suivants. Pas une grosse perte en soi puisque Darren Lynn Bousman qui, de son propre aveu, commente le film pour la troisième fois, se rend compte qu'il n'a plus grand-chose à dire. Alors, pour compenser, il est accompagné d'un acteur n'apparaissant qu'une minute dans le film... Enfin, le troisième commentaire laisse la parole à Liegh Wannell, beaucoup moins drôle lorsqu'il est tout seul, et qui s'égosille dans un plaidoyer pas très convaincant, reconnaissant lui-même que le film s'adresse uniquement aux fans, sans se rendre compte qu'il en affiche grassement tous les défauts...
La section Les coulisses du tournage propose les bonus déjà disponibles sur la première édition DVD. Le premier, Le Journal de Darren (9min19) est une belle pièce d'égocentrisme. Seulement deux films et Darren Lynn Bousman est une star. Il va falloir s'y faire. C'est ce que s'efforce malheureusement de raconter cette featurette qui insiste assurément sur le fun, mais qui prouve qu'il y avait matière à faire un vrai making of intéressant. Au lieu de ça, nous avons droit aux pitreries effectuées par le réalisateur sur le plateau, pitreries qui trahissent d'ailleurs quelques indices d'incompétence inavouée. Le journal de Darren, c'est sympa, mais le journal de Saw 3 aurait été beaucoup mieux. Avec Les pièges de Saw 3 (9min21) on reste dans le domaine de la featurette traditionnelle qui raconte bien peu de choses en presque dix minutes. Y sont brièvement présentés quatre pièges (le tordeur de membres, la chambre froide, les crochets et l'écarteur de côtes) dont la conception est trop vite survolée et noyée parmi les extraits du film pour rester fascinante.
Dans le même veine narrative que le documentaire précédent, Les accessoires de Torture (7min53) a le mérite de rester amusant et de se pencher sur les petits éléments moins "prestigieux" que les pièges. Là encore, on ne prendra jamais totalement le temps de découvrir le tournage ou l'utilisation de ces accessoires, mais c'est toujours rigolo de se pencher sur ces petits éléments dégoûtants que sont les cochons, l'ouverture du crâne de Jigsaw ou encore le pantin mécanique. Enfin, Les scènes coupées (5min25) sont en réalité une seule scène coupée et relativement longue. Proposée en deux parties, elle permet d'une part à l'infirmière retenue en otage de tenter une évasion violente en menaçant de tuer Amanda, avant d'échouer de peu. Sous le choc, Amanda subit alors un flashback où l'on se rend compte qu'elle connaissait déjà Adam (Leigh Whannell, photographe du premier Saw).
Enfin, une dernière section baptisée Autour du film nous rappelle que les concepteurs des bonus ont fait du remplissage avec ce qu'ils ont pu. En l'occurrence pas grand-chose puisque La création de l'horreur (13min46) est une espèce de leçon de maquillage nous apprenant à reproduire, chez soi, quelques effets gores que l'on peut voir dans les films. Quant à Choisissez votre supplice (38min19), malgré son illusoire longueur, il ne s'agit que d'une compilation de courtes vidéos focalisées non seulement sur les pièges du film mais aussi sur ceux du précédent. Du répétitif inutile, complété par un clip et des bandes annonces.
