Crapouillot, granuleux, saturé, grouillant sous des couleurs criardes pas forcément de bon gout... Pas de doute, l'image qui nous est proposée ici est bien celle d'un Saw. Nous sommes en terrain connu et, une fois encore, Metropolitan fait à nouveau un travail technique quasi irréprochable permettant d'accentuer avec brio toute la texture sale et ocre du film. Contrastes (poussés) et couleurs (poussées aussi) sont restitués sans mal et imposent le titre comme une démo HD de haute tenue.
Retrouvez nos captures Blu-Ray en Full HD (1080p) :
On prend les mêmes et on recommence ? A l'instar des films précédents et suivants, Saw 4 ne fait pas dans la dentelle et utilise son mixage multicanal avec une agilité pachydermique n'ayant comme unique objectif de faire un maximum de bruit. Une fois encore, l'éditeur met les petits plats dans les grands et propose du DTS HD Master audio (7.1 en VO, 6.1 en VF) qui joue avec les effets comme on malmène une balle de ping-pong. Ca rebondit, ça cri, ça grince, ça remue et bouscule de gauche à droite et d'avant en arrière. Ce n'est pas très utile mais ça fait vivre l'ampli. On ne sait pas si c'est l'essentiel, mais ça marche !
Ca se gargarise pas mal au rang des Commentaires audio. Sur une première piste, le toujours aussi culotté Darren Lynn Bousman est accompagné par le comédien principal de cet opus et nous rappelle à quel point il a fait un bon film, rapidement, et surtout rentable. Une réflexion sur son propre travail qui parait parfois instable puisqu'il admet que malgré tout le génie dont le film transpire, il lui est arrivé de se tromper ''C'est la pire scène de l'histoire du cinéma'' ou de bosser par-dessus la jambe ''On a tourné cette scène en 20 minutes parce que j'avais 9 heures de retard''... Pas super convaincant le garçon, qui passe le reste de son temps à expliquer où veut en venir le scénario (en regardant bien et plusieurs fois, ça devient logique) et faire la promo de Repo The Genetic Opera. Ses vannes contres les producteurs ou le système marketing autour du film ne le rendent pas plus sympathique. Sur une seconde piste, quatre producteurs sont encore plus corporate et donc encore plus creux et ne font que répéter l'état des lieux. En plus, il n'y a pas de sous-titres pour eux.
Le Journal de bord de Darren (32min58) est probablement le meilleur making of consacré à la saga et assez révélateur sur la façon dont de tels films sont conçu, en plus de confirmer par l'image tout ce que l'on peut imaginer du réalisateur. On a tendance à l'oublier, mais il y a parfois bien plus à retenir de la construction d'un mauvais film que d'un bon. Totalement incompétent et croulant sous une organisation chaotique, Darren Lynn Bousman ne sait pas gérer une telle barque et tente de combler des retards évidents par des solutions de fortunes qui inquiètent la plupart des ses collaborateurs. Dommage que les autres opus n'aient pas eu droit à des suppléments du même niveau.
Bien plus classiques et ancrés dans un ton plus commercial, Les accessoires de Saw 4 (8min56) et Les pièges de Saw 4 (16min29) se focalisent sur quelques aspects de la direction artistique. Rien de très approfondi et surtout rien de bien neuf lorsque l'on a déjà consulté les suppléments des autres films.
L'interactivité se conclut par une scène coupée de 44 secondes tellement inutile qu'elle aurait eu sa place dans le montage final, balancée telle quelle sans réelle explication sur son retrait ou quoi que ce soit d'autre. On ne saurait même plus où la situer, ni même ce qu'elle change. N'oublions pas les bandes annonces et le clip de rigueur...